Saoirse O'Kelly

pseudo, prénom / Frigga. âge / Je vais sur mes 34 balais ! localisation / Ile-de-France. où avez vous trouver le forum / Via un partenariat sur un forum sur lequel je suis déjà. présence / Je passe tous les jours et je répond à mes RPs environs une fois par semaine (parfois plus, très rarement moins). avis et plus / Je trouve le forum vraiment joli et agréable   . personnage / scénario de @Callum O'Kelly . (merci de taguer le créateur).

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<pris>NATALIE DORMER</pris> ⟡ <pse>@"Saoirse O'Kelly"</pse>

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Saoirse était étendue sur son lit. Ses pieds frôlaient la moquette, lui en chatouillant la plante et par les interstices de son peignoir, elle pouvait sentir un léger vent frais s’aventurer sur sa peau humide, y relevant une légère chair de poule. C’était Callum qui l’avait ouverte probablement. Cet homme était l’exemple même de ceux dont on dit qu’ils ont le sang « chaud ». Dans tous les sens du terme. Une bouillotte humaine.

Présentement il était sous la douche. Il y était entré tout comme elle en était sortie… Il avait tenté de la retenir un peu. Une caresse sur son bras, sur sa hanche nue… Elle avait essayée de sourire, fatiguée… Mais elle avait quitté la salle de bain attenante à leur chambre à coucher, expliquant juste qu’elle était fatiguée… Qu’elle allait s’étendre.

S’éviter, certains soirs, c’était encore le meilleur moyen de ne pas s’aimer trop fort. Fort à s’en faire mal. Pas avec les poings. Jamais avec les poings. Avec les mots seulement… Mais peut-être que ça faisait plus mal encore, finalement.

Ce n’était pas que l’amour était mort. Pas que le désire s’était éteint… Au contraire son mari attisait toujours un feu qui la prenait au ventre lorsqu’il posait son intense regard sur elle, lorsqu’il laissait courir ses mains sur ses formes, sa langue sur sa peau… Mais le feu était devenu un brasier incapable de s’éteindre. Elle ne supportait plus la violence qu’il s’imposait, qui le métamorphosait… Il ne supportait plus ses demandes, sa façon de le ramener sur le tapis à chaque fois…

Saoirse se redresse en position assise, dénouant la ceinture de son peignoir, s’en extirpant avant de se remettre finalement debout, traînant sa nudité jusqu’au walk-in dans lequelle elle décroche nuisette et kimono de nuit, s’en habillant finalement. Tout au fond de ce walk-in, dans une housse que le temps avait commencé à délaver, elle pouvait apercevoir sa robe de mariée. Ses parents la lui avaient payée, presque à contre coeur ! C’était sans doute le plus gros du budget de ce mariage parce qu’à l’époque, Callum et elle n’en avait clairement pas les moyens.

Ils avaient été un couple dans leurs toutes jeunes années. Rencontrés au hasard de la vie alors que tout semblait les opposer. Sa mère en avait pleuré lorsqu’elle avait compris que Callum n’était pas qu’une « passade de jeunesse ». Son père avait refusé de lui parler pendant presque un mois avant de se faire une raison, poussé par son frère et sa soeur.

A l’époque, ils étaient deux idéalistes avec pas grand-chose en poche. Surtout lui. Il vivait de rien, elle était blanchit par ses parents. Ils pensaient qu’avec beaucoup d’amour et un peu d’eau fraîche ils pourraient aller au-devant de tout. La fortune et la renommée avaient toutefois fait des ravages…

La blonde quitte finalement le dressing, retournant près du lit, récupérant son peignoir de bain pour aller le raccrocher dans la salle de bain. Lorsqu’elle y entre une vapeur presque brûlante lui saute au visage, la fait frissonner encore. Entendre Callum sous la douche, c’était quelque chose de très habituel. De rassurant, presque. A leurs débuts, lorsqu’il rentrait amoché d’un combat il s’asseyait sur la cuvette des toilettes, elle s’appliquait à mettre du baume sur ses bleus, à graisser les fils de suture pour qu’ils ne tirent pas… Ils tentaient de dédramatiser alors qu'elle commençait déjà à douter sérieusement, à se demander pourquoi le travail à l'usine ne suffisait pas. C’était malgré tout ce moment de douceur inconditionnel après la violence d’un combat.

La routine avait changé. Elle s’était lassée de compter sur le visage de l’homme de sa vie les coups et les blessures. Elle s’était enfermée dans ses études, si longues… Et dans un petit boulot d'appoint dans le secrétariat juridique. Puis au travers, dans le rôle qu’il avait bâti pour elle en semant entre ses reins la graine de leur avenir, lui en confiant la germination au creux de son ventre pendant neuf mois qui étaient passés à toute vitesse. Malgré les doutes, malgré le gris qui s'invitait dans leur histoire, Devlin n'avait jamais été un regret. Jamais.

Devlin. Leur petite perle, dernier ciment de leur mariage qui passait de l’amour à la haine puis de la haine à l’amour dans une même seconde. Grâce à elle ils s’étaient aimés plus fort… Et aujourd’hui grâce à elle ils se détestaient plus fort, aussi.

La douche s’arrête de couler, elle saisit une serviette et vient la lui apporter, recherchant la proximité d’antan, quitte à ce qu’elle ne soit que passagère. Ce soir pas de cris. Demain sûrement.

Elle irait au travail, il irait à l’entraînement… Ils feraient semblant chacun de leur côté qu’ils vivaient la vie qu’ils n’auraient jamais rêvé pouvoir vivre lors de leur tout premier baiser, lorsqu’ils étaient innocents et que la célébrité, la violence et l’argent ne s’étaient pas mis entre eux. Et puis au soir, la réalité les rattraperait. Il aurait probablement, par un excès d'humeur public, jeté un peu plus le discrédit sur leur famille... Une ombre sur sa carrière à elle.

Saoirse ouvre la bouche. Il l’interrompt. Un « pas ce soir… » qui sonnait comme une demande fatiguée et elle acquiesce, se séparant de lui. Qu’allait-elle dire de toute façon ? Il n’écoutait plus. Et les mots finissaient souvent par dépasser ses pensées.

Saoirse retourne à la chambre. Elle se glisse sous les draps, vérifie l’alarme de son réveil sur son cellulaire. La photo de fond représentait leur jolie Devlin avec un sourire auquel il manquait la dernière dent perdue. D’un doigt sur l’interrupteur elle éteint la lumière de son côté et pose pour de bon la tête sur l’oreiller.

Malgré la soirée en demie-teinte, sa nuit serait peuplée de rêves plus agréables, de douce chaleur, du chant des oiseaux… ! Demain matin Devlin débarquerait trop tôt en se faisant une place entre eux pour finir sa nuit et ils l’enlaceraient comme un cocon protecteur, comme la famille normale qu’ils n’étaient pas. Et pour toute cette injustice qui les frappait dans l’intimité, pour toute la violence et la transformation que subissait Callum et qu’il faisait aussi subir à leur famille, elle redoublerait d’ardeur au travail, condamnant du mieux qu’elle le pouvait ceux qui le méritaient. Rétablir l’équilibre… Faire pencher la balance du bon côté quand même, à la fin…