helium [anja]

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anja & arthur

he took me back to east atlanta, na-na-na
oh, but my heart is in havana there's
somethin' 'bout his manners .
(@camila cabello)

L'odeur du bois et de l'humidité, le Red Lion est méconnaissable, pourrie jusqu'à la moelle. Iseult est passée, Iseult a tout emporté. Arthur contemple de sa hauteur, les dégâts occasionnés par le temps, les dégâts fait par le vent. Des jours que le sommeil l'a quitté, laissant place au travail de force née. Il a eu du mal à s'y mettre, se faisait presque à l'évidence que tout était fini, qu'il venait d'abandonner aux mains du temps tout ce qu'il avait construit. Tellement facile, cette fuite qu'il redoutait tant. Pourtant, de son échine cabossé, Arthur est venu bosser. Incapacité à tout laisser tomber, pas dans ses gênes il parait. Une poutre en bois qu'il balance plus loin, les papiers qu'il fait sécher dans un coin. L'eau a tout trempé, du sol au plafond et la peinture s'est écaillée. Il sent même pas dans son dos, la silhouette brune qui fait son entrée. Il sent pas dans son dos, l'odeur de vanille qu'elle emporte dans son sillage avec une arrogance certaine. Les cheveux tirés à quatre épingles et l'allure d'une hyène. Anja dépose ses mains froides sur ses yeux rougis par la fatigue. Il sursaute, lâche le marteau qui rejoint le sol dans un vacarme assourdissant. Putain ! Pas loin de lui tomber sur les pieds. Il plaque ses doigts sur les fragilités qui l'empêchent de voir, un brin agacé par la surprise occasionnée. Il pourrait reconnaitre entre mille la douceur de cette peau, et les frissons qui s'en dégagent. Tu m'as foutu la peur d'ma vie. La sérénité dans la voix et le sourire au coin des lèvres, il se retourne doucement pour contempler ses traits, relâchent ses doigts avec fébrilité. Un baiser qu'il dépose sur ses joues rougies, comme il a en l'habitude. Y a rien qui a vraiment changé. Il s'en étonne presque. Ou peut être que c'est lui qui a changé et qu'il ne s'en rend même pas compte. Au diable les remises en questions, au diable les principes qu'il s'était donné tant de mal à suivre jusqu'ici. Elle a dans les yeux, le goût de l'éternel, le goût du charnel. Il voyait pas ça, avant, ne l'a jamais regardé de cette façon. Et comme le mâle qu'il est, et comme il y a goûté et qu'il peut plus s'en passer, de ses doigts salis par la vie, il attrape son visage en coupe, dépose un baiser sur sa bouche dorée. Puis un deuxième. Un troisième, jusqu'à lui piquer tout l'air dont elle a besoin, jusqu'à l'étouffer par peur du lendemain. La routine s'est installée, douce et fragile, presque indélébile. Il pensait pas en arriver là, à l'étreindre de cette façon, à façonner ses courbes sous ses phalanges. Y a son palpitant qui se met à battre un peu plus, ça cogne dans ses tempes et il est même pas prit de remords. Au diable les poutres en bois, elles attendront leurs émois. Personne n'a l'horizon, personne pour surprendre leur liaison. Ses doigts qu'il descend jusqu'à trouver la peau douce de ses cuisses. Le tissu de la robe qu'il remonte lentement, et la dentelle de sa culotte qu'il trouve. Il la tire, y glisse ses mains habiles.

Sauf que le hic arrive. De son autre main il sent, une grosse glaciale accrochée à son épiderme. Arthur fronce les sourcils, détache ses lèvres des siennes, rouvre les paupières. C'est quoi ça ? L'incompréhension qui se lit dans ses yeux et une question qu'il pose, connaissant déjà la réponse. Trop de fois il a eu l'droit, à tenir cet objet entre ses doigts. Ça lui rappelle l'armée et ces conneries de guerres dont il se fiche éperdument. Patriote, plus du tout. Il déteste que l'on joue avec ces choses là. Il déteste la savoir près d'une arme de choix. Le flingue qu'il se saisit sans lui demander une quelconque permission et d'un pas, il se recule de la belle Anja. Elle se fou de sa gueule, clairement. Sait combien il déteste les flingues au sein de Red Lion. Tu t'fou d'ma gueule c'est ça ?! Elle lui monte au nez, cette colère qui nait. Dans le plus profond de ses tripes, dans le bleu de ses pupilles, y a la rage qui vacille. Machinalement et parce que c'est dans son sang, il a été former pour ça, Arthur dégaine le chargeur et retire une à une les balles qui s'y trouve. Elles tombent sur le sol dans un tintement presque rassurant, si elles ne servaient pas à ôter des vies. Pas d'armes. Jamais. Le son de sa voix est presque monotone, bercée par l'ivresse de la colère. Il la fixe sans état d'âme, ferme son visage à toutes émotions. Tu l'as eu où hein ?! La voix qui monte un peu plus dans les tours et la réponse qu'il attend. Elle est trop fragile pour s'adonner à ça.

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Tu t'ennuies, ne sais pas quoi faire de tes journées. Le Red Lion fermé, chômage forcé. Ta maison. Ta famille. Tu as l'impression que ça fait des années que tu n'y as pas mis les pieds. Alors, tu as décidé de t'y rendre. Tu sais que Arthur y est. Probablement pour déblayer tout ce merdier. Il n'y a que ça à faire. Et te rendre utile dans cette affaire est certainement la meilleure chose à faire. Tu entres sans t'annoncer. Une idée derrière la tête. Tu vois Arthur s'affairer à la tâche. Un tendre sourire qui étire tes lippes. Le Red Lion, c'est son bébé. Tu le sais. Sa vie entière tourne autour de cet endroit. Il en est fière. Et toi aussi. L'intime conviction que le sort s'acharne sur lui. Le départ d'Iris, puis son retour. Et maintenant, Iseult qui laisse seulement les décombres d'une vie sur son passage. Ce n'est pas de la pitié, que tu ressens. Loin de là. Ton empathie et ton amour pour lui provoquent ce sentiment de devoir le protéger. L'aider. Tu as besoin d'être là pour lui. Tu avales la distance, Arthur toujours dos à toi. Arthur sûrement trop encombré par ses pensées pour t'entendre arriver. Tes doigts minces qui viennent couvrir ses yeux. Le sourire qui étire tes lippes, malgré le marteau qui s'abat contre le sol. Pas très loin de vos pieds. Une certaine fierté qui se dessine sur les traits de ton visage. C'était l'effet escompté. Tu devrais fermer la porte si tu as peur des visites surprises. Bien sûr qu'il devrait le faire. On ne sait jamais qui peut arriver. Qui peut venir le troubler. Un baiser qu'il claque sur tes deux joues rosies par le froid. C'est comme si rien n'avait changé. Comme si. Parce qu'il y a cette amitié et cette attraction. Deux relations bien différentes. Deux pieds sur lesquels tu ne sais pas danser. Le palpitant qui s'emballe quand il décide de franchir la première limite. Tu n'étais pas là pour ça. Pas aujourd'hui. C'est sa meilleure amie qui se pointe pour l'aider. Pas cette amante que tu es devenue depuis peu. Ses mains qui entourent ton visage. Un premier baiser puis un second. Jusqu'à ce que l'oxygène te manque. Jusqu'à ce que les esprits s'échauffent.

Ses mains qui te parcourent déjà. Il ne laisse pas la place aux paroles. Faible. Tu te laisses aller. Au diable les décombres. Vous y penserez plus tard. Parce que Arthur t'a manqué. Et ça, tu ne saurais l'avouer. Tes doigts qui se lient à l'arrière de sa nuque. Ta langue qui cherche la sienne alors que ses mains relèvent déjà ta jupe. La dentelle qu'il tire un peu, et la sensation du froid qui s'appuie un peu plus contre ta peau. Merde. La crosse. Ton gun. Cet objet que tu tiens toujours auprès de toi. Toujours près de ta cuisse. Bien assez proche pour que tu puisses y avoir accès rapidement. Ton arme. Ton meilleur ami. Il s'en saisit d'un geste vif puis s'éloigne de toi. Tu le sais, Anja. Depuis toujours. Le blond déteste ça. Il n'acceptera jamais ça. Tu le regardes, toujours silence. Malgré ses questions. Le ton de sa voix qui ne t'inspire pas confiance. Tu as merdé, Anja. Et tu le sais. Les balles s'échouent sur le sol du Red Lion. L'arme à présent inutile. Et ton regard qui soutient toujours le sien. Il a sa place contre ma cuisse depuis bien plus longtemps que toi. Un air de défi sur le visage. La lèvre qui tremble pourtant. Tu viens croiser tes bras contre ta poitrine. Tu ne te démonteras pas. Je l'ai depuis que j'ai seize ans. Pour toi, ce n'est rien. Juste un moyen de te rassurer. Juste une compagnie pour te protéger. Elle a sa place contre ton épiderme depuis bien longtemps. A tel point que tu en oublies parfois son existence. Je ne m'en suis jamais réellement servie. Tu n'as jamais tué personne. Tu ne l'as dégainée qu'une fois ou deux. Peut-être un peu plus, c'est vrai. Un moyen pour qu'on te lâche la grappe. Pour qu'on te laisse tranquille. Seul défense à laquelle tu accordes une pleine confiance. Ton gun, il fait partie de toi.

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Le mécanisme est huilé. Il le connait sur le bout des doigts pour l'avoir tant de fois pratiquer. L'armée a fait de lui l'homme qu'il est. L'armée l'a aussi tué. Adieu les sourires signe d'évangile. La folie de l'adolescence, les coups bas, les nuits passées dans l'froid d'une cellule. Arthur, il était pas le gamin fragile, pas le gamin a fréquenté. Les filles aimées, les parents détestés. Puis la remise en question, la signature en bas du fichu papier et il s'est envolé pour les déserts Africains. Il a perdu ce goût, ce truc qui faisait de lui le mec presque malsain. Le mec amusant, perturbant. Il l'a perdu, il l'a laissé dans le sable. Il l'a laissé au bout de son flingue, dans les yeux des vies qu'il a prit sans états d'âmes. On dit que l'armée forge les âmes. Pour Arthur, elle détruit simplement les coeurs. Le cadavre ambulant accro aux médocs pour dormir, c'était lui, dès son retour sur les terres anglaises qu'il affectionnait tant. Le Red Lion pour objectif, il devait se concentrer sur quelque chose que concret pour ne pas plonger. Puis y a eu Iris et ses mains délicates. Iris qui a fait battre en lui l'papiltant jusqu'à ici éteint. Et elle est partit. Elle a tout prit. Il a plus respiré. Jusqu'à l'évidence dans son regard, son retour. Puis l'abandon qu'il a comprit. Et le voilà aujourd'hui, marchant dans les eaux troubles d'une double vie. Un passé qu'il voudrait révolu, un présent qui l'étouffe, un futur qui lui sourit. Arthur vient de comprendre qu'elle est partit. Arthur vient de comprendre qu'il est de nouveau seule face à la vie. Il fait son deuil. Lentement. De cette relation qui l'a tant marqué.

Elle a les lèvres pulpeuses et le regard de l'éternel. Il s'y perd, il se laisse happer pour le parfum qu'elle transporte dans son sillage. Elle se rend pas compte Anja, de l'effet qu'elle lui procure à chaque fois qu'il plonge son regard azur sur sa peau dorée. A chaque fois qu'il entend le tintement de sa voix. Il l'avait jamais vu comme ça et pourtant, aujourd'hui, Ridley est incapable de s'en passer. Des caresses sur son épiderme jusqu'à la chaleur de ses cuisses. Les lendemains ne l'effraient plus, il se laisse porter, enivrer. Pas de questions, pas de réponses à donner, juste l'instant présent qui compte, le reste n'a pas d'importance. Alors, c'est sans surprise qu'il se laisse happer pour ses lippes qui l'appelle, par la chaleur de son corps. Les baisers qu'il dépose sans demander la permission -puisqu'il se l'octroie ouvertement. La brune ne bouge pas, enlace son cou de ses bras. Y répond avec toute l'envie qu'il y met et Arthur sent sa peau frissonner. Ses phalanges sur son épiderme qu'il laisse glisser, jusqu'à atteindre la dentelle de son sous vêtement. Tant pis si le Red Lion n'a plus la façade si séductrice de ces premiers émois. Il la serra dans ses bras, la protégera de leurs ébats à même le sol déformé. Il y pense plus, ne pense qu'à sa peau, jusqu'au moment où ses doigts trouvent la crosse glacée. Objet qu'il ne connait que trop bien, sa réaction ne se fait pas attendre. Parce qu'Arthur ne fait pas dans la demie mesure. Tout ou rien. Ses doigts qui quittent son échine, les pas qui reculent un instant et le flingue qu'il tient. L'amertume au bout des lèvres, il est vite redescendu de ses envies de charnel. Le geste est calculé, le geste est mécanique. Comme s'il l'avait toujours fait. Gravé au fer rouge dans son cerveau de soldat bien dressé. Les balles qui tombent sur le sol une à une, l'arme qu'il délivre de la mort. Y a le claquement du chargeur et ses mains qui s'affairent rapidement. Les paroles qu'il délivre, la colère qu'il laisse sortir. Il est calme pourtant, reste stoïque face au regard de la brune. Il l'écoute sans vraiment le faire. Se fiche pas mal de savoir le pourquoi du comment, il a toujours dit non. Les armes, ça tue, les armes ça change un homme. Je m'en fou Anja, de savoir que t'as ce truc d'puis des années. Brutale. Ça pleut l'amertume au dessus de leurs têtes. Il baisse les yeux, regarde le flingue sous toutes les coutures avant de commencer à démonter l'acier. Il connait, il sait même plus ce qu'il fait. Métronome face à cet objet. Il le démonte, se pose pas de questions tandis qu'il boit les mots qu'elle lui balance. De glace.

T'as pas b'soin de t'en servir. Les souvenirs se bousculent dans son esprit, il revoit le sable, ressent la chaleur cuisante du soleil qui lui tape sur le crâne et le goût du sang dans le fond de sa gorge. Pensées qu'il balaye d'un revers de main éphémère avant de déposer l'arme sur la table bancale près de sa carcasse. Les règles sont simples pour tout l'monde. Pas d'armes, pas d'violence. Je l'ai assez dit. Maintenant si t'as un problème avec ça, je m'en fou. Il est froid et l'atmosphère est glaciale. La mâchoire qui se tend et les pupilles qu'il laisse remonter vers les siennes. Aucune émotions ne semblent parcourir ses veines et pourtant, y a peut être un brin d'agacement qui peut se lire. Un brin seulement. Le métronome stoïque est revenu, le mec têtu qui veut rien entendre. Chris est au courant ? Il se racle la gorge. Pour l'flingue. Il se sent obliger de faire la nuance, au cas où. Tellement de secrets qui se mettent en travers des relations, autrefois, simples et sans ambiguïtés. Il lui rendra pas son due, il se montrera aucune conciliant. Elle a pas besoin de ça Anja. Elle t'a toi. Pour couvrir son âme, pour protéger son myocarde. Elle devrait l'savoir depuis l'temps.

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Tu l'connais par coeur, ton 9 mm. Il te tient compagnie depuis bien longtemps. Depuis toujours, ou presque. Ton plus vieil ami. Ton plus vieil amour. Pas de permis. Pas d'identification. Arme illégale achetée au coin d'une rue. Il te fallait au moins ça pour accuser le coup d'une vie solitaire. Il ne t'a fallu que quelques leçons pour apprendre à la manier. La rue, ton foyer pendant plusieurs années. Les ruelles sombres de Londres et les dangers d'une vie de marginale. C'est ce que tu étais, à une époque. Pourtant, tu n'as jamais su t'en séparer. Barmaid, puis dealeuse. Une tête connue, pas autant que celle des deux Ridley. Une silhouette indissociable des deux blonds. Tu ne t'es jamais sentie en sécurité, Anja. Une arme de choix, qui fait aujourd'hui partie de toi. La question ne s'est jamais posée. Et pourtant, tu as toujours su. Qu'il n'aimait pas ça, Arthur. Qu'il n'accepterait pas de te savoir si proche d'une arme de poing. Un risque que tu as pris. Juste pour te sentir plus libre. Moins à leur merci. Juste pour ne pas être effrayée lors de soirées trop endiablée. Une erreur, et tu le sais.

Tu le connais assez, le blond. Pour savoir que derrière ce visage sans émotion se cache un tourbillon. Il t'en veut. Il est agacé. Amer de savoir que tu lui as caché ce secret. Enervé de ces souvenirs qui viennent frapper sa tête. Il n'a plus de secret pour toi, Arthur. Plus aucun. Alors que vos corps se sont découverts. Alors que c'est une toute autre relation qui s'achève. Le meilleur ami devenu amant. Ton oxygène devenue toxique. Ce n'était pas comme ça que ça devait se passer. Et pourtant, vous foncez têtes baissées. L'un et l'autre. Incapables de se priver. Incapable de t'en passer. Oui, ça m'pose un problème. Tu le défis du regard, le blond. Est-ce qu'il s'en fiche réellement ? Est-ce qu'il veut jouer à ça ? Les bras toujours croisés sur ta poitrine. Le sang qui bat contre ta tempe. Tu n'as pas envie de ça, Anja. D'élever la voix et de devoir te justifier. Mais il n'y en a qu'un que tu respectes. Qu'une seule âme qui mérite que tu adoucisses. Qu'un seul homme qui peut te faire taire au moindre regard. Arthur. Il n'y a que lui. Tu crois vraiment qu'avec mon gabarit, j'peux me défendre ? Tu es têtue, Anja. Tu l'as toujours été. Droite dans tes idées. Et il le sait, tu ne te laisseras pas démonter. L'acier en morceaux qu'il dépose sur la table. Il ne te rendra jamais cette arme, et tu le sais. Tu ne peux pas être toujours derrière moi. Ni toi, ni personne. Tu le sais, Anja. Qu'il va te jouer la mélodie de la protection. Bien sûr qu'il serait prêt à enterrer quiconque te fera du mal. Mais toi, tu veux éviter les maux. Toi, tu veux t'éviter d'avoir mal. Tu en as vu assez pour savoir ce qu'il peut t'attendre. Ils me connaissent. Ils savent que j'suis la catin de Chris, et ton amie. Je n'ai jamais été en sécurité, et tu le sais. C'est un risque que tu as décidé de prendre. Un risque que tu acceptes et que tu ne lui reprocheras jamais. Mais, à croire qu'il ne mesure par les conséquences de vos actes. Cette illégalité dans laquelle vous vivez, elle n'est pas saine. Elle est trop dangereuse pour que tu puisses ne pas prendre tes précautions.

Il te fait chier. L'état d'esprit dans lequel tu te trouves. Le prénom de Chris qui franchit vos lippes. Le cadet qui revient toujours dans la conversation. Ton coeur se serre doucement. Tu avales rapidement la distance qui te sépare du bar pour venir trouver le restant d'une bouteille de whisky. Peu importe l'heure. Peu importe les dires d'Arthur. En fait, tu te fiches bien de tout. Non. La langue qui claque et le regard assuré. Chris ne sait rien. Ni pour le flingue, ni pour Arthur et toi. Tellement de secrets partagés. Les mensonges qui t'envahissent. Pourtant, toi, tu détestes mentir. Tu ne donneras pas une raison de plus aux deux frères de se déchirer d'avantage. Le bouchon de liège émet un léger bruit. Tes lippes viennent trouver la bouteille dans un réconfort qui réchauffe ton âme. Ou peut-être que si. Mais il n'y a jamais fais allusion. Après tout, peut-être a-t-il déjà senti la crosse en te caressant, lui aussi. Chris te connait par coeur. Chris connait la moindre parcelle de ton épiderme. Mieux que Arthur. Mieux que quiconque. Il connait tes planques. De cigarettes, de joints. Il a sûrement fouillé à de nombreuses reprises tes tiroirs à la recherche d'un briquet. Alors, peut-être qu'il a connaissance de cette arme. Lui, en tout cas, s'en fout royalement. Ne joue pas à ça, Anja.

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Le désir est partit. Au moment même où ses doigts salis par le dur labeur mené, ont frôlé la crosse argentée. Il pensait pas qu'il trouverait contre sa cuisse, ce genre d'objet. Il pensait pas qu'elle en est une grande utilité. Deux choses qui ne vont pas ensemble. Le flingue et Anja. Il se doute pas une seule seconde des dangers qu'il lui fait mener. Arthur, il est bien loin de se douter de ce qu'il se trame dans son dos. La drogue et tout le bordel, ce n'est qu'une brume vaporeuse derrière la tempête. Derrière l'orage qui se prépare. Des petits trafics qu'il mène de loin, des petits trafics qui ont finalement prit le dessus sur le maitre lui même. D'abord les sachets de poudre blanche pour finir par les joyeux plaisirs de se trouver entre les cuisses des culs les plus beaux de Hill Head. Il pensait pas à mal Arthur. Il pensait pas à toutes les conséquences qui pouvaient en découler. Le regard qu'il évite. Il est pas prêt à lui dévoiler la colère qui rougit ses traits, ni même l'amertume qui envahit le fond de sa gorge de toxico. L'arme qu'il met hors d'état de nuire, sur la table, il a la pose enfin, ose relever les yeux vers la douce Anja. Elle tique, attend de pied ferme les bras croisés sous sa poitrine. Ça pourrait être presque sexy s'ils ne se vouaient pas une telle haine en ce moment. Les mots n'ont pas toujours leurs sens, les regards si. A contrario, Arthur reste fermer, ose à peine hausser le ton de sa voix. Il se veut incisif, pas colérique. Il ne reculera pas. La décision est prise. Têtue qu'elle est aussi, Arthur joue sur le même terrain. Le contrôle. Toujours. Dans tous ce qu'il fait et s'il a, dernièrement lâcher la bride, il n'en reste pas moins ancrer dans la génétique. Le Red Lion, le boulot et tout ce qu'il va avec, il ne cédera pas. Jamais. T'as pas besoin de te défendre ! Il a haussé le ton en premier. Visiblement agacé qu'elle le mette au défis de lui trouver des arguments. Les pupilles qui divaguent tout à coup, la respiration qui s'accélère. Le calme qu'il veut reprendre. Y a son palpitant qui tape dans son torse et le rouge qui perle ses joues. D'une main habile, il passe ses doigts dans sa barbe blonde, se pince les lippes pour garder son calme tandis qu'elle lui dépeint encore les raisons d'un tel agissement. Catin. Chris. Ils. Arthur finit par se laisser envahir par un rire non contrôlé. De quoi elle parle bordel. Il n'est pas cynique, presque. Elle sait pas ce qu'elle dit. Elle dépeint un avenir imprécis. Se considère comme la dernière des trainées du coin.

De qui tu parles quand tu dis "ils" ? Il voit pas. Fais mine de pas savoir. Dans le fond, peut être qu'il veut pas se rendre à l'évidence que tous les trafics qu'il gère sont devenus plus gros que lui. Qu'il est incapable de s'en sortir. Qu'il est incapable de contrôler les ambitions dévastatrices de son frangin. Ils finiront en taule à vie. Ou au fond de la manche, suivant les contraste. Et pourtant, cet avenir, il l'effraie pas. Comme s'il avait toujours su que ça se terminerait de cette façon. Mort. Enfermé. Qu'importe. Pour Arthur, y a pas une grande différence entre les deux. Y a son regard bleuté qui est revenu vers celui d'Anja. Il attend la réponse qui ne viendra pas. Il la regarde bouger, se digérer vers le bar et attraper la dernière bouteille encore vivante du drame. Il soupire, lève les yeux au ciel tandis que son agissement l'agace. Boire. Boire. Boire. Et pourtant, Arthur est bien mal placé pour lui faire une leçon de moral. Mais y a la colère qui sert ses poings, qu'il retient. P'tain mais tu peux pas rester sobre plus d'une journée ?! L'hôpital qui s'fou de la charité, tandis que du liquide ambré, elle s'est déjà servi. Le sujet Chris est arrivé sur l'tapis comme ça, comme un cheveux sur la soupe. Parce qu'Arthur peut pas le nier, il connait mieux la brune que lui. Il connait plus de choses qu'il ne pourrait imaginer. Il l'envie pas, non. Il aimerait juste que les choses soient claires pour tout le monde. Que Chris se soit bouger pour qu'elle ne porte plus jamais d'arme sur elle. La dernière phrase qui le fait chavirer. Celle de trop. Et tout explose en même temps ... Tu la sens ? Cette rage dans l'ventre. Ce vice connu que tu repousses. Ce truc qui te fait plus tolérer la moindre parole, le moindre geste.

Ridley avale les pas qui le sépare d'Anja à une allure déconcertante. D'un geste vif, il attrape la bouteille et la balance au dessus du crâne de la belle. Le vacarme est assourdissant et le verre se brise en mille morceaux sur le sol déjà immaculé par la pluie et la boue. Tu veux quoi Anja ?! Que je m'en fiche royalement ?! Que j'te protège ?! Que j'te vire ?! Les pupilles dans les siennes, il ne sourcille pas, ne cligne pas des yeux. Se laisse emporter par la rage qui nait dans le fond de son estomac. Leurs visages ne sont qu'à quelques centimètres l'un de l'autre et il peut sentir la fraîcheur de son haleine lui piquer le bout des narines. J'croyais que ça te t'énerver, que Chris se fiche de tout et surtout d'toi ! Il ne se contrôle plus, les mots sortent de sa bouche avec une cadence incertaine. Son corps qui percute le sien. Alors, tu veux quoi ? Hein ?! Est-ce que si les rôles étaient inversés, tu serais capable de lui apporter une réponse ? Certainement pas. Du moins, en tant qu'amant. En tant que meilleur ami, la réponse est déjà toute faite. Toute décider.

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Deux caractères qui se choquent. Deux amis qui se déchirent. Deux amants qui s'oublient. A l'heure actuelle, il n'y a rien pour apaiser les tensions qui traînent. Les regards ne se quittent pas. Ils se défient, même. Et les accusations sont sur le bord de vos lippes. Tu n'as jamais été en sécurité, Anja. Ni dans la rue, et pas plus aux côtés d'Arthur et Chris. Ça ne t'a pourtant jamais déplu. Pleinement consciente du danger potentiel à affronter. Terminer en prison pour leurs beaux yeux bleus, ou peut-être enterrée dans un coin. Il y a tant de possibilités. Tellement de choses qui pourraient t'arriver. Si Chris ne s'en est jamais rendu compte, tu n'en es pas étonnée. Mais Arthur. Ton Arthur. Le seul du trio qui a réellement la tête sur les épaules. Le seul qui peut te comprendre et t'apaiser. Il hausse le ton, le blond. Prouve cet agacement que tu avais déjà décelé. Si c'est ce que tu crois, c'est que tu n'as encore pas compris les conséquences qu'on va devoir assumer si on s'fait prendre avec ce qu'on peut faire ici ! Tu ne parles pas que des flics, Anja. De ces types qui peuvent les séparer de toi. Les mettre en cabane. Te redonner cette solitude qui t'effraye tant. Tu parles de ceux qui leur voudraient du mal. Ceux qui peuvent faire, bien plus mal. Il ne comprend pas, Arthur. Il ferme les yeux. Il imagine peut-être que Chris et lui seront les seuls à prendre. Il imagine peut-être que personne ne t'associe à eux. Mais il se met le doigt dans l'oeil. Parce que tu as toujours été là, Anja. Dans l'ombre des deux Ridley. Toujours prête à faire n'importe quoi pour eux. Te mettre en danger, piétiner ta sécurité ; tu t'en fous. Les protéger et tomber avec eux. C'est tout ce que tu veux.

La question que tu ne relèves pas. Il le sait, Arthur. De qui tu parles. Il le saura, s'il se met un peu à réfléchir. A ouvrir les yeux. Ta carcasse que tu traînes jusqu'au bar. A la recherche d'un bien trop précieux. Liqueur salvatrice. L'alcool est peut-être devenu ton meilleur ami. Parce que Arthur ne l'est peut-être plus autant que tu voudrais le croire. La seconde question est tout aussi rhétorique que tu préfères l'ignorer. Il est mal placé pour parler, Arthur. Parce que toi, tu sais. Qu'il se perd dans les méandres de l'inhibé. L'alcool comme ami depuis le retour d'Iris. Depuis le passage d'Iseult. Depuis que tout s'est écroulé. Il y a cette réplique qui te prend aux tripes. Et la raison qui préfère se taire. A quoi bon, après tout ? Il n'est pas nécessaire d'envenimer la situation. Y a déjà bien assez de cette déchirure qui se forme entre vous. Le fossé se creuse. Et la distance que le blond avale quand tu termines de jouer. Inconsciente de l'effet que pourra avoir tes mots. Ceux où tu te mets à les comparer. Chris, il n'en aurait pas fait toute une histoire. Mais Chris, il n'est pas Arthur. Et au fond, qu'est-ce que tu veux, Anja ?

La bouteille dont il se saisit et qui vient se fracasser derrière toi. Tu ne vacilles pas, Anja. Ton regard toujours planté dans le sien. Il ne te fera pas de mal, et tu le sais. Pas physiquement. Parce que lorsqu'il s'approche d'avantage pour cracher ses paroles ; c'est un flot d'émotions qui vient s'emparer de toi. Le palpitant qui s'agite et les poings qui se serrent. Ce que tu veux, c'est un mélange d'eux deux. De ces personnalités aux antipodes. Ce que tu veux, c'est les aimer à en crever sans avoir de questions à te poser. Ce que tu veux, c'est revenir un an en arrière. Quand rien n'était aussi compliqué. Quand aucune question n'était posé. Quand ton corps ne le réclamait pas. Et quand ton coeur n'avait pas besoin de se diviser en deux. Va t'faire foutre ! Tu le pousses pour qu'il s'éloigne. Doucement. Tes talons claquent à nouveau sur les décombres de Red Lion pour mettre d'avantage de distance entre vous. T'es sûrement la personne qui me connait le plus sur cette Terre. Tu sais ce que j'veux. Si Chris connait ton corps sur le bout des doigts. Arthur, lui, s'est emparé de ton âme. T'es incapable de te séparer d'eux, Anja. Aussi nocifs puissent-ils l'être pour toi. Encore moins maintenant.

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somethin' 'bout his manners .
(@camila cabello)

Les conséquences. Le mot est lourd, le mot sonne dans le fond de son crâne, incapable de l'assumer pleinement. Ça le choque, ça le fait suffoquer d'imaginer qu'elle pourrait être un débris de leur connerie à eux. Il a jamais voulu la mettre dans le même sac, il a jamais voulu la mettre en danger. Bien au contraire. Mais à croire que ses ambitions personnelles l'ont aveuglé bien plus qu'il ne l'aurait imaginer. Anja, elle a pas besoin d'une arme. Anja, elle est trop fragile à ses yeux pour tirer sur quelqu'un. Elle ne supportait l'après coup. Il l'a pas supporté. Il se refuse qu'elle assume cet acte. Il se refuse qu'elle soit hanter pas des démons, des cauchemars incessants qui pourrissent la moelle, qui pourrissent l'âme. Y a l'air cynique qui tire les traits de son visage et l'évidence qu'il renie de plein fouet. Il cherche des réponses dans le néant, elle le met au défis, l'empêche de raisonner convenablement. Tu vas t'faire prendre de rien du tout, c'est ça que t'as pas comprit encore ! Parce qu'il sera toujours là pour protéger ses arrières. Parce qu'il niera toujours l'implication d'Anja dans leurs magouilles. Y a que Chris et lui qui tomberont. Y a que Chris et lui qui prendront. Quoi qu'il arrive. Mais Ridley est trop agacé pour montrer ce que son coeur lui balance à demi mot. Il est trop éprit par la colère de ne plus rien contrôler pour lui crier qu'il tient à elle. Il le fait à sa manière. De sa langue qui claque au palet à ses mots acerbes à peine dévoilés. Y a le corps de la brune qui se dirige vers le comptoir du bar en mille morceaux, y a ses doigts qui empoignent une des dernières bouteilles, vestige d'un carnage sans nom. La réflexion fuse en un instant, il en est presque blessant. Mais la vérité, c'est qu'il aurait bien pu succomber avant elle, au liquide qui berce ses nuits. Au liquide qui l'empêche pas de flancher. Fais ce que je te dis, pas ce que je fais. La morale qu'il lui balance, alors qu'il sait qu'il n'est pas bien placé pour lui faire. Alors qu'il sait qu'il fait bien pire qu'elle lorsqu'elle tourne les talons, lorsqu'il se retrouve seul avec ses ambitions.

La tension palpable, jusqu'à ce que les paroles ne dépassent le fond de pensé. S'en est trop pour Ridley, il explose. Les pas qu'il avale à vive allure, la bouteille qu'il prend entre ses phalanges et qu'il finit par jeter au dessus de la tête de la brune. Elle vacille pas. Plante ses pupilles brunes dans les siennes, le met hors de lui en quelques secondes à peine. Les questions fusent. Qu'est-ce qu'elle veut la brune ? Qu'est-ce qu'elle attend de lui ? Faire croire que tout va bien entre eux, faire croire que rien n'a jamais. Tu te voiles la face. Ça t'fais suffoquer qu'elle vous compare. Ça t'arrache un bout de myocarde. Il attend les réponses, l'oppresse de sa présence jusqu'à ce qu'elle suffoque. Il veut pas de vérité, n'est sans doute pas prêt à les assumer non plus. Ce qu'il veut, là tout de suite, c'est qu'elle lui foute un bonne raclée. Qu'elle se tire sans demander son reste et surtout pas son flingue. De toute façon, il lui donnera pas. Et sans attendre, parce qu'il la connait sur le bout des doigts, parce qu'il sait très bien comment elle va réagir, Anja le repousse, Anja l'éloigne de son palpitant qui bat. Il se laisse trainer, fait deux pas en arrière tout en se laissant insulter. De toute façon, il mérite que ça. D'aller se faire foutre royalement. D'aller au diable sans ménagement. Il a brisé un bout d'elle, un bout de lui, un bout d'eux aussi. Arthur prend toutes les fautes pour lui. Refuse qu'elle soit la cause de cette merde accomplie. La relation est devenue trop complexe en quelques semaines à peine, limite malsaine. Parce que y a Chris dans l'équation, parce que faire mine que tout va bien, ça le ronge entièrement. Il l'avouera jamais cependant.

Ses talons qui claquent sur la parquet usé du Red Lion, Anja lui tourne le dos et Arthur essaie de se calmer. En vain. Il a besoin d'air, il a besoin de s'en éloigner. Elle l'a poussé. Elle te fait vaciller aussi. Non tu vois, j'en sais rien du tout. Le ton est froid, distant et déjà, son regard azur à quitter le corps de la brune. A t'il vraiment envie de le savoir ? Non. Y a ses doigts qui écorchent le bois du bar et les pas qu'il finit par avaler, près de la table, il ramasse le flingue échoué. Le met dans son jean délavé et attrape sa veste sur un des tabourets. Il l'enfile, regarde ses pieds, n'attend pas une parole de plus pour se tirer. Il veut s'en éloigner. Pour son bien à elle plus que pour le sien. Et je m'en fou ce soir. Réellement. Il se veut volontairement méchant, la blesser ouvertement. Pour pas qu'elle revienne. Parce que t'es paumé Arthur. Parce que tu sais déjà plus ce que tu veux. La casquette qu'il visse sur son crâne et la sortie qu'il prend sans un regard de plus sur Anja.

» ghost of you [anja]
» ∴ anja keynes
» ∴ anja keynes
» don't be a dick. (anja)
» [fragments found], anja