don't be a dick. (anja)

good heart ; bad temper

Il n'a rien à faire sur le parking du red, dans sa bagnole sombre à fixer l'entrée alors que les derniers clients ont déjà quitté les lieux. Clope entre les lèvres, Richie pense à sa femme qu'il n'a pas encore rejoint malgré l'heure tardive. Elle ne peut plus le soupçonner de graviter autour d'une femme après toutes ces années dont les nuits étaient rythmées par la violence.
La fumée de sa clope quitte ses poumons. Déserter le lit conjugal est devenue une coutume chez les Mercury.
Le visage d'Alabama se confond à celui d'Anja.
Il en veut à cette môme d'exister, d'avoir un tel attrait sur ses instincts les plus primitifs. Sa rancune pour son épouse est aussi au rendez-vous, elle lui bousille un peu le cœur, l'accuse de ne pas avoir été assez forte pour un mariage voué à l'échec.
En jetant un coup d’œil à sa montre, l'heure tardive lui rappelle qu'il est en train de déconner sur toute la ligne. Alors que Richie allume le moteur, prêt à rentrer chez lui et se débarrasser de l'odeur nauséabonde du trafic d'armes dans une douche, la silhouette d'Anja traverse le parking.
Quelque chose en lui sursaute. Une force froide, plus lourde que du plomb, plus solide que le marbre.
Ce n'est pas son cœur qui s'emballe mais une impression plus profonde, quasi bestiale. La nuit n'est pas assez sombre pour masquer les courbes de son corps, lui rappeler comme ses lèvres pulpeuses doivent avoir un goût délicieusement exaspérant.

La portière de sa voiture s'ouvre et se referme, lentement. Richie prend le temps pour la rejoindre. Il ne l'a pas prévenu cette fois qu'il viendrait la voir. Ces derniers jours ont été trop plein pour qu'il se concentre réellement sur ses désirs. Il peut être taciturne, il n'en reste pas moins un homme ; un brin macho, prêt à tout pour s'imposer lorsque lui le décide. Avant de l'atteindre, Mercury prend une respiration plus longue et pose finalement sa main sur le bras d'Anja pour l'empêcher d'aller plus loin. Ce contact l'électrise, fait remonter dans ses veines une vieille passion mise de côté avec les années. Dés qu'il l'approche trop, le brun se retrouve plus impulsif, moins raisonné. Probablement la faute à ses hormones qui lui jouent des tours.

Anja. Son prénom écorche ses lèvres. Il se remémore alors cette soirée maudite où elle était venue le voir. Son arcade saignait ; aujourd'hui ne lui en reste qu'une minuscule cicatrice dissimulée sous ses sourcils. A peine visible à l’œil nu mais suffisamment présente pour lui rappeler l'entrée de cette créature dans sa vie et au cœur de ses désirs refoulés. Tu veux que je te ramène chez toi ? Pas de politesse, pas de longs discours, le voix de Richie est rauque, enrouée de ne pas avoir usé de ses cordes vocales depuis des heures. Son regard se plante dans le sien, s'y embourbe comme dans du sable mouvant. Une part de lui subsiste encore.
Tu ne peux pas foutre en l'air un mariage et une famille pour une paire de seins.
Il a envie d'envoyer chier ses idées préconçues et ses limites.
Si Richie devait un jour s'expliquer il ne pourrait même pas prendre l'excuse de l'alcool face à Albama.
Il devrait lui dire : tout cela était prémédité.

∴ POSTS ENVOYES

don't be a dick.

— richie&anja.

Bon, j'y vais. Tu te lèves, viens embrasser Arthur sur une joue pour finalement t'éloigner de la table où se retrouvent les derniers survivants de la soirée. La nuit est déjà bien avancée. En réalité, on peut même dire que le matin va bientôt pointer le bout de son nez. Les traits tirés par la fatigue. Tu n'aspires qu'à une chose : retrouver le confort de ton lit. Les talons claquent sur le bitume du parking. L'esprit vagabonde ici et là. Vers Chris, la plupart du temps. Tu ne l'as pas vu de la soirée. Pas même pour se pavaner au bras d'une autre. Il n'était pas là. Et tu te demandes dans quelle merdier il a encore bien pu se fourrer. Absence inhabituelle qui te questionne. Qui t'empêchera probablement de dormir, d'ailleurs. Il n'y a qu'avec lui que tu réussis à rejoindre Morphée. Lorsque le destin persiste à t'arracher le blond, la tranquillité s'échappe pour ne réapparaître lorsqu'il est là. Une habitude. Une routine. Une attraction refoulée depuis tant d'années. Un combat déjà perdu. Tu t'éloignes de lui. Sans jamais réellement y arriver. Ta moto est restée dans le garage que tu loues. Une distance relativement courte entre le Red Lion et ton appartement. Tu préfères souvent rentrer à pieds. Tu profites de l'air glacial que t'offre encore l'hiver. Une courte robe, bien trop à ton goût mais obligatoire lorsque tu es derrière le bar. Les cheveux tressés sur le côté et tes bottines à talons qui claquent toujours le macadam à chacun de tes pas. Les dents claquent discrètement. Tu te détestes de ne pas t'être changée avant de quitter le confort du Red Lion. Tu pestes silencieusement lorsque tu sens une main te retenir.

Chris, Arthur ou bien quelqu'un d'autre. Peu importe. Tu es déjà prête à dégainer le canon qui se trouve au chaud contre ta cuisse. Jusqu'à entendre sa voix. Le brun se tient devant toi. D'un naturel qui te déstabilise. Richie. Il est là. Droit et sûr de lui. Comme si ces semaines de silence n'avaient jamais existé. Il t'évite pour ensuite revenir. Depuis toujours. Sans que tu ne saches pourquoi. Ton bras libre se relâche et laisse l'arme à sa place.

J'te pensais crever dans un coin de la ville. Tu lâches, comme une pique acérée. Un instant de rancune. Juste quelques secondes pour qu'il comprenne, Richie. Tu n'aimes pas ça. Tu le subis assez avec Chris, déjà. Tu n'as jamais su quoi penser de lui, ni même de votre relation. C'est arrivé comme ça. Et finalement, tu n'arrives pas à te le sortir de la tête. Finalement, tu ne peux pas lui en vouloir bien longtemps. Pourquoi ? L'amertume sur le bord de tes lippes s'évapore. Tu devrais passer ton chemin. Le repousser. Ton caractère voudrait que tu le pourrisses avant de disparaître de la circulation, toi aussi. Et pourtant, alors que vos regards se jaugent pendant plusieurs secondes, un sourire vient finalement étirer tes lèvres. Ta signification du j'oublie ça. Ta manière de pardonner. Si tu mets le chauffage dans ta bagnole, j'veux bien. L'air détaché. Comme si tu te fichais bien qu'il te ramène. Comme si tu te fichais bien de lui. Celle qui profite de la chaleur et pas de la personne. Une façade. Parce qu'au fond, tu es bien heureuse d'être tombée sur lui. Ouais, tu es bien heureuse qu'il soit là. Même si tu sais déjà que demain, Richie aura à nouveau disparu de la circulation.

MAY

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