( intrigue une ), scène trois

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- scène trois -

acteurs : @camilla ledger & @yiska abahel
lieu : cliff road, villa #45.
thème audio : jorge mendez, cold.

il est vingt heure bien entamé. le vent s'est déjà mis à souffler et le chaos, a être semé. chez les ledger, ont entend les volets qui s'agitent et la peur de camilla qui dans ses poumons, crépite. venue pour amasser quelques souvenirs, elle a trouvé un lieu dévasté, violé et des inconnus aux regards mauvais. maintenant elle est sur cette chaise, ficelée, un bout de tissu qui entravent ses cris effrayés et que ses yeux qu'elle n'a pour pleurer. la chance ou le destin, c'est yiska qui pointe le bout de son nez pour rencontrer cette belle-soeur qu'elle n'aurait jamais espéré. elle trouve une porte ouverte, un silence déstabilisant et les couinements d'une âme en détresse. guidée par les grincements de la chaise sur le parquet, c'est ainsi qu'elle rencontre pour la première fois de son frère la dulcinée. après ça, où allez-vous vous réfugier ?

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Les pas qui ont guidé ses pensées. Le vent qui s'est mit à souffler et sa carcasse qu'il a poussé, à l'intérieur de cette maison. Elle n'est plus sienne. Du moins dans son esprit, depuis quelques jours déjà. La fuite comme échappatoire, le seul remède trouvé pour ses blessures entamées. Les dernières paroles qu'elle a balancé sur un coup de tête et la voilà prisonnière d'un hôtel de luxe, sa fille sous le bras. Son regard qui la contemple, sa bouche qui se met à bouger, elle lui a enfin posé la question tant redoutée. Des semaines à l'éviter, une seconde pour ne plus l'évincer. Les souvenirs se choquent, s'entrechoquent avec force et c'est sur le perron en bois qu'elle met fin au supplice, pousse la porte pour se réfugier de la tempête qui sonne, quelques cartons en mains afin de récupérer les affaires qui lui incombent. Elle a pas vu Camilla, la porte fracturée, ni même les objets étalés, le verre brisé sur le sol carrelé et les bruits de pas qui s'agitent à l'étage. Elle a cru entendre le vent claqué dans les volets, n'a pas senti la présence dans son dos lorsque ses doigts se sont posés sur un cadre photo. La surprise, une main qui lui coupe la respiration, brutale, pas le temps de bouger, de comprendre ce qui lui arriver. Sa tête qui se met à tourner, un coup bien porté et le trou noir complet. Quelques minutes, quelques heures, la belle a perdu la notion du temps lorsque ses paupières se mettent à battre l'atmosphère. Elle a les mains liés dans son dos, son cul posé sur une chaise en bois et la bouche ballonnée par un tissu trouvé. La peur qui s'empare peu à peu de son échine. Ça cogne dans ses tempes, ça lui fait mal au crâne et Cam a envie de crier. Personne pour l'entendre, personne pour l'aider. Elle s'agite, tire sur les cordes qui la tiennent droite, souffle sur le bandeau pour respirer. Pas ça, pas à elle. L'impression que ça n'arrive toujours qu'aux autres, jusqu'au moment où on se retrouve de l'autre côté de la télé. Les pas se font lourds à l'étage, elle entend les cognements incessants des meubles renversés, des objets cassés. L'inspiration qu'elle prend, les yeux qu'elle ferme. Elle essaie de crier, de briser ce silence qu'elle ne supporte pas. Et Camilla, elle se met à voir sa vie qui défile, ses souvenirs qui s'effritent et le visage de ceux qu'elle aime se dissiper. Peut être des secondes écoulés, des minutes même, à chercher une solution, à afficher un air plaintif dans ses traits. Elle sent les larmes lui monter et capitulation arrivée. Pourtant, elle n'est pas ce genre de personne, à baisser les bras si facilement. Mais comment réagir face à un destin de plus en plus tragique, face à une situation où la solution n'est autre que la fin. Elle se met à se faire des films, à imaginer le pire, tandis que la tempête fait des ravages dehors. Y a Sara et Saul qui lui viennent à l'esprit et qui ne décollent pas de ses pensées dramatiques. L'envie de les serrer dans ses bras, l'envie de plus lâcher lorsqu'elle les retrouvera. C'est bizarre comme tout à coup, les choses que l'ont pensé les plus graves sur le moment, deviennent futiles, presque volatiles. Tout à coup, la porte d'entrée qui s'agite, la poignée qui se met à tourner et l'espoir qui renait. Elle espère là, trouver un visage connu, une âme sur qui déverser sa pitié. Mais dans le noir, impossible de voir. Camilla entend les pas qui s'approchent, la porte qui se referme dans un silence de glace et l'attente qui se fait oppressante. C'est grâce à la lueur de la lune qu'elle se met à contempler son visage. Celui d'une inconnu mais pas seulement. Y a comme des traits qu'elle connait, y a comme du déjà vu dans le fond de ses yeux. Les sourcils qui se fronce, une nouvelle agitation sur sa chaise. Elle insiste, pousse des cris étouffés dans le bandeau qui bâillonne sa voix dorée. Pourvu qu'elle soit de son côté.

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