iseult storm. two soul in pain. (raphaël)

C'est une tradition. Comme une obligation. Te rendre à la fête d'honoration. En famille. Avec tous les Filipps. Tu en as vu, du monde. Saul, Maks, et d'autres. Ton regard a épié. Ton regard a supplié. Pas lui. Ton coeur a loupé à battement à la vue de Raphaël. Bien loin de toi, un gosse et une femme à son bras. Tu as voulu hurler, crier et tout désamorcer.
Pas lui.
Pas comme ça.
Pas avec une famille.

Il est déjà tard. La plupart de tes frères et soeurs sont déjà rentrés. Toi, tu as préféré resté. Tu te sens bien là. Dans cette agitation calme. Loin des questions que certains peuvent te poser. Une grossesse annoncée à certains. Pas tout le monde. Parce que tu ne sais pas encore, Monroe. Quelle solution est la mieux. Quel choix tu dois faire. Le vent se lève. Tu t'affaires à aider les habitants. Les stands à ranger, les cartons à emballer. Une habitude prise. La tempête n'est pas loin. Elle pointe le bout de son nez. Vient fouetter tes joues et refroidir ton corps.

Tu te promènes. Ères sur la plage. Te diriges ensuite le port. Tu t'égares, foules le sol sans but précis. Quelques pas de plus, la curiosité piquée au vif et tu te permets d'entrer dans un hangar. Là où des bateaux sont entreposés. Là où le bruit sourd du vent frappant contre la taule te terrorise presque. Tu aurais dû suivre le reste de ta fratrie. Rentrer en sécurité, à la maison. Ne pas choisir de traîner. Prendre des risques inutiles, ça te connait. Un bruit sourd, une silhouette au loin, un léger cri qui s'échappe d'entre tes lippes et la porte se referme devant tes yeux. Il fait sombre dans cet entrepôt. Tu tâtes, trouves la porte et tentes de l'ouvrir. Bordel, elle est bloquée. Tu murmures. Plus pour toi-même. Enervée par ton manque de jugeote. C'était sûr, que ça allait arriver. Un nouveau bruit. Ceux de pas qui se dirigent vers toi. Qui est là ? Les yeux plissés et la silhouette qui se dessine devant toi.
Raphaël.

Il ne manquait plus que toi. Tu craches presque. Tu lui en veux. Tu lui en veux d'avoir refait sa vie. D'avoir un fils et une femme. Pourtant, l'autre soir, tu n'as pas discerné d'alliance à son doigt. Pourtant, ce gamin, il lui ressemble bien assez pour qu'il n'y ait aucun doute. Et cette femme, elle souriait bien trop. Tu pousses un léger soupir, une main qui passe dans tes cheveux. Tu es bloquée ici. Avec Rafe.
Fichu karma.

tu fronces un peu les sourcils, silhouette distinguée au loin, bien trop familières, aux courbes que tu connais encore par cœur et à la rancœur palpable de l'autre bout de la place. tu t'immobilises un instant, avant que la main de ta compagne ne tire la tienne un peu plus loin. ça va ? tu hoches silencieusement la tête, quoique songeur durant quelques secondes encore. oui, ne t'en fais pas. tu souffles, avant de laisser eliott se rapprocher un peu de vous, en profitant pour lui apprendre quelques mots d'anglais supplémentaire, entraînement de tous les jours pour permettre à ton fils d'avoir moins de mal à se faire comprendre et à comprendre les autres.

soupir au bord des lippes, ça fait du bien de retrouver cette ambiance, celle qui te manquait tant en france, par moment. tu glisses une main dans tes cheveux tandis que le vent souffle fort, et tu distingues la silhouette de monroe, un peu plus loin, semblant errer en direction de la plage. tu devrais rentrer.
tu devrais la laisser tranquille.
mais tu ne peux pas t'en empêcher.
rentrez, j'arrive. une vieille connaissance à saluer. que tu souffles,
comme un vieux mensonge, qui n'en est pas totalement un.

c'est une vielle connaissance, monroe.
pas comme les autres, mais bon.

le port. tu ne sais pas ce qu'elle compte y faire, la brune. et ce n'est sans doute pas tes affaires, mais tu peux difficilement faire demi-tour, maintenant. sans compter la tempête qui se lève et le vent qui ne va pas tarder à venir fouetter ton visage. t'es clairement dans la merde si tu te retrouves enfermer dehors. alors ouais, sans doute qu'elle va te détester un peu plus, mais tu te contentes de la suivre dans la grande structure.

la porte claque, tu te retournes, tes pas frôlant le sol.
qui est là ? t'enfonces tes mains dans les poches de ta veste. t'as pas envie de te battre avec la brune ce soir. il ne manquait plus que toi. et rien qu'au ton de ses paroles, t'es presque certain qu'elle t'as vu, un peu plus tôt, en famille. putain que t'aurais voulu la fonder avec elle. mais le destin en a décidé autrement. surtout, cache ta joie. tu siffles. et tu ne vois pas pourquoi tu continuerais à être mielleux et gentil si elle te parle comme de la merde. c'est con ce qu'il se passe, hein ? tu demandes avec un haussement d'épaule. t'as envie de lui dire de pas se forcer à t'adresser la parole, mais t'aimerais pour l'enregistrer pour ne jamais oublier le son de sa voix.

La tempête. Elle arrive. Et tu le sais. Tu ne sais pas pourquoi tu erres. Pourquoi tu ne vas pas te mettre à l'abris. Comme tout le monde. Comme il faudrait le faire. Te mettre à l'abris, ouais. Et le foetus aussi. Sauf que tu as envie d'autre chose, toi. De prendre des risques. De continuer à respirer l'air frais de la nuit. Tu as besoin de ça. D'être seule.

Alors, il y a ce hangar dans lequel tu pénètres. Les bateaux que tu touches du bout des doigts. Presque subjuguée par leur forme et leur rugosité. Un endroit que tu ne connaissais pas. Alors que tu es du genre à arpenter les rues de la ville les yeux fermés. Et puis, il y a ce bruit sourd. Ces pas qui se dirigent vers toi. Et la silhouette de Raphaël qui apparaît devant toi. Les mots balancés. Loin d'être accueillante. Loin de lui avoir pardonné. Si tu as réussi à comprendre ses réactions, tu ne peux pas les excuser. Tu ne l'as pas accepté. Pas encore. Pas maintenant. Pas après l'avoir vu avec sa famille. Tu es jalouse. Et pas qu'un peu. Parce que sa famille, ça aurait pu être la tienne. Parce que cette femme qui lui tenait la main, ça aurait pu être toi. Parce que ce gamin, ça aurait pu être le votre. Et celui que tu portes, hein ? Ça pourrait être le sien. Tu t'attendais à quoi ? Que j'te saute au cou ? Tu en meurs d'envie, Monroe. Tu viens t'adosser contre la porte. Te laisses tomber au sol. Ton visage qui vient se lover entre tes mains. Pas ça. Pas ici. Pas avec lui. Ne prends pas ce ton. J'pourrais croire que tu l'as fais exprès. De faire venir la tempête. De vous enfermer ici. Ta main vient chercher ton téléphone. Pas de reseau. Evidemment, ça aurait été trop beau. Trop beau d'appeler Loam à l'aide. De le supplier de braver la tempête pour venir t'aider. Pour te sortir de là. Pour t'éloigner de lui.

Tu sors un paquet de clope de ta poche. La cancéreuse salvatrice pour calmer tes nerfs. Pour calmer tes envies. Ton regard se perd et n'ose l'affronter. Quelques secondes de silence. Trop pesant. Pas rassurant. Mais qu'est-ce que tu pourrais lui dire, à Raphaël ? J'suis enceinte. Et tu balances ça, Monroe. Comme ça. Sans le préparer. Comme pour te venger. Lui faire croire que toi aussi, tu as refais ta vie. Lui faire penser que toi aussi, tu as tourné la page.
Des mensonges.
C'est complètement faux.

Il te ressemble. Tu souffles. Le coeur pincé. Ce n'est pas un reproche, pour une fois. Ça montre simplement que tu les as vu, ensembles. Heureux. Bien plus que toi.

soupir au bord des lippes. ça aurait pu être mieux, comme confrontation. mais il faut que vous vous retrouviez coincés comme des cons dans c'vieux bâtiment qui menace de s'effondrer à la moindre secousse. génial, vraiment. tu te mords l'intérieur de la joue et soupires un peu. tu t'attendais à quoi ? que j'te saute au cou ? tu lèves les yeux au ciel à ses mots, et la laisses glisser au sol. tu te contentes de garder tes mains dans ta poche. tu soupires un peu.
ne prends pas ce ton. j'pourrais croire que tu l'as fais exprès. tu secoues un peu la tête. j'ai pas encore le pouvoir de contrôler les éléments. tu marmonnes face à la brune, levant les yeux au ciel, soupirant un peu. t'aurais dû rentrer, sans doute. mais l'idée qu'elle aurait pu s'retrouver seule dans cette situation, ça t'rends malade.
c'est pas pour monroe que tu devrais t'inquiète.
pas autant, en tout cas.

j'suis enceinte.
tu fronces les sourcils,
ça a un peu l'effet d'une bombe, putain.

tu restes silencieux de longues secondes, ne sachant pas quoi lui dire, ne sachant pas comment réagir en réalité. parce que, y'a une part de toi qui aurait tellement aimé que ce soit votre bébé, mais ce n'est que le sien, et celui d'un autre homme. y'a de nouveau cette jalousie qui rampe sous ta peau, mais t'as plus rien à dire maintenant. il te ressemble. tu mets plusieurs secondes à faire le lien avec eliott et tu te pinces les lèvres. tu secoues un peu la tête. tu t'en doutais, qu'elle vous avait vu. un soupir t'échappe. j'aurais aimé qu'il nous ressemble. tu te contentes de souffler. t'es tiraillé. entre la mère de ton fils - que t'aimes pourtant - et entre monroe. monroe que tu aimerais toujours plus qu'aucune autre femme.
avec qui t'aurais aimé fonder une famille. tu fermes les yeux quelques instants.
je suppose que les félicitations sont de mise ? tu ajoutes finalement, faisant référence à cette précédente annonce. tu ne sais rien de sa vie, et t'aimerais te convaincre qu'elle a trouvé un mec bien pour s'occuper d'elle. tu te mords l'intérieur de la joue et restes silencieux de longues secondes.

Tu te retrouves bloquée ici. Avec Raphaël. Pendant tu ne sais combien de temps. Jusqu'à ce que le réseau daigne revenir. Ou quelqu'un passant par là qui vous libérera. Tu pourrais hurler, Monroe. Frapper contre la porte d'acier dans l'espoir qu'on t'entende. Mais le vent gronde et tu sais qu'il n'y a personne dans les parages. Tu n'as pas envie qu'il soit là, Rafe. A Hill Head. Dans cet hangar, avec toi. Ta vie est bien trop compliquée sans qu'il y ait besoin que le brun soit à nouveau dans les parages. Mais tu dois faire avec, après tout. Garder la tête haute. Cohabiter avec ce fantôme du passé. Alors, tu lèves doucement les yeux au ciel face à sa remarque. Il ne contrôle pas les éléments, peut-être. Mais il est bel et bien là. Et le destin, toi, tu n'y crois pas.

Alors, tu lâches cette bombe. Celle de ta grossesse non désirée. Il l'apprendra bien assez vite, après tout. Les rumeurs vont bon train, à Hill Head. La ville est petite et les commères nombreuses. Et puis, ça sonne comme une vengeance. Ça s'entend au son de ta voix. Tu lui en veux d'avoir refait sa vie alors que la tienne n'est que chaos. Tu lui en veux d'être heureux. Sans toi. Sans vous. Sans cette bulle qu'il a lui même éclaté. Mais après tout, à quoi tu t'attendais, Monroe ? Il est père, maintenant. En couple et peut-être sur le point de se marier. C'est peut-être pour ça, qu'il est ici. Pour cette raison là, qu'il est revenu. Ton corps se tord et tes yeux se posent finalement sur lui. Nous ? Tu ne sais pas vraiment où il veut en venir. Tu le détailles, cherches à sonder son esprit.
Dis, Rafe, est-ce que tu aurais aimé que cet enfant soit le nôtre ?

Le silence s'installe. Lourd, pesant. Tu as bien remarqué, Monroe, qu'il n'a pas sourcillé à ton annonce. Et finalement, c'est la sentence qui tombe. Tu hausses doucement les épaules. Des félicitations, tu n'en veux pas. Ce gamin, tu n'es même pas certaine de le garder. Pas vraiment ... Tu souffles, la fumée de la cancéreuse qui s'échappe avec tes mots. Jusqu'alors, personne te t'a félicité. Parce que tout le monde sait, Monroe. Tout le monde sait que ce n'est pas ce que tu voulais. C'est un accident. Tu ajoutes finalement. Vos vies semblent être aux antipodes l'une de l'autre. Lui heureux. Toi, dans un cercle vicieux. J'sais pas ce que je vais en faire. J'ai élevé assez de gamins pour une vie entière. Ta fratrie te suffit amplement. Et toi, tu n'as jamais songé à tomber enceinte. A avoir tes propres enfants. Non, pas sans Rafe. Tu pousses un léger soupir. Ça te fait bizarre, à toi. De baisser les armes. De te confier à lui. Et finalement, d'accepter qu'il soit là.

tu te retrouves enfermé avec la brune,
et tu sais pas forcément comment réagir,
d'autant plus quand elle lâche cette bombe,
ces simples mots,
annonce d'une grossesse, qui te fait sans doute un peu trop mal.

tu te mords l'intérieur de la joue, et elle t'annonce que ton fils te ressemble. on te le dit souvent, ça. et tu ne sais pas toujours comment réagir, un simple sourire timide sur les lèvres. parce que c'est étrange de remercier les gens pour ça. un léger soupir t'échappe. nous ? tu te mords l'intérieur de la joue et cherches son regard quelques instants. qui d'autre ? tu te contentes de demander en haussant les épaules. elle restera un de tes premiers amours monroe. un des plus forts. tu glisses une main contre ton visage.

pas vraiment ... c'est un accident. tu observes la jeune femme de longues secondes, fronçant un peu les sourcils à ses mots. t'as aucune idée de pourquoi elle te confie tout ça, d'un coup. tu pensais qu'elle te détestait.
elle devrait le faire.
elle aurait parfaitement raison.

j'sais pas ce que je vais en faire. j'ai élevé assez de gamins pour une vie entière. tu te mords l'intérieur de la joue. sa fratrie, sa grande fratrie. tu te souviens encore de son frangin, qui n'a que quelques années de moins. un sacré numéro, qui n'avait pas semblé très heureux d'apprendre ta relation avec sa frangine. tu te pinces brièvement les lèvres, et un soupir t'échappe. je peux pas t'aider pour ça, monroe. tu souffles faiblement. de toute manière, t'as aucune légitimité à le faire.
tu ne sais même pas si elle l'accepterait, ton aide.

Ça te fait tellement bizarre, à toi. De le revoir. De le savoir près de toi. Tu avais fais ton deuil, Monroe. Celui de cette relation passée. Essoufflée. Tu ne l'as jamais oublié, Raphaël. Non, ça t'a été impossible. Pourtant, tu as bien essayé. Mais tu as fais une croix sur lui. Une croix sur un signe de vie. Sur son retour en ville. Pourtant, tu as espéré. Pendant des semaines, des mois. Peut-être même des années. Tu t'es accrochée à son souvenir, incapable de le délaisser. Bordel ce que tu l'as aimé, Rafe. Mais en réalité, tu l'aimes toujours. Alors, il y a une certaine animosité. Un brin de rancune. Tête brûlée et coeur blessé. Tu voudrais qu'il disparaisse de ta vie. Tu voudrais qu'il s'avance et te prenne dans ses bras. Espérances contradictoires. Dans le fond, tu ne sais pas vraiment sur quel pied dansé. Alors, il y a cette bombe que tu lâches. Et puis cette fine remarque. Tu l'as vu, son fils. Tu l'as vu, sa femme.
Et tu n'aimes pas ça.

Et tu comprends finalement, Monroe. Ce nous qui en dit long. Le sens de sa phrase et de ses intentions. Il aurait aimé qu'il vous ressemble, ce gosse. Et pourtant, ce n'est pas le cas. Ce n'est pas le tien. Alors, tu pousses un léger soupir. Vous n'aviez jamais parlé de ça, avant. D'avoir des enfants, de vous marier. Votre relation, aussi belle et sincère était-elle, ne laissait pas de place aux projets. La conversation serait arrivée à un moment donné. Sûrement. Probablement. Mais vous n'en avez jamais eu l'occasion. Alors, tu préfères ne pas répondre. Ne pas relever. Faire comme si tu n'avais rien entendu.
Parce que tu pourrais être blessante.
Parce que tu n'as pas envie d'imaginer une vie à trois.

Je sais, personne le peut. La décision, personne ne la prendra à ta place. Ou peut-être que si. Il n'y en a qu'un qui saura te convaincre : Maks. Le géniteur. Ton bourreau.

Pourquoi t'es revenu, Rafe ? Cette fois, la question ne sonne pas comme un reproche. Tu as juste besoin de savoir. D'entendre la raison de ce chaos. Pas pour toi, déjà. Pas pour vous. Et d'un côté, ça te fend encore un peu plus le coeur. Une dernière bouffée sur la cancéreuse et tu viens l'écraser pour jeter le mégot un peu plus loin dans le hangar. Un manque de respect, tu le sais. Parce que ce n'est pas toi qui le ramassera, demain. De toute façon, tu n'es même pas certaine de sortir vivante de cet enfer.

monroe, t'as envie d'la prendre dans tes bras, de la serrer fort, de lui jurer que tu ne partiras plus jamais. t'as envie de l'embrasser, de la chérir, de l'aimer. et c'est bien trop fort comme sentiments. bien trop destructeur. parce que tout ça, toutes ces envies, elles devraient concerner la mère de ton fils. personne d'autre. mais t'y peux rien, c'est bien trop fort, entre la jeune femme et toi. ça a toujours été trop fort. et pour être honnête, tu ne la croirais pas si elle te disait qu'il ne se passe rien dans ton esprit, alors que vous vous retrouvez après dix années. (par ta faute.) tu te mords l'intérieur de la joue.

je sais, personne le peut. et tu ne comprends pas pourquoi elle t'en a parlée, alors de cette grossesse. pourquoi elle a prononcé ces mots qui auraient pu vous appartenir, si tu avais décidé de ne pas partir comme un lâche. tu secoues faiblement la tête de gauche à droite, glissant une main dans tes cheveux, avant de laisser tes bras retomber le long du corps. qu'est-ce qu'elle veut que tu lui dises, monroe ? t'en sais strictement rien. pourquoi t'es revenu, rafe ? tu relèves un peu la tête, ton regard se posant une nouvelle fois sur la jeune femme.
et sur la cigarette traînant un instant sur ses lèvres,
avant de terminer son chemin un peu plus loin.
tu repenses au joint d'l'autre fois,
et t'as envie de lui dire de prendre soin d'elles.
de prendre soins d'eux deux. mais c'est pas ton rôle. ça ne l'est plus.

parce que mon frère a besoin de moi. tu avoues sincèrement. ouais, t'es revenu pour isa. parce qu'il ne te l'a pas demandé de vive voix, mais que s'il t'a appelé pour te confier cette foutue maladie, c'est qu'il avait besoin de toi quand même. parce que t'es son aîné et que t'as toujours pris ce rôle bien trop à cœur. tu secoues la tête de gauche à droite. et c'est sans doute aussi l'excuse parfaite pour juste, revenir. revenir pour elle. tu t'en es toujours empêché. t'as toujours trouvé des excuses pour pas l'faire. sans doute que cette fois, t'en as eu une pour laisser ta faiblesse d'homme parler. l'envie cuisante de la revoir, ne serait-ce qu'entendre le son de sa voix. un soupir t'échappe.

et tu viens t'asseoir face à la brune,
par terre, appuyé contre une poutre en ferraille.
parce que vous n'avez que ça à faire, attendre.

Ton cerveau s'apaise. Et finalement, c'est la confidence qui s'élance. Celle de cette grossesse non désirée. De tes doutes et de tes craintes. De ce foetus dont tu ne sais que faire. Tu voulais te venger. Lui faire croire que ta vie ne s'était pas arrêtée lorsqu'il t'a quitté. Mais le mensonge, ça ne te colle pas à la peau. Pas avec lui. Alors, tu lui avoues. Ce gamin, tu ne sais pas quoi en faire. Personne ne peut rien y faire. Pas même toi. Parce que ton monde s'est écroulé. Parce que Rafe est revenu. Parce que quand tes yeux se posent sur lui, ce sont d'autres désirs qui t'habitent.

Tu as besoin de savoir, Monroe. La raison de son retour. Par curiosité, par envie. Et finalement, tu voudrais qu'il contredise tes pensées. Tu aimerais qu'il soit là pour toi. Juste pour toi. Pas pour quelqu'un d'autre. Pas pour autre chose. Pourtant, tu sais que c'est impossible. C'est irréel, improbable. Rafe, il a probablement tourner la page.
Pas comme toi.

La famille. Son frère. Et pas toi. La déception que tu tentes de dissimuler. Pourtant, tu as essayé de t'y préparer. Mais tu ne peux pas lui en vouloir. Toi qui donnerait tout pour ta fratrie. Toi qui te bat pour eux depuis trois décennies. Si tu n'es jamais partie, c'est pour eux. Sinon, peut-être que tu l'aurais suivi. Sinon, tu aurais remué ciel et terre pour le retrouver, Raphaël. Tu le regardes s'asseoir en face de toi. Le laisse prendre ses aises. Après tout, vous êtes probablement là pour un long moment. Le silence s'installe. Tu laisses quelques secondes s'écouler avant d'enfin reprendre la parole. Ça te manquait ? L'Angleterre, Hill Head. Et moi, est-ce que je te manquais ?

Il y a tellement d'autres questions qui te brûlent les lèvres. Dix années à rattraper. Dix années à se raconter. Lui qui sait tout de toi. Parce qu'il n'y avait pas de secret. Aucun non-dit. Pas de mensonge. C'était naturel.
C'était vrai.

Ta femme va s'inquiéter. Tu souffles, sans trop savoir pourquoi. Elle doit l'aimer, Rafe. Elle doit l'adorer pour le suivre jusqu'ici. Au fond, tu la jalouses bien plus que de raison. Toi aussi, tu aurais pu le suivre jusqu'au bout du monde. Avec le reste des Filipps. Sûrement pas sans eux. Tu m'as suivi jusqu'ici ? Tu as ce sentiment qui te ronge. Cette certitude a balayé.
Tu n'espères pas.
Tu ne veux pas qu'il prenne ces risques pour toi.
Quoi que ...

tu te mords l'intérieur de la joue un instant. tu observes la brune. y'a pleins de raisons pour lesquelles t'es revenu. ou en tout cas, il y en avait plein pour te faire revenir. il ne te manquait que la bonne excuse pour revenir, pour décider de prendre l'avion en direction de londres.
tu le voulais tellement,
revenir auprès de la brune,
la serrer dans tes bras,
faire demi-tour, t'excuser, lui supplier de te pardonner. tu fermes les yeux un court instant, avant de venir t'asseoir non loin, en face, un soupir sur les lippes. vous êtes bloqués, de toute manière.

ça te manquait ? tu relèves un peu la tête en glissant tes doigts dans tes cheveux. tu hausses un peu les épaules et te pinces les lèvres. tout me manquait. tu souffles. tout. tout le monde. surtout elle. tu te pinces les lèvres. t'as envie de lui dire. lui souffler comment elle t'a manquée, monroe. mais tu ne peux pas, tu n'as plus le droit maintenant. tu as une famille. tu fermes les yeux un instant.

ta femme va s'inquiéter. tu observes la jeune femme durant de longues secondes, te pinçant les lèvres quelques instants et haussant un peu les épaules à ses mots. je suis pas marié. j'ai pas changé d'avis. t'as jamais voulu te marier, elle le sait bien, vous aviez déjà eu des discussions à ce propos.
tu trouves pas un intérêt fou au mariage.
sans doute que la seule personne pour qui t'aurais pu faire une exception,
c'est bien elle.
monroe. douce monroe.

tu glisses une main distraite dans tes cheveux bruns. tu m'as suivi jusqu'ici ? tu penches un peu la tête sur le côté en l'observant. et tu hausses un peu les épaules, retenant un soupir, l'air de rien. mais tu peux pas vraiment mentir, y'avait pas de raison à ta présence ici. tu cherches tes mots de longues secondes, t'as pas envie d'un simple oui. puis t'as l'impression que ça fait un peu psychopathe, aussi. je t'ai vu de loin je ... tu soupires un peu. la tempête se levait. tu te contentes d'ajouter. tu t'es sans doute un peu trop inquiété pour la jeune femme.

Y a cet échange timide qui débute. Sans l'animosité de la dernière fois. Sans la haine que tu voulais lui balancer au visage. Tu es déboussolée, Monroe. Perdue par son retour. Perdue dans ces sentiments que tu partages. Rafe, tu ne l'as jamais oublié. Il a toujours été là, dans un coin de ta tête et de ton coeur. Raphaël, il fait partie de toi. Pour toujours, et tu le sais. Sûrement parce qu'on n'oublie jamais réellement son premier amour. Sûrement parce qu'il a été bien plus que ça. Tu le considérais comme l'homme de ta vie. Tu avais imaginé passer tes jours, jusqu'à ton dernier souffle, avec lui. Tu avais imaginé que rien n'aurait pu vous séparer. Tu t'étais trompée.

Tu tentes de desceller un double sens à ses mots. Des réponses que tu cherches, que tu attends. Dans ses yeux, tu peux y lire la vérité. Mais dans ses yeux, tu n'arrives pas à savoir s'il y a un double sens à ses dires. Le regard suspendu à ses lippes. Ça se comprend. Même si je rêve parfois de m'en aller, Hill Head me manquerait bien trop. Autant se le dire, il n'y a que ta famille qui te retient ici. Tes cadets. Ceux que tu aimes à en crever. Ceux que tu chéris depuis leur premier cri.

C'est tout comme. Le mariage, ce ramassis de mensonges. Un bout de papier qui n'a que peu d'importance. A tes yeux, aux siens aussi. Tes mots sont presque amers. Le ton de ta voix prouve cette déception qui t'habite depuis que tu l'as vu avec cette fille. Il a refait sa vie, Rafe. Et ça, tu as du mal à le digérer. T'es heureux ? Parce que finalement, c'est tout ce qui t'importe. Même si tu aurais voulu que ce soit avec toi. Même si une partie de toi souhaiterait qu'il ne le soit pas. En réalité, tu veux simplement son bonheur.

La vérité qui franchit ses lippes. Ton coeur qui manque un battement. Tu n'aurais pas dû. Y a cette envie de lui hurler dessus qui te prend aux tripes. Cette envie de le raisonner, de lui dire à quel point il a eu tord de te suivre. Se mettre en danger pour toi. Juste pour vouloir te protéger. Maintenant, t'es bloqué ici. Alors, que tu devrais être auprès d'elle et de ton fils. Le ton ne s'élève pas. Tu restes calme sans savoir pourquoi. Un reproche dissimulé. Un merci presque prononcé. Tu ne peux pas faire ça, Rafe. Tu ne peux pas me suivre et prendre ce genre de risques pour moi. Plus maintenant qu'une famille l'attend sagement. Plus maintenant que tout vous oppose. Ce n'est plus à lui de prendre soin de toi.

tu observes la jeune femme de longues secondes.
bordel qu'elle te manque. tu te mords l'intérieur de la joue et soupires un peu en t'installant en face de monroe. tu glisses tes doigts dans tes cheveux.
ça se comprend. même si je rêve parfois de m'en aller, hill head me manquerait bien trop. tu te pinces les lèvres, hochant la tête et te mordant l'intérieur de la joue. ça t'as manqué, ouais. tu te pinces les lèvres un instant. y'a quelque chose qui donne envie de revenir. c'est le charme d'hill head, quoi. tu souffles avec un petit sourire, fermant les yeux quelques instants. tu soupires faiblement. tu ne sais pas combien de temps, tu aurais pu tenir encore sans revenir. au moins le temps d'un week-end. le temps d'une semaine de vacances. tu n'en sais rien.

tu fronces un peu les sourcils quand elle te demande si tu es marié.
non. t'aimes pas ça, le mariage.
tu te mords l'intérieur de la joue et soupires un peu.
c'est tout comme. un soupir glisse sur tes lèvres.
tu hausses un peu les épaules. si tu le dis. tu te mords l'intérieur de la joue et fermes les yeux. tu glisses une main dans tes cheveux. t'es heureux ? tu fronces un peu les sourcils face à sa question. parce qu'en réalité, tu n'en sais trop rien. un petit soupir t'échappe, et tu restes silencieux de longues secondes. ce n'est pas la question. tu soupires faiblement. mon fils me rend heureux. tu te contentes de souffler. oui, il te rend heureux.
et le reste ?
t'en sais rien.

tu termines par souffler,
avouer la vérité. tu l'as suivi. tu soupires un peu.
tu n'aurais pas dû. tu te contentes de hausser les épaules. maintenant, t'es bloqué ici. alors, que tu devrais être auprès d'elle et de ton fils. c'est vrai.
tu ne peux pas faire ça, rafe. tu ne peux pas me suivre et prendre ce genre de risques pour moi. elle a raison, tout de même. et tu le sais.
c'est sans doute ça le pire. je suis bien assez grand pour prendre des décisions par moi-même. tu souffles dans un léger soupir. tu glisses tes doigts dans tes cheveux. ils me pardonneront. ce n'est pas un drame non plus. tu ajoutes, finalement. de toute manière, tu as déjà passé quelques nuits loin de la maison, simplement par nostalgie.

écoute je sais pas pourquoi je t'ai suivis. tu soupires. sans doute que revenir ici ça me laisse pas si indifférent. tu te mords l'intérieur de la joue et hausses un peu les épaules. tu te pinces les lèvres. tu ne sais pas trop quoi dire, quoi garder pour toi. c'est bien trop compliqué de la retrouver comme ça. tu fronces les sourcils en entendant le vacarme dehors, te pinçant brièvement les lèvres.
la tempête semble en colère, ce soir.

T'as l'impression de marcher sur des oeufs, Monroe. Tu ne peux pas dire ou faire n'importe quoi. Tu ne peux pas le regarder dans les yeux comme tu le voudrais. T'approcher, le prendre dans tes bras. L'aimer. Ça t'est interdit, tout ça. Simplement parce qu'il a une famille, maintenant. Simplement parce qu'il n'est plus à toi, aujourd'hui. Un énième deuil à faire. Raphaël, il ne sera plus jamais à toi. Une évidence à laquelle tu dois te faire. Tu trouves ? Un léger sourire vient étirer tes lippes. Tu ne sais pas vraiment si Hill Head a ce charme là. Toi, tu n'as jamais quitté la ville. Tu n'es jamais allée plus loin que Londres. C'est ici qu'est ta vie. Ici où tu as ta place. Et parfois, il t'arrive de vouloir t'en évader. Il t'arrive de ne trouver aucun charme à ta ville natale. Parce que c'est bien trop lassant et usant de vivre avec ses démons. Ces souvenirs qui te perturbent toujours autant. Ces fantômes qui te hantent, encore à présent.

Pour toi, c'est comme s'il était marié. Y a pas cet anneau qui fait honneur à son doigt. Ni même un bout de papier signé et qui justifie un contrat. Mais y a cet enfant. Et probablement beaucoup d'amour entre eux. Et, à tes yeux, c'est bien plus fort que tout. Bien assez fort pour que tu aies l'impression qu'ils se sont dit oui. Bien assez fort pour que tu n'aies plus le droit de le regarder.

Son bonheur. C'est tout ce qui t'importe. Le savoir heureux. Le savoir épanouie. Probablement plus que s'il était resté à tes côtés. Ce n'est pas la question, mais ça me paraît important de le savoir. Tu souffles pour l'inciter. Y a cette partie de toi qui voudrait le protéger. Y a cette partie en toi qui aimerait le savoir bien. Et finalement, la sentence tombe. Tu hoches doucement la tête. Et elle ? Tu le connais, Rafe. Tu sais qu'il ne te dit pas tout. Tu le pousses dans ses retranchements. Tu le pousses à t'avouer cette vérité interdite. Celle que tu espères entendre.
Mais tu ne devrais pas, Monroe.
Espérer à ce point.
Espérer qu'il t'aime. Encore.

Tu lui en veux. Pour un tas de raisons. Mais encore plus de le savoir en danger à cause de toi. Une vie minable et pas d'attache. Si tu venais à partir, tout le monde saurait se débrouiller sans toi. Mais lui, y a encore quelqu'un qui a besoin de lui. Son fils. Moi non plus ... Tu souffles tout en relevant les yeux vers lui. Dans la pénombre de ce hangar, tu oses enfin croiser réellement son regard. Toi non plus, ça t'rend pas si indifférente.

Et y a Iseult qui fait des siennes.
Iseult qui t'inquiète.

Le bruit assourdissant provoqué par la tempête te fait légèrement sursauter. Tu n'es pas en sécurité, ici. Et Rafe non plus. Le hangar, il pourrait s'effondrer. Et s'il venait à vous arriver quelque chose ; tout serait de ta faute. Alors, tu te lèves d'un pas précipité. Tu viens marquer le sol de tes talons usés. Quelques minutes de silence brisé par les bruits de taule qui menace de s'effondrer. La peur qui t'prend aux tripes. Et la panique à laquelle tu commences à céder. Tu espères qu'ils sont en sécurité. Et toi, tu espères ne pas crever.

tu trouves ? tu hausses un peu les épaules.
tu as toujours aimé hill head, même si la vie y est calme.
surtout parce que la vie y est assez calme.
plus qu'à londres, en tout cas. tu hoches la tête, finalement, face au questionnement de monroe. ouais. j'aime bien hill head, après tout. tu souffles en te pinçant brièvement les lèvres. il y a bien d'autres raisons qui t'ont poussé à rentrer, pas seulement le charme de la ville.
(elle en est une, des raisons.)

tu te pinces les lèvres un instant et observes ta main. l'anneau y manque, oui, sans doute. elle le voudrait, rose. elle voudrait bien que tu le lui demandes, que de t'épouser. mais elle le sait, vous en avez déjà parlés. t'es pas pour le mariage. tu trouves ça inutile, et tu préfères mettre ton argent dans autre chose. tu retiens un faiblement soupir. y'a qu'une seule personne qui aurait pu te faire changer d'avis. tu glisses tes doigts contre ton visage, un court instant, juste le temps de reprendre quelque peu tes esprits.
est-ce que tu es heureux ? c'est une bonne question, ça. sans doute que tu l'es. sans doute que tu pourrais l'être plus encore. un léger soupir t'échappe. et elle ? tu te mords l'intérieur de la joue. qu'est-ce que tu attends, monroe ? qu'est-ce que tu veux savoir, exactement ? tu restes silencieux de longues secondes en cherchant le regard de la jeune femme.
pas autant que tu ne le faisais. tu te contentes de répondre.
t'es con quand tu t'y mets réellement.
à quoi est-ce que tu joues, toi aussi ?

et ouais, t'es pas indifférent. t'aimerais l'être. t'aimerais ne jamais être parti. ou revenir seul, libre comme le vent. en parlant de vent, iseult décide de faire des ravages, dehors. tu te mords l'intérieur de la joue et tournes la tête vers la jeune femme. tu fermes les yeux un instant, la laissant se lever, faire les cent pas pour un temps, avant de te redresser à ton tour.
ton regard de pose sur la brune et tu t'approches un peu, venant glisser une main contre son épaule et cherchant son regard. ça va aller ok ? c'est pas la première tempête qui tombe. ce hangar serait déjà par terre s'il ne résistait pas. tu souffles, l'observant de longues secondes, terminant par venir glisser ta main contre sa joue.
tu la connais, tu vois bien la panique.
et sans doute que t'as plus l'droit de la rassurer comme ça.
mais tu t'en fiches.

Hill Head, cette ville que tu n'as jamais quitté. Tu n'es jamais allée plus loin que Londres. Tu n'en as jamais eu l'occasion. Ni même l'argent pour le faire. Pourtant, tu aurais aimé partir. Tu aurais voulu disparaître et effacer tout ces souvenirs. Ceux de ta vie partagée avec Rafe. Certains lieux hantés par l'amour que tu lui portais. Tu n'as pas longtemps hésité avant de vite oublier cette idée. Tu ne pouvais pas laisser le reste de ta fratrie. Ils étaient bien trop jeunes, à l'époque. Ils le sont encore maintenant, malgré les dix années écoulées. Home sweet home. Tu souffles en laissant un sourire timide étirer tes lippes. Ouais, il n'y a sûrement rien de meilleur que la maison. La ville où on a grandi. L'endroit qui nous a fait vieillir.

Est-ce que ça a une réellement importance, qu'il soit marié ou pas ? Pour toi, c'est tout comme. L'anneau ne brille pas à son doigt. Mais y a cet enfant qui le liera toujours à cette femme. Un enfant, et plusieurs années à s'aimer. Tu la jalouses, tu ne peux pas le nier. Parce que tu voudrais être à sa place. Parce que c'est là qu'était ta place, à une époque. Un deuil que tu as encore du mal à faire. Des espoirs que tu devrais définitivement enterrer. Mais tu ne peux t'y résoudre. Encore moins lorsque tu poses ton regard sur lui. Encore moins lorsqu'il prononce ces mots. Ta question, elle était risquée. Assez pour que sa réponse te brise le coeur. Bien assez pour que tu sois encore plus paumée. Ton coeur manque un battement. Et fort heureusement, la pénombre du lieu masque probablement tes joues rosissants. Sauf que tu n'as aucune réponse à apporter. Hormis un tu n'aurais jamais dû partir. Mais ce débat là, tu n'as pas envie de le relancer. Alors, tu détournes le regard. Laissant la tempête répondre à ta place.

Le palpitant qui tambourine contre ta poitrine et l'angoisse qui monte. Tu te relèves pour faire les cent pas. Tu as peur, Monroe. Peur de ce qu'il peut arriver dans ce hangar. Tu sursautes doucement lorsque tu sens ses doigts agrippés ton épaules. Un frisson te parcourt l'échine par ce contact que tu avais évité jusqu'à maintenant. Le revoir, c'est une chose. Le toucher, c'en est une autre. Sa main remonte jusqu'à ta joue. Tes yeux se ferment quelques secondes. Un moment d’accalmie que tu savoures silencieusement. Tes doigts viennent se poser sur les siens. Le contact qui t'électrise et la raison que tu perds. Tu ne devrais pas être là. Tu souffles, une nouvelle fois. Dans ce hangar. Avec toi. Encore moins aussi proche de toi. Pourtant, c'en est presque devenu viscéral de le sentir contre toi. Pourtant, tu n'arrives pas à le repousser. Et c'est ton corps qui trahit tes dires lorsque tu t'approches d'avantage de lui. Tes lippes qui viennent effleurer les siennes d'un baiser timide. J'suis désolée ... Tu souffles, t'éloignant de lui de quelques pas.
Désolée de ne pas réussir à t'oublier.

home sweet home. tu te contentes d'approuver les mots de la jeune femme.
home sweet home. c'était sans doute écrit quelque part, que t'allais quand même revenir ici, revenir à la maison malgré tout ce que tu as pu te promettre, malgré toutes ces promesses que tu as essayé de tenir. tu te pinces les lèvres un court instant, haussant un peu les épaules.
tu aurais aimé revenir dans d'autres circonstances.
revenir pour la brune.
revenir parce que tu en avais envie, pas parce que tu étais obligé de le faire.
tu fermes les yeux, glisses tes doigts contre ton visage un court instant.
tu aimerais lui dire tout ça à monroe, lui dire que tu n'es pas marié, que, bordel, t'aimerais pouvoir laisser tout tomber. mais tu ne peux pas. et c'est bien ça le problème. de toute manière, elle semble être engagée dans quelque chose aussi le brune, tu n'en sais rien, ça ne te regarde pas. ça ne te regarde plus.

la tempête gronde dehors, et tu n'as pas envie de continuer à discuter de tout et de rien. t'as pas envie de faire semblant que ça ne te fais rien de la voir paniquer comme ça, de la voir faire les cents pas à cause de la tempête. tu fermes les yeux un instant, termines par te redresser. tu t'approches. un peu, sans doute un peu trop. et ta main glisse contre sa joue.
t'essayes de la réconforter la brune.
un peu, comme tu peux. tu ne devrais pas être là. tu hausses les épaules, savoures les doigts de la brune contre ta main. sans doute pas non. mais t'es grand, tu fais ce que tu veux. et tant pis pour les conséquences. tu soupires faiblement, et monroe s'approche, un peu. un peu trop encore.
ses lèvres viennent effleurer les tiennes.
frisson que tu réprimes, remontant le long de ta colone vertébrale.
j'suis désolée ... tu te mords l'intérieur de la joue. ne le sois pas. tu te contentes de répondre simplement face à la brune. et tu secoues un peu la tête. t'as pas envie qu'elle soit désolée. toi tu ne veux pas l'être. toi tu veux déjà qu'elle recommence, tu veux recommencer. tu soupires faiblement, ne sais pas quoi lui dire, à la jeune femme. ne sait comment te faire pardonner, comment expliquer tes actes. t'aimerais pouvoir tout effacer et tout oublier. pouvoir revenir l'embrasser. ne pas t'arrêter de le faire.

tu as tout fait pour l'oublier. tout. peut-être pas de la meilleure des manières. sûrement pas, même. tu as voulu réparer ton coeur dans d'autres draps. tu as cherché à retrouver un double de cet homme que tu as tant aimé. tu as tout fait, monroe. et aujourd'hui, tu es enceinte d'un type qui ne t'aime pas. et qui ne t'aimera jamais. aujourd'hui, inconsciemment, tu appartiens à un autre. mais rafe, jamais tu n'as réussi à tourner la page sur votre histoire. un chapitre qui s'est terminé. mais un livre que tu n'arrives pas à finir. c'est au dessus de tes forces. au dessus de ce que tu es capable de faire.

alors, lorsqu'il vient poser ses empruntes sur ta joue. ton corps réagit. ton palpitant s'accélère. et tu voudrais revenir dix ans en arrière. quand rien d'autre que vous deux ne comptait. quand il n'y avait personne d'autre à cette fichue équation. une femme, un gamin et un foetus indésiré. tu voudrais le repousser, monroe. tu voudrais t'éloigner de lui. définitivement. mais tu n'y arrives pas. pas alors que ses doigts caressent ta joue. pas alors que ton regard vient se perdre dans le sien. les yeux qui se ferment. et tes lippes qui s'approchent des siennes. un baiser timide que tu déposes sur ses lèvres. t'éloignant juste après.
t'aurais pas dû faire ça.
t'en as pas l'droit.

des excuses que tu murmures. et ses mots qui viennent frapper encore un peu plus. il ne peut pas faire ça, rafe. il n'en a pas l'droit. arrête. tu soupires, ton regard qui évite de croiser le sien. tu ne peux pas dire ça, tu n'peux pas faire ça. tu voudrais le détester. tu voudrais hausser le ton et devenir une personne insupportable à ses yeux. tu voudrais qu'il s'éloigne, raphaël. définitivement. tu dois partir, rafe. tu dois me laisser. ici, dans ce hangar. ou en généralité, partout. il n'a pas le droit de t'offrir cette douceur. il n'a pas le droit de t'offrir ce réconfort. j'peux pas faire ça. j'peux pas tenter en vain de t'oublier si tu agis comme ça. si tu ... tu t'interromps finalement dans ton monologue. le besoin d'oxygène qui se fait ressentir. une de tes mains vient passer dans tes cheveux. dix ans loin de toi. dix ans à vouloir t'évincer de ma vie. et toi, tu reviens comme une fleur et j'retombe dans tes bras comme la gamine que j'étais à l'époque. un rire nerveux vient franchir tes lippes. le ton toujours calme. parce que tu te dégoûtes, monroe. parce que tu te livres à lui. parce que tu montres tes faiblesses.
il est ta faiblesse.

tu retiens un léger soupir. tu ne sais pas comment te réagir, tu ne sais pas comment te comporter face à la brune. tu aimerais pouvoir venir la serrer contre toi.
l'embrasser. encore. toujours. tu te mords l'intérieur de la joue et tu retiens un faible soupir face à la jeune femme.
ses lèvres effleurant les tiennes.
ça te renvoie des semaines en arrière.
sans doute trop de temps depuis le dernier.
tu retiens un léger soupir en l'observant.
arrête. tu ne peux pas dire ça, tu n'peux pas faire ça. un léger soupir t'échappe. elle a raison la brune, sans doute un peu trop. tu glisses une main dans ta nuque et retiens un léger soupir. tu aurais dû rentrer plus tôt, suivre rose et eliott à la maison au lieu de leur souffler de t'attendre. tu dois partir rafe, tu dois me laisser. tu te pinces brièvement les lèvres en haussant un peu les épaules. tu connais une autre sortie, peut-être ? tu demandes avec un léger soupir, haussant un peu les épaules face à monroe. tu aimerais bien partir, tu n'en sais trop rien. tu aimerais aussi la garder contre toi pour toujours. j'peux pas faire ça. j'peux pas tenter en vain de t'oublier si tu agis comme ça. si tu ... dix ans loin de toi. dix ans à vouloir t'évincer de ma vie. et toi, tu reviens comme une fleur et j'retombe dans tes bras comme la gamine que j'étais à l'époque.
tu te pinces les lèvres un instant et glisses une main dans tes cheveux. un petit soupir t'échappe. je sais. tu souffles en l'observant un instant, haussant les épaules. mais comment veux-tu que je fasse ? tu demandes avec un petit soupir, haussant un peu les épaules. t'en sais strictement rien. tu me changes, monroe. tu souffles en te pinçant les lèvres un instant, l'observant de longues secondes et soupirant un peu face à la jeune femme. tu ne sais pas quoi lui dire de plus. tu t'approches un peu de la brune. t'as envie de l'embrasser, c'est dingue. et tu regrettes tellement, mais tellement d'être parti.

ça n'aurait jamais dû arriver. vous deux enfermés dans ce hangar. vos lèvres qui se frôlent timidement. toi, tu t'étais préparée à ne plus jamais le revoir, rafe. c'était tout ce que tu voulais. même si tu as longtemps espérer pouvoir le retrouver. aujourd'hui, tu as fais une croix sur ce vous. aujourd'hui, tu commences à avancer. sans lui. et le voilà de retour à hill head. te perturbant d'avantage. te rendant encore plus faible. il est là. et tu voudrais pouvoir le repousser. lui hurler à nouveau dessus. la haine plutôt que l'amour. c'est plus simple. ça fait presque moins mal.

tu as très bien compris ce que je voulais dire par là. tu viens pointer un doigt accusateur vers lui. tu as besoin qu'il s'en aille. tu as besoin qu'il te laisse. qu'il ne te hante plus de cette manière. tu as besoin de tourner la page, monroe. et avec lui dans les parages, tu sais que ce sera impossible. tu le sais. parce que tu n'as pas réussi à le faire en dix ans d'absence. mais maintenant que t'es au courant. maintenant que tu l'as vu avec cette femme et son enfant. maintenant que tu sais qu'il a tourné la page. peut-être que ce sera plus facile pour toi de l'oublier. ouais, peut-être.

tu recules d'un pas alors qu'il s'avance une nouvelle fois vers toi. tu ne dois pas céder, monroe. tu dois arrêter d'être faible face à lui. tu n'es plus cette gamine qu'il a connu. tu n'es plus l'adolescente qu'il a aimé. ce que tu peux faire ? ne pas me suivre dans un hangar en plein milieu d'une tempête déjà. tu hausses doucement les épaules. comme si c'était une évidence. on a refait nos vies, rafe. chacun de notre côté. alors ... ne m'approche plus. reste à hill head si c'est ce que tu veux. mais fais comme si je n'avais jamais existé. les mots t'écorchent les lippes et te brisent le coeur. ta raison qui parle au détriment de ton myocarde qui te hurle de l'aimer à nouveau. l'ignorance. tu as vécu avec ça pendant dix années. tu pourras encore le supporter.

tu te pinces les lèvres. pourquoi cette situation est-elle si compliquée ?
tu t'en veux. tu aimerais pouvoir revenir en arrière. mais ce n'est pas possible,
et maintenant tu dois faire avec et tu dois assumer les conséquences de tes actes.
bordel, c'est si dur. tu fermes les yeux un court instant.
tu as très bien compris ce que je voulais dire par là. tu lèves les yeux au ciel à ses mots. et tu soupires un peu face à la jeune femme. ouais, sans doute. tu souffles en te mordant l'intérieur de la joue. tu devrais foutre le camp, ouais.
mais t'es pas capable d'laisser ton frangin comme ça. et t'es incapable de laisser monroe une seconde fois. tu te mords l'intérieur de la joue et glisses tes doigts dans tes cheveux en observant la jeune femme, essayant de comprendre ce qu'il a pu se passer. mais t'es bien placée pour savoir que c'est pas si facile que ça. tu te contentes d'ajouter en haussant les épaules face à ton ex.

tu te mords l'intérieur de la joue et fermes les yeux un instant, tandis que la brune s'éloigne quand tu t'approches un peu. et tu préfères enfoncer tes mains dans les poches de ta veste. ce que tu peux faire ? ne pas me suivre dans un hangar en plein milieu d'une tempête déjà. tu hoches faiblement la tête et retiens un petit soupir, haussant les épaules. on a refait nos vies, rafe. chacun de notre côté. alors ... ne m'approche plus. reste à hill head si c'est ce que tu veux. mais fais comme si je n'avais jamais existé. tu soupires longuement à ses mots. et elle a raison, bordel. totalement raison.
comme si c'était possible de vivre en essayant de faire comme si tu n'avais jamais existé. tu te contentes de souffler face à la jeune femme. tu y arriverais, toi ? tu demandes ensuite, haussant un peu les épaules face à la jeune femme. tu glisses une main dans tes cheveux et soupires faiblement.
la ville est petite. trop petite pour que vous puissiez y vivre sans jamais vous croiser. tu soupires un peu et glisses tes doigts dans tes cheveux, secouant la tête de gauche à droite. j'en suis pas capable. tu souffles dans un soupir. t'es faible, si faible face à la jeune femme.