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 the run and go (sara)

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Kostya Mankell

Kostya Mankell

welcome to hill head ☽ member
∴ POSTS ENVOYES : 56
∴ PSEUDO : vespertine.
∴ FACE : joel kinnaman.
∴ CREDITS : ©av/ alittlebitofrain, ©gifs/ tumblr, ©sign/ siren charms, ©icons/ vocivus, ©lyrics/ fauve, brand new.
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∴ AGE : trente-sept années de regrets accumulés.
∴ STATUT CIVIL : célibataire, le cœur froid, ça bat que pour la gamine.
∴ OCCUPATION : perpétuant la lignée de tes erreurs, tu flirtes à nouveau avec l'illégalité en traînant jour après jour ta carcasse de kelev racing au red lion. mécano, vigile, t'accumules les casquettes cleans mais t'as toujours les mains sales.
∴ ADRESSE : old street, tu te serais contenté de moins mais t'as voulu une maison pour les visites de ta gosse.
∴ ABOUT YOU :
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(bizarre, imprévisible,
déconcertant, branque, cryptique)

∴ SUJETS EN COURS : sara ₪ rosalie ₪ saul

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MessageSujet: the run and go (sara)   the run and go (sara) EmptySam 16 Mar - 15:10

Le sommeil te fait défaut, comme trop souvent. T'as fermé les yeux, trois, quatre fois, puis tu les a rouverts, le temps s'écoulant trop lentement, les secondes te paraissant durer des heures, les heures des siècles. T'es pas le moins du monde patient, alors t'abandonnes simplement, l'idée de dormir cette nuit, ainsi que ton lit. T'enfiles jean, sweat-shirt et baskets avant d'attraper tes clés de voiture, et t'es parti. Tu tiens rarement en place, la faute aux barreaux derrière lesquels t'es resté cloîtré trop longtemps, trois murs et une grille pour ersatz de foyer. T'aimes prétendre que la prison n'a eu aucun impact sur toi, ton caractère, tes peurs. T'aimes à dire que t'es entré et sorti le même, qu'ils ont pas pu t'abîmer, mais le fait est que t'es sorti de là avec cette quasi-claustrophobie qui te pourrit la vie, et sur laquelle tu refuses de mettre des mots comme si ne pas l'évoquer pouvait la faire disparaître. T'es sorti de là avec un besoin plus prononcé qu'avant d'être toujours en mouvement, parce que t'étais un lion en cage et t'as très mal supporté. Les petits espaces clos, l'inactivité, et puis même les flics, t'as accumulé les dégoûts, pas vraiment des peurs mais plutôt ces choses à éviter à tout prix histoire de ne pas péter les plombs. Alors t'es en voiture, les fenêtres grandes ouvertes malgré la fraîcheur de la nuit, et tu savoures ta solitude, ta liberté, le silence, tout ce qui t'a tant manqué quatre années durant.

La paix est de courte durée. Ton téléphone sonne et, à cette heure, t'as tout de suite peur qu'il s'agisse d'Eva, qu'il soit arrivé un truc à votre fille, t'as aucune idée de quoi mais c'est la première chose qui te vient à l'esprit et ça te surprend toi-même. Il t'a pas fallu bien longtemps, avant d'être un papa poule, le genre dont ton père se moquait, le genre que ta mère aurait surement voulu avoir épousé. C'est à elle, que tu ressembles le plus, finalement, malgré tous tes efforts, t'es pas un combattant, t'es pas autant un gros dur que t'aimerais le faire croire, et au final t'apprécies carrément d'être fou de ta gamine, de l'aimer plus que t'as jamais aimé et que t'aimeras jamais personne, même si ça te fait peur, même si dès que le téléphone sonne le monde s'arrête et tu crains le pire. Mais ce sont quatre lettres, affichées sur l'écran. La peur qui t'a noué le cœur diminue à peine, il s'agit tout de même de Sara, ni ta chair, ni ton sang, mais tu tiens à elle presque autant. Tu ne perds d'ailleurs pas de temps, une fois qu'elle a raccroché, effectuant un dangereux demi-tour sur la route heureusement déserte et filant vers la ville. Tu lui dois bien ça, à Saul, t'occuper de sa gamine quand elle a besoin d'aide, même si ça te plait pas de faire ça derrière son dos, et que maintenant que t'as toi-même un enfant tu te rends bien compte qu'à sa place, t'aimerais être au courant. Tu te dis aussi qu'à la place de la gosse, t'aurais pas voulu qu'on appelle ton père, mais alors surtout pas, alors tu la fermes, prends le parti d'être le pote sympa, l'oncle ou tu sais pas trop quoi.

La portière claque, le son se réverbère sur les murs endormis de cette ruelle trop sombre. Tu jettes un regard en direction des voitures de police, garées à quelques mètres, et tu te laisses aveugler, quelques secondes, par les lumières rouges et bleues qui te rappellent trop la pire nuit que t'ais jamais vécue. T'enfonces tes mains dans tes poches et tu détournes le regard avec tout le naturel dont t'es capable, t'engouffrant dans la pénombre de ladite ruelle, yeux plissés pour tenter d'apercevoir la petite Ledger planquée là. « Hey, gamine », que tu finis par appeler, avant qu'elle ne se matérialise dans ton champ de vision. Quelques enjambées te suffisent à la rejoindre, tu poses tes mains trop larges sur ses épaules frêles et cherches son regard, les traits indéchiffrables mais le ton doux: « ça va ? » C'est pas ton rôle de lui faire la morale pour s'être retrouvée dans ce genre de situation, tu gardes ça pour le jour où ce sera ta propre fille qu'il te faudra récupérer dans une ruelle à l'abri des flics ─ même si tu pries de toutes tes forces pour que cela n'arrive jamais. Tu ne peux qu'être indulgent, t'es venu la rassurer, pas l'engueuler. « C'est pas cool ce que tu me fais, je cache jamais rien à ton père. » Pourtant, t'as quand même ce vague sourire qui flotte sur tes lèvres. Tu la laisserais pas tomber, Sara, quand bien même t'es pas convaincu de l'intelligence du fait de mentir à Saul.
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Sara Ledger

Sara Ledger

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∴ POSTS ENVOYES : 91
∴ PSEUDO : S.
∴ FACE : Lily-Rose Depp
∴ CREDITS : Shiya - tumblr
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∴ AGE : 19 ans
∴ STATUT CIVIL : Célibataire.
∴ OCCUPATION : Etudiante en droit.
∴ ABOUT YOU : 1.Sara ne connaît qu’une seule solution pour soigner une baisse de morale : le shopping. Lécher les vitrines de luxe, fouiller les étalages des friperies, essayer toutes les chaussures d’une boutique spécialisée… rien n’est assez bien ou trop beau tant qu’elle se remonte le moral. Le must, c’est de se prêter au jeu en compagnie de sa maman. Elle est entourée, Sara. Il gravite autour d’elle beaucoup de monde, d’amies également, mais la seule femme en qui elle a confiance, c’est Camilla. Elle n’a que très peu de secrets pour elle et, bien qu’elle soit majeure, elle n’hésite pas à se réfugier au creux de ses bras si elle en ressent le besoin. 2. Passionnée de mécanique, elle apprit en compagnie de son père alors qu’elle n’était qu’une enfant. C’était leur rituel, celui du dimanche. Sara avait décrété que cette journée leur était réservée et, Saul, il se plia aux exigences de sa princesse. Il lui apprit à changer un filtre à air, à reconnaître la moindre panne juste à l’oreille. Avec lui, elle révisa des moteurs et remplaça des embrayages défectueux. Arbres à cames, courroie d'administration et carburateur sont des mots loin d’être étrangers à son vocabulaire. Aujourd’hui, ni l’un ni l’autre n’ont forcément le temps de se réunir hebdomadairement, mais ils n’oublient pas qu’ils ont, ensemble, une vieille bécane et une vieille bagnole, à réparer, juste pour elle. 3. Parce que les chiens ne font pas les chats, si elle partage la passion des moteurs avec papa, elle s’est toujours beaucoup intéressée à la décoration. Dans son souvenir, elle s’asseyait auprès de sa maman et elles feuilletaient ensemble des magazines. Quelques fois, il lui est arrivé d’aider à remettre en couleur, à réinventer un objet ou à donner son avis sur l’achat d’un meuble ou l’autre. Elle était petite quand elle décora sa chambre et Dieu qu’elle fut fière de la joie de sa mère plus que satisfaite du résultat. 4. Sara, elle ne boit pas pour le plaisir. On ne la trouve avec de l’alcool à la main que pour parader. Vin rouge ou champagne, elle le sirote et ne finit jamais son premier verre. Pourtant, le goût est plaisant, plus encore s’il y a des bulles. Malheureusement, cette crainte de perdre le contrôle d’elle-même, d’une situation et, pire, de sa vie l’angoisse au plus haut point. Trop souvent elle a contemplé, d’un œil effaré, des types ou des gamines, jusqu’alors respectables, se transformer en pitoyables épaves. Hors de question que ça lui arrive… faudrait-il qu’elle aime jusqu’à la souffrance pour déposer les armes et lâcher prise. 5. Petite – elle devait avoir cinq ans - elle a failli mourir noyée tandis qu’elle jouait au bord d’une piscine. Un homme l’a poussée par inadvertance. Elle ne savait pas nager. Son père, son héros l’a sauvée tandis qu’elle s’imaginait déjà morte. Depuis, elle n’a plus jamais remis les pieds dans l’eau chlorée d’une piscine. Au mieux, elle se baigne à la plage, si l’eau ne dépasse pas sa taille, mais ce n’est pas sa tasse de thé. Elle préfère s’essayer au beach-volley, lire un bouquin sur un transat et sous un parasol, se balader au bord de l’eau, mais s’éloigner du bord à plus d’un mètre ? Jamais sans une personne de confiance, et qu’importe son âge… 6. Dans son enfance, elle cultiva le rêve assumé de travailler avec son père ou avec sa mère. La psychologie ne lui plaisant pas vraiment, elle hésita entre la médecine ou le droit. Elle opta pour son dernier choix. Pourrait-elle être plus utile à son père qu’en étant capable de défendre ses intérêts ? Qu'en l'aidait à choisir ses placements ? Qu'en négociant avec lui ses sponsors ? Elle étudie fort pour atteindre cet objectif. 7. Elle s’est essayée à la danse classique et à l’athlétisme, mais ces sports n’éveillèrent en elle aucune passion. En revanche, elle se révéla dans la musique et le wing chun, art martial adapté à sa frêle silhouette et à sa nervosité. Ainsi, joue-t-elle du piano et du violoncelle. Récemment, elle s’est essayée à la guitare, pendant un blocus. Quant à la boxe chinoise, c’est son exutoire. Elle l’aide à canaliser son énergie. Elle la rassure au quotidien. 8. Elle est dotée d’une mémoire auditive hors-norme. Pour ses études, c’est un atout. Elle assimile près de 75% de la matière en participant au cours. Dans son quotidien, c’est une plaie pour elle et pour les autres. Elle n’oublie jamais ce qui l’a rendue particulièrement heureuse ou malheureuse. Elle compare d’ailleurs son cerveau à un placard aux mille tiroirs qu’elle ouvre au besoin pour ressortir les vieux dossiers. Elle les utilise alors à bon ou à mauvais escient, selon le cas, blessant, parfois, obtenant, toujours. 9. Elle ne porte pas de parfum. Juste de l’essence de patchouli. C'est fort, mais ça sent bon. Elle aime parce que c’est identitaire. Tout le monde sait qu’elle approche rien qu’en humant l’air. 10. Elle a fumé sa première cigarette à l’âge de 16 ans. Elle cherchait à impressionner un mec qui, en apparence, ne la regardait pas. Depuis, elle n’a jamais arrêté, mais n’en fait certainement pas l’étalage. Elle ignore comment ses parents réagiraient et s’il est bien quelque chose qui l’effraie, c’est de les décevoir. Pour demeurer leur plus belle réussite, pour que le regard qu’ils posent sur elle ne change jamais, elle ne peut se permettre d’être tout à fait honnête. Certes, elle ne cultive que peu de secrets, mais il en est, quelques-uns, en particulier lorsqu’ils concernent ses histoires d’amour souvent interdites. C’est inconscient évidemment. Elle n’est pas bien différente des autres filles de son âge. Elle rêve, elle aussi, d’une histoire d’amour sans complexité, d’un homme qui l’adorerait et qu’elle aimerait en retour. Sauf qu’elle s’embrigade systématiquement dans des relations aux lendemains incertains à cause de l’âge, du statut, du métier ou de la proximité avec son jaloux de père. Ce n’est pas vraiment sa faute. Elle en sait si peu sur l’amour… elle ne connaît que le modèle de Camilla et Saul : passionné jusqu’à la souffrance parfois, faits de cris, de larmes, d’éclats de rires et de tendresse, beaucoup de tendresse. Du moins, était-ce ce qu’elle s’était toujours imaginée jusqu’ici…11. Elle a hérité de l’indécision de sa mère. Alors, pour s’aider à trancher, elle fait des listes… .


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MessageSujet: Re: the run and go (sara)   the run and go (sara) EmptySam 16 Mar - 22:18

Ce n’était pas une soirée estudiantine des plus banales. Ça, c’était ce qu’Aaron m’avait vendu pour m’attirer sans sa toile. Une toile, ça le représentait si bien. Pote de fac, sa personnalité était un enchevêtrement complexe de fil de nylon… des fils pour chaque trait de son caractère, complexe, parce qu’il était insaisissable. Comme une araignée finalement, une petite bête à huit pattes qui cavale quand il n’est pas prédateur. Il en est un pour moi, car il me plaît bien. Sauf qu’il me prend pour un insecte, une mouche – que dis-je, une mouchette – faute à ma fragile apparence. S’il se doutait ô combien je suis retorse et menteuse, quelquefois, lorsque la situation l’exige, il se méfierait davantage. Pour sûr, il ne m’aurait pas jeté dans l’arène de cette rave-party clandestine où l’alcool coule à flots et où les pilules s’échangent et se gobent comme des bonbons. Il aurait compris que j’étais là parce qu’il me plaisait jusqu’alors. « Tu en veux une ? » me proposa-t-il avec désinvolture, s’amusant de ma réaction. J’affichai une mine dégoûtée en déclinant par les mots et par des gestes frénétiques des mains. « Tu es tellement sage, Sara. Mais, tu vas me tenir ça un moment… je n’en ai pas pour longtemps. » Je n’eus pas le temps de protester qu’il me colla dans les bras un sachet en plastique contenant plus d’une centaine de plombs. C’était joli, toutes ces couleurs, mais Dieu que ça m’angoissait. Je le poursuivis, mais la foule était dense. Je le perdis de vue tandis que je reconnaissais au loin l’écho des sirènes de police. À moins qu’il s’agisse du fruit de mon imagination, de ma culpabilité ? J’aurais dû lui balancer son cadeau à la figure avant qu’il ne s’échappe au lieu de me noyer dans ma contemplation de ce si beau faciès. Je redoutais l’idée d’être prise en flagrant délit d’un crime dont je n’étais pas responsable, étais-je en train de dessiner des plans pour une comète ? Éventuellement. Je ne souhaitais prendre aucun risque cependant. Le propriétaire se devait de récupérer l’objet de ses méfaits, pas demain, non, tout de suite !

J’avais beau fureté chaque recoin de cette usine désaffectée pour retrouver Aaron, il était introuvable. Était-il parti en reconnaissant, malgré le brouhaha, la même mélodie que moi ? Avait-il simplement été averti de la descente des flics ? C’était possible. Ça me peinait de l’imaginer capable de me foutre dans une telle merde, mais ça lui ressemblait tant. Il n’était qu’un pleutre animé par l’argent. Peut-être feignit-il d’être attiré par mon minois parce que mon père était un personnage public. Il n’aurait pas été le premier. « Il faut se barrer. Les poulets sont là. » beugla un type à l’allure patibulaire alors que la musique ne hurlait plus dans mes tympans. En proie à une peur panique, j’opérai le geste le plus stupide et inconséquent qui soit. Au lieu de jeter le sachet avant de fuir, je le glissai dans mon sac… comme si la drogue n’était pas illégale, comme si j’étais une grande consommatrice – je n’y avais jamais touché – ou, pis encore, une dealeuse de came. Réalisant la portée de mon acte, j’interrompis ma fuite, brusquement, beaucoup trop, car les rats qui décampaient me bousculèrent. Je chutai lourdement, m’égratignant les mains au passage, craignant pour ma sécurité alors que nul ne semblât avoir remarqué que j’étais à terre. Seul un type, moins égoïste que les autres – jusqu’alors on m’évitait comme un obstacle, le chahutant sans ménagement pourvu qu’il ne ralentisse pas – me souleva d’une seule main : « Tu dois te casser d’ici. » « Ouais, mais j’ai… » « On a tous un truc à se reprocher, mais c’est trop tard pour essayer de planquer quoi que ce soit. » « Mais, je… » Lassé par mes bavardages, il me prit en pitié et me conduit à l’extérieur. C’était une ruelle sombre d’où j’apercevais le bleu gendarme et le rouge cardinal des gyrophares de police. « Je t’abandonne là. Bonne chance petite. » Je hochai positivement de la tête, le remerciai et sortit à la hâte de mon sac mon téléphone. Appeler Saul était proscrit. Il me tuerait. J’optai donc pour un autre de mes points de repère masculin : Kostya.Kostya. D’aussi loin que remonte ma mémoire, j’avais toujours pu compter sur lui. Il n’avait jamais fait défaut à un Ledger, si bien que je m’en voulais, sans lui confier le fond du problème, d’exiger qu’il ne rapporte rien de ce qu’il apprendrait bientôt.  

Il trouva, terré dans l’obscurité, un animal apeuré. Mes prunelles suaient de détresse, si bien que ses deux mains sur mes épaules ne me rassurèrent qu’à moitié. « Je sais pas. » lui répondis-je tandis qu’il me dévisageait. Je lui tendis mes menottes tout éraflées. Mes vêtements étaient maculés de boue, mais dans la pénombre, il n’était pas encore en mesure de le constater de lui-même. « Je suis tombée. Enfin, j’ai été bousculée et… » Je rassemblai mes souvenirs pourtant frais de ces minutes maudites pour aller vers l’essentiel. « Et, il y a qu’un type qui s’est arrêté pour m’aider. Je… je suis désolée de t’avoir dérangé. Je ne pouvais pas appeler mon père. Je… » Le discours était haché des prémices d’un sanglot et, incapable de parler sans laisser couler les larmes, j’ouvris mon sac et j’en éclairai l’intérieur. Les couleurs criardes et bigarrées de la drogue qu’il contenait m’agressèrent. « Mais, ce n’est pas à moi, je te le jure. Je sais pas quoi en faire. J’ai peur de partir et de croiser le regard des flics. Si Papa sait ça, il va me tuer…Il faut que tu m’aides, Kostya. »  
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Kostya Mankell

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MessageSujet: Re: the run and go (sara)   the run and go (sara) EmptyMar 19 Mar - 18:43

Bien sûr, que tu l'aides, la gamine. Bien sûr que t'accoures. Saul, c'est ton frère, l'un de tes plus proches amis ─ l'un de tes seuls amis, pour être tout à fait honnête. Il t'a offert la chance que personne ne voulait plus t'offrir, après la case prison, un ticket de sortie, quand bien même traînes-tu toujours à moitié dans ce que l'on pourrait nommer les bas fonds de la société. Tu le connais depuis trop longtemps, t'as arrêté de compter, quant à la petite elle n'était pas bien plus âgée que ta fille quand tu l'as rencontrée. Peut-être que ça joue, ce soir, après que son prénom se soit affiché sur l'écran vibrant de ton téléphone. Peut-être que tu penses à Jude, que tu les associes, que tu peux pas te permettre de la laisser parce qu'elle te rappelle bien trop ton propre sang, celui-là même qui te manque une semaine sur deux, comme une part de ton être arrachée, que t'attends avec impatience que l'on te greffe à nouveau la semaine d'après. Et puis, Sara, elle est adorable, elle mérite pas de finir comme toi, dans les bas-fonds, dans la boue. T'as ce devoir impérieux, promesse muette, de veiller sur les Ledger, même quand ils t'ont rien demandé, tu protèges leurs arrières, c'est ta façon tacite et pudique de dire que tu tiens à eux.

Tes pas te mènent dans la ruelle déserte, chaque coup de talon sur le sol sonnant et résonnant trop bruyamment à ton goût, jusqu'à la découverte de celle que t'es venu chercher. Et même sauver, visiblement. Elle te tend ses mains écorchées, et les tiennes quittent ses frêles épaules pour s'en emparer doucement, les inspectant une seconde, comme on examinerait un petit animal fragile et blessé. « C'est rien, on te désinfectera ça, ça va aller. Faudra juste que tu trouves quoi raconter à ton père, une chute en vélo ou en skate ou peu importe ce que t'aimes faire. » Tu rassures, comme tu peux, et les mensonges semblent te venir naturellement. Ça te ferait presque sourire, voir à quel point t'es toujours le même sale gosse, le verbe facile dès qu'il s'agit d'inventer des histoires pour te sortir des emmerdes que tu créais généralement tout seul. Mais t'as encore l'estomac trop noué par la frayeur qu'elle t'a fait que pour esquisser autre chose qu'une rictus à moitié rassurant seulement. « Tu me déranges pas, Sara, mais sérieux qu'est-ce que tu fous là ? » T'en es qu'au début de tes surprises, et de tes arrêts cardiaques. La larme à l’œil et les paroles quasi-inintelligibles d'une enfant grondée et inquiète, elle t'annonce la suite des réjouissances d'un coup de torche dans son sac à main. Le sang quitte ton visage, la tête te tournerait presque si t'étais de constitution plus fragile.

« Putain Sara, me dis pas que tu touches à ça », tu t'exclames, presque trop fort, tout en refermant violemment son sac. T'as le cœur à mille à l'heure, tu penses à mille à l'heure. Possession, et vu la taille du sachet suspicion d'intention de revendre, ça fait au moins dix ans de prison. Tu peux pas, tu supporterais pas d'être à nouveau enfermé, deux fois plus de temps que la première fois. Les murs trop proches, la grille rouillée, la bouffe, les autres prisonniers, la routine écrasante, tu te sens étouffer rien que d'y songer. Et puis Jude, Jude tu la verrais plus jamais, sa mère ne te l'amènerait pas en visite même si tu la suppliais, et elle serait bien avancée dans l'adolescence d'ici à ce que tu sortes. T'as le cœur et la gorge qui se serrent, mais ton regard croise celui de la gamine, apeurée, paumée, au bord des larmes. T'as pas le droit de l'abandonner, et puis pas très envie non plus. T'as peur, terriblement, peut-être même plus qu'elle, mais tu peux pas la laisser se débrouiller comme ses soit-disant amis. Tu t'en veux, face à cette silhouette frêle et ce regard paniqué, d'avoir haussé le ton. « Désolé, petite, je vais t'aider okay ? Donne-moi le sachet. » Tu sais que tu devrais pas, t'as conscience de mettre ta liberté et la garde de ta fille en jeu, mais quel autre choix as-tu ? Un coup d'oeil derrière vous, et tu tends la main afin de récupérer la drogue, la glissant à l'intérieur de ta veste et réfléchissant à la marche à suivre. « Trois options: soit tu te sens capable de passer à quelques mètres des flics, on reprend la voiture, et on espère qu'ils seront trop occupés pour trouver ça suspect. Soit on laisse la voiture là et on s'en va par l'autre côté de la ruelle, une fois qu'on se sera débarrassés de... ça je ne sais où, on reprend la voiture comme si de rien était. Soit on attend sagement ici qu'ils s'en aillent, j'imagine que t'as plein de trucs à me raconter sur ta soirée... » Réfléchissant à voix haute, tu peines à choisir la meilleure, ou à défaut la moins pire, des solutions. Sans doute devriez-vous vous éclipser, au plus vite, avant que ta voiture ne soit remarquée par la police, mais tu comptes assez peu sur le naturel de Sara dans cette situation, ni même sur le tien, parce que t'as beau avoir les mains en plein dans des trucs pas très légaux, et ce depuis toujours, t'as jamais eu directement affaire au moindre délit en rapport avec la drogue. T'avais même jamais eu, entre les mains, ces conneries-là.
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Sara Ledger

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Il lui apprit à changer un filtre à air, à reconnaître la moindre panne juste à l’oreille. Avec lui, elle révisa des moteurs et remplaça des embrayages défectueux. Arbres à cames, courroie d'administration et carburateur sont des mots loin d’être étrangers à son vocabulaire. Aujourd’hui, ni l’un ni l’autre n’ont forcément le temps de se réunir hebdomadairement, mais ils n’oublient pas qu’ils ont, ensemble, une vieille bécane et une vieille bagnole, à réparer, juste pour elle. 3. Parce que les chiens ne font pas les chats, si elle partage la passion des moteurs avec papa, elle s’est toujours beaucoup intéressée à la décoration. Dans son souvenir, elle s’asseyait auprès de sa maman et elles feuilletaient ensemble des magazines. Quelques fois, il lui est arrivé d’aider à remettre en couleur, à réinventer un objet ou à donner son avis sur l’achat d’un meuble ou l’autre. Elle était petite quand elle décora sa chambre et Dieu qu’elle fut fière de la joie de sa mère plus que satisfaite du résultat. 4. Sara, elle ne boit pas pour le plaisir. On ne la trouve avec de l’alcool à la main que pour parader. Vin rouge ou champagne, elle le sirote et ne finit jamais son premier verre. Pourtant, le goût est plaisant, plus encore s’il y a des bulles. Malheureusement, cette crainte de perdre le contrôle d’elle-même, d’une situation et, pire, de sa vie l’angoisse au plus haut point. Trop souvent elle a contemplé, d’un œil effaré, des types ou des gamines, jusqu’alors respectables, se transformer en pitoyables épaves. Hors de question que ça lui arrive… faudrait-il qu’elle aime jusqu’à la souffrance pour déposer les armes et lâcher prise. 5. Petite – elle devait avoir cinq ans - elle a failli mourir noyée tandis qu’elle jouait au bord d’une piscine. Un homme l’a poussée par inadvertance. Elle ne savait pas nager. Son père, son héros l’a sauvée tandis qu’elle s’imaginait déjà morte. Depuis, elle n’a plus jamais remis les pieds dans l’eau chlorée d’une piscine. Au mieux, elle se baigne à la plage, si l’eau ne dépasse pas sa taille, mais ce n’est pas sa tasse de thé. Elle préfère s’essayer au beach-volley, lire un bouquin sur un transat et sous un parasol, se balader au bord de l’eau, mais s’éloigner du bord à plus d’un mètre ? Jamais sans une personne de confiance, et qu’importe son âge… 6. Dans son enfance, elle cultiva le rêve assumé de travailler avec son père ou avec sa mère. La psychologie ne lui plaisant pas vraiment, elle hésita entre la médecine ou le droit. Elle opta pour son dernier choix. Pourrait-elle être plus utile à son père qu’en étant capable de défendre ses intérêts ? Qu'en l'aidait à choisir ses placements ? Qu'en négociant avec lui ses sponsors ? Elle étudie fort pour atteindre cet objectif. 7. Elle s’est essayée à la danse classique et à l’athlétisme, mais ces sports n’éveillèrent en elle aucune passion. En revanche, elle se révéla dans la musique et le wing chun, art martial adapté à sa frêle silhouette et à sa nervosité. Ainsi, joue-t-elle du piano et du violoncelle. Récemment, elle s’est essayée à la guitare, pendant un blocus. Quant à la boxe chinoise, c’est son exutoire. Elle l’aide à canaliser son énergie. Elle la rassure au quotidien. 8. Elle est dotée d’une mémoire auditive hors-norme. Pour ses études, c’est un atout. Elle assimile près de 75% de la matière en participant au cours. Dans son quotidien, c’est une plaie pour elle et pour les autres. Elle n’oublie jamais ce qui l’a rendue particulièrement heureuse ou malheureuse. Elle compare d’ailleurs son cerveau à un placard aux mille tiroirs qu’elle ouvre au besoin pour ressortir les vieux dossiers. Elle les utilise alors à bon ou à mauvais escient, selon le cas, blessant, parfois, obtenant, toujours. 9. Elle ne porte pas de parfum. Juste de l’essence de patchouli. C'est fort, mais ça sent bon. Elle aime parce que c’est identitaire. Tout le monde sait qu’elle approche rien qu’en humant l’air. 10. Elle a fumé sa première cigarette à l’âge de 16 ans. Elle cherchait à impressionner un mec qui, en apparence, ne la regardait pas. Depuis, elle n’a jamais arrêté, mais n’en fait certainement pas l’étalage. Elle ignore comment ses parents réagiraient et s’il est bien quelque chose qui l’effraie, c’est de les décevoir. Pour demeurer leur plus belle réussite, pour que le regard qu’ils posent sur elle ne change jamais, elle ne peut se permettre d’être tout à fait honnête. Certes, elle ne cultive que peu de secrets, mais il en est, quelques-uns, en particulier lorsqu’ils concernent ses histoires d’amour souvent interdites. C’est inconscient évidemment. Elle n’est pas bien différente des autres filles de son âge. Elle rêve, elle aussi, d’une histoire d’amour sans complexité, d’un homme qui l’adorerait et qu’elle aimerait en retour. Sauf qu’elle s’embrigade systématiquement dans des relations aux lendemains incertains à cause de l’âge, du statut, du métier ou de la proximité avec son jaloux de père. Ce n’est pas vraiment sa faute. Elle en sait si peu sur l’amour… elle ne connaît que le modèle de Camilla et Saul : passionné jusqu’à la souffrance parfois, faits de cris, de larmes, d’éclats de rires et de tendresse, beaucoup de tendresse. Du moins, était-ce ce qu’elle s’était toujours imaginée jusqu’ici…11. Elle a hérité de l’indécision de sa mère. Alors, pour s’aider à trancher, elle fait des listes… .


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MessageSujet: Re: the run and go (sara)   the run and go (sara) EmptyJeu 21 Mar - 20:10

Les conséquences de ma chute ? Pas grand-chose. Des égratignures. C’est moins douloureux que la blessure de mon ego, moins cuisant que la peur qui m’habille. Elle me colle à la peau, m’empêche de respirer librement ou de réfléchir avec discernement. Je songeai, juste avant que mon sauveur ne me rassure d’une attention, à plonger tête la première dans les emmerdes. Aller voir les flics et leur expliquer honnêtement ce qui m’était arrivé, ça ne pouvait être mal perçu. Dans mon monde, on ne condamne pas l’honnêteté, on la souligne et l’encense. Mon monde n’est cependant qu’une utopie. Des honnêtes gens croupissent dans les cellules de nos jours et il n’est plus personne pour se soucier de leur sort. Pourtant, même si j’étais bien consciente que je plongerais tête la première dans la fange du système judiciaire, je me demandais tout de même si ce n’était pas la meilleure solution. « Je sais, je ne risque pas de perdre une main et… je suppose qu’il ne se tracassera pas de quelques ecchymoses. » me permis-je de penser sans trop y croire. Il voyait tout, Saul. Il remarquait si mon œil pétillait moins de bonheur, si je boîtais, si j’étais en proie au vague à l’âme ou, au contraire, je marchais dix centimètres au-dessus du sol. Certes, sa curiosité ne s’adressait pas toujours à moi directement, par pudeur sans doute, mais je le soupçonnais de questionner ma mère si, d’aventures, je l’inquiétais. « Je ne sais pas. Je ne suis pas trop une casse-cou et là, j’ai un peu de mal à réfléchir. » L’idée de la chute en skate était intéressante, mais j’y penserai plus tard. J’avais plus grave à confesser. « C’est un pote. » Était-ce le mot de vocabulaire adapté pour qualifier cet enfoiré ? S’il avait été mon ami, il ne m’aurait pas traîné dans cette rave party. Il ne m’aurait pas refilé ses bonbons non plus. Il m’aurait respectée et, face au constat de ce manque flagrant de considération, face à la honte de m’être lourdement trompée, je soupirai de dépit, les yeux embués par des larmes naissantes. « Enfin, un gars que je prenais pour un pote. Il m’a invité à cette soirée sans me dire qu’elle était clandestine. Il m’a présenté ça comme une soirée privée. Il a proposé de m’accompagner, je…. Je sais pas pourquoi j’ai dit oui ni pourquoi je me suis pas cassée avant que ça dégénère. Je crois que… » Que j’avais besoin qu’il me voie autrement que comme une gosse un peu trop pudique ? Une gamine trop pure qui n’ose rien ? Une enfant qui se refuse aux expériences de la vie par souci de correction ? À cause d’une quête de perfection ? Était-ce seulement avouable ? « Je crois que j’avais pas envie qu’il me voir comme une pauvre fille, tu vois ? » Je ne m’autorisai aucun autre aveu honteux, mais était-ce bien nécessaire d’en dire davantage ? Kostya n’avait entendu que le minimum, le moins grave, ce que mes parents finiraient par pardonner grâce à l’amour et l’affection. Maintenant que j’illuminais l’intérieur de mon sac grâce à l’application lampe torche de mon portable, les pièces manquantes du puzzle se mettaient doucement en place. Aurait-il souhaité me le cacher – d’ailleurs, il s’y employait de toutes ces forces, l’ami de mon père était horrifié, à juste titre. Je l’étais moi-même. Il n’était pas à blâmer.

La question qui suivit sa réaction – il referma d’un geste brusque mon accessoire – elle était prévisible et je ne m’en offusquais pas. Si j’étais consommatrice – ou même vendeuse de telles substances – la cerise sur le gâteau serait gâtée. Peu de chance dès lors pour qu’il accepte d’être détenteur d’un tel secret avec Saul Ledger. Je priai donc pour qu’il me crût tandis que je lui jurais que je n’avais jamais touché à cette merde. « Je n’en avais même jamais vu d’aussi près avant. Je bois pas, Kostya. Je fume pas non plus. c’est pas pour me camer. Ça n’aurait pas de sens. Il faut que tu me crois. » argumentais-je sans le perdre du regard. Il était suppliant et rempli d’une sincérité presque rare quand on sait mes facéties. « Tu me crois, n’est-ce pas ? » Vraisemblablement. Il acceptait de m’aider et il m’ôta un poids de la poitrine, celui de la peur, pour le remplacer par la culpabilité. Si vous vous faisiez arrêter, il prendrait cher, Kostya. En lui téléphonant, j’avais cherché de l’aide, pas un bouc émissaire pour réparer mes conneries. « C’est moi qui suis désolée, Kostya. Je suis morte de trouille. Je devrais assumer mes propres merdes et le garder, ce sachet. » Ce n’était pas des paroles en l’air. Je le pensais sincèrement, mais l’heure n’était pas au débat philosophique sur ma responsabilité ou ma lâcheté. Je me promis néanmoins que, si les choses tournaient mal, je me dénoncerais, qu’il ne paie pas pour moi, qu’il ne gâche pas sa vie au profit de la mienne. Je me le jurai tandis qu’il me proposait trois options pour sortir de ce guêpier. « Je ne sais pas si je serai capable de faire semblant de rien, mais je sais qu’on finira par nous trouver si on reste ici. Ils sont en train de contrôler l’identité de tous les gens qu’ils ont coincés. Ils en ont pour des heures, mais ils finiront bien par venir fouiner aux alentours de l’usine pour débusquer les resquilleurs. Est-ce que… est-ce qu’on ne peut pas chercher après un égout ou balancer cette merde ? Il y a un carrefour au bout de la ruelle qui mène vers le zoning. Je le sais parce que je m’étais cachée là au départ, mais je n’avais pas de réseau. En général, on va peut-être trouver un autre bâtiment désaffecté ou une cuve… pour déposer ça. Après on pourra retrouver la voiture sans inquiétude. Je sais pas ce qui est le mieux. » Je tremblais toujours un peu et réfléchir n’était plus naturel. « Je veux pas que tu aies des emmerdes à cause de moi, mais je me sentais pas capable de gérer ça toute seule. Je me suis retrouvé avec tout ça parce qu’on me l’a collé dans les bras… après, j’ai entendu les sirènes. J’ai cherché mon pote, le même que tout à l’heure, mais je l’ai pas trouvé et après, c’était trop tard. Et si j’allais simplement dire la vérité ? Que je balançais le nom du type. Il est avec moi en cours. Je le connais bien. J’ai sa véritable identité… ça nous éviterait pas des ennuis à tous les deux ? »

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