unbreakable smile. (alma)

Chez elle, Ophelia a l'impression de tourner en rond en ce moment. Comme devenue accro à ses sorties nocturnes, elle pense de plus en plus à arpenter les trottoirs de la ville une fois la nuit tombée. Elle veut vivre, la rousse, profiter de son adolescence comme le font les autres. Mais ses parents, ils l'étouffent, font beaucoup trop attention à elle à son goût. À ses moindres faits ses gestes. Si elle essaye de ne pas se montrer ingrate avec eux, parfois elle a bien du mal à le vivre, et quitter le domicile familial pour le lycée est toujours une bonne chose. C'est là-bas qu'elle se sent plus libre. Libre de fréquenter qui elle veut, entre autres. Elle sait qu'ils verraient d'un mauvais œil qu'elle traîne avec un garçon qui n'a rien en commun avec elle. Évidemment, ils auraient peur que celui-ci l'entraîne sur une pente glissante, que sa naïveté l'empêche de voir. Dans les couloirs du lycée, elle a le sourire, comme toujours. Petite boule d'énergie et d'optimisme. La journée se termine bientôt, plus qu'une heure de cours. Mathématiques. Le professeur n'est pas souvent là en réalité, c'est à se demander s'il ne sélectionne pas les jours où il vient travailler. Une fois n'est pas coutume, il est encore absent, et Ophelia va sûrement aller passer un peu de temps à la bibliothèque, un de ses endroits favoris avec la petite salle de spectacle de l'établissement. Elle en prend la direction, et sur son passage, elle croise une des surveillantes. Il faut dire que la rouquine s'entend bien avec tout le monde, et n'est pas du genre à causer des tensions, telle une petite fille sans histoires. « Salut Alma ! » lance-t-elle avec entrain. Elle sait que toutes les deux, elles ont en commun le fait d'être arrivées au lycée depuis peu de temps, même si elles n'y exercent pas du tout la même fonction. Elle l'aime bien, Alma. Elle a ce côté grande sœur qui lui manque tant, elle qui aurait tant aimé avoir des frères et sœurs. D'une part, pour que ses parents ne soient pas toujours sur son dos. D'autre part, pour tuer l'ennui. « Le prof de maths n'est toujours pas là, j'ai un peu de temps pour discuter du coup. Ça va toi ? » demande-t-elle, sincèrement intéressée.