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 bambi eyes (sarainer)

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Rainer Griffin

Rainer Griffin

welcome to hill head ☽ member
∴ POSTS ENVOYES : 53
∴ PSEUDO : kingshara.
∴ FACE : markel williams.
∴ CREDITS : bltmr (av). sosolands (sign). chrysalis (ic). top (quote).
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∴ AGE : y'a pas d'âge pour se bouffer l’asphalte. ça fait vingt ans qu'il se prend le bitume en pleine face. il date du 25 décembre alors forcément, il a jamais pu encadrer les fêtes de noël.
∴ STATUT CIVIL : quand tes parents te disent de te méfier des gens comme lui, obéis.
∴ OCCUPATION : pute. pute. pute. lycéen illettré et dealer de fond des allées à temps partiel.
∴ ADRESSE : studio 07, old street.
∴ ABOUT YOU : literal fis du pute. sa mère pourrit en prison, son père au cimetière. rainer est né ici dans cette ville maudite avec une tombe à son nom pour acte de naissance. il sait pas vraiment lire, pas vraiment compter non plus. il se pointe au lycée pour toucher des aides de l'état et c'est tout. son vrai boulot c'est de faire le tapin pour se payer des conserves dégueulasses. il a pas d'avenir, pas d'ambitions ; il fait que ramper dans les rues de la ville, hagard, les poings toujours armés, la gueule toujours en sang. si t'habites dans le coin, c'est que tu l'as déjà vu. il était peut-être ne train de revendre de la came pour arrondir sa fin de semaine, il était peut-être en train de pisser dans ta poubelle. qui sait? traîner dans les bars, dans les allées, dans les flaques stagnantes mais surtout dans la misère, c'est son quotidien. c'est la vie pourrie d'un sale bâtard. c'est qu'il a que ça à faire, rainer. il s'ennuie, ici, rainer. il rêverai de se casser d'ici, rainer.

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MessageSujet: bambi eyes (sarainer)   bambi eyes (sarainer) EmptyMer 20 Mar - 9:23

she looks like she could have it all
posh pretty thing sheltered from the world
tell me baby what do you see?
i'm not worthy of those bambi eyes


le ciel s’est couvert de teintes iridescentes. rainer n’était jamais venu ici, avant. c’était comme passer de son monde en noir en blanc à un univers en couleurs aveuglantes. il s’est enviré des effluves sucrées laissant des traînées de poudre rose dans l’atmosphère, respirant pour la première fois. leur fragrance entêtante s’imprégnait même de la rue et laissait du palier jusqu’au centre-ville des miettes d’appétit ; petit chemin des odeurs menant tout droit à la maison en pain d’épices. il s’est assis, soudain léthargique, apaisé dans le jardin du délice. les salons de thé étaient des porteurs d’un autre temps. il s’y perdait volontiers. je peux vous aider? il a levé les yeux vers l’employé et aussitôt les siens ont roulé dans ses orbites. les relents familiers du mépris ont remplacé l’arôme sirupeux des cuisines. dans l’œillade de la serveuse, rainer a reconnu ce qu’il n’avait vu que trop souvent. sa sympathie venait armée d’une méfiance que son sourire factice ne parvenait déjà plus à cacher. elle affichait bonne grâce mais ne pensait qu’au désordre. celui crée par le nouvel ajout à son décor féerique. au milieu des autres clients, congru et poli à tous les angles, rainer apparaissait comme une anomalie de paysage. sa prunelle arborait un autre genre d’apparat, idoine sous aucun aspect. ses mains luisaient rouge de sévices et blanche de gaze. une couleur en mémoire de sa dernière algarade ; une autre pour la tentative de cure. il s’est soudain senti inadéquat. ses vêtements, sa posture, son attitude, sa façon d’être ébahi par autant de simplicité ; tout ce qu’il dégageait opérait comme un affront à l’esthétique d’un palace autrement parfait. je peux vous aider? avant qu’il ne puisse répondre, elle est entrée dans la pièce. son port royal a fait disparaître tout ce qui, dans l’œil de rainer, avait pu sembler beau. rien ne comparait à elle et à son cortège d’élégance.
sara.
elle traînait dans son regard de la poussière d’étoile, brillant d’une éclatante malice. son allure était régalienne, dotée d’une immense majesté. elle n’avait rien à voir avec la bassesse des manières de rainer. c’était pourtant pour elle qu’il avait choisi d’être rejoint dans un lieu aussi étranger. les yeux de bambi dans la jungle urbaine sauvage étaient apparus de nulle part comme deux lumières émanant des orbites d’une sauveuse d’un autre univers. ce jour-là, elle avait posé sur lui un regard qu’il n’avait toujours pas oublié. qu’il n’oublierait jamais. et elle avait tenu à le revoir. lui, la crapule des gouttières en tête en tête avec une princesse moderne qui, en plus, s’inquiétait de le savoir bien. « je suis avec elle. » la serveuse a regardé sara s’assoir à la table sans prendre la peine de cacher son scepticisme. une révision en boucle de la belle et le clochard et de sa suite n’aurait pas suffi à lui faire croire à la scène, ne serait-ce qu’une seule seconde. le coup d’œil dédaigneux ne surprenait plus rainer, ne l’agaçait même pas la plupart du temps. comme tous les autres, comme le monde entier, elle finirait par s’habiter à ce fait qui semblait irriter la masse populaire: rainer était là pour rester. la vermine était tenace. pas seulement dans les salons de thé. comme si elle avait entendu ses pensées, non sans jeter un dernier regard prétentieux, la serveuse a quitté le côté de la table en laissant y laissant deux menus. « j’m’attendais pas à ce que tu m’adresses à nouveau la parole après cette soirée. » il a levé vers sara un œil absorbé par son aura. c’était le même halo radieux qui avait éclairé la nuit la soir de leur rencontre et qui diffusait désormais son éclat chatoyant dans toutes les directions. elle brillait de sa joliesse, rainer n’y était pas insensible. mais outre l’attrait de ses agréments, il se sentait comme attiré par l’intérêt qu’elle lui portait. elle avait été gentille avec lui. dans cette ville, personne ne l’était jamais. pas sans attendre quelque chose en retour. « je pensais que t’aurais pris peur… après ce que t’as vu. » il a regardé ses mains, image rémanente de ses rixes répétées ; les a caché sous la table, croisées sur ses genoux, là où elle n’aurait pas à voir ce qu’il ne voulait pas lui montrer. « merci, au fait. t’étais pas obligée de faire ce que t’as fait. c’était cool de ta part. » il a gigoté sur son siège, mal à l’aise. c’est qu’il n’avait pas l’habitude des remerciements et des politesses. on lui faisait rarement de quoi lui arracher un merci. et même quand c’était le cas, son entourage n’exigeait jamais d’obligeances de la sorte. « tu peux commander ce que tu veux. my treat. pour te remercier. » il lui a souri. un sourire pour de vrai. pour la première depuis longtemps, la courbure qui fendait ses lèvres avait l’air sincère.  


Dernière édition par Rainer Griffin le Jeu 21 Mar - 20:20, édité 2 fois
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Sara Ledger

Sara Ledger

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∴ PSEUDO : S.
∴ FACE : Lily-Rose Depp
∴ CREDITS : Shiya - tumblr
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∴ AGE : 19 ans
∴ STATUT CIVIL : Célibataire.
∴ OCCUPATION : Etudiante en droit.
∴ ABOUT YOU : 1.Sara ne connaît qu’une seule solution pour soigner une baisse de morale : le shopping. Lécher les vitrines de luxe, fouiller les étalages des friperies, essayer toutes les chaussures d’une boutique spécialisée… rien n’est assez bien ou trop beau tant qu’elle se remonte le moral. Le must, c’est de se prêter au jeu en compagnie de sa maman. Elle est entourée, Sara. Il gravite autour d’elle beaucoup de monde, d’amies également, mais la seule femme en qui elle a confiance, c’est Camilla. Elle n’a que très peu de secrets pour elle et, bien qu’elle soit majeure, elle n’hésite pas à se réfugier au creux de ses bras si elle en ressent le besoin. 2. Passionnée de mécanique, elle apprit en compagnie de son père alors qu’elle n’était qu’une enfant. C’était leur rituel, celui du dimanche. Sara avait décrété que cette journée leur était réservée et, Saul, il se plia aux exigences de sa princesse. Il lui apprit à changer un filtre à air, à reconnaître la moindre panne juste à l’oreille. Avec lui, elle révisa des moteurs et remplaça des embrayages défectueux. Arbres à cames, courroie d'administration et carburateur sont des mots loin d’être étrangers à son vocabulaire. Aujourd’hui, ni l’un ni l’autre n’ont forcément le temps de se réunir hebdomadairement, mais ils n’oublient pas qu’ils ont, ensemble, une vieille bécane et une vieille bagnole, à réparer, juste pour elle. 3. Parce que les chiens ne font pas les chats, si elle partage la passion des moteurs avec papa, elle s’est toujours beaucoup intéressée à la décoration. Dans son souvenir, elle s’asseyait auprès de sa maman et elles feuilletaient ensemble des magazines. Quelques fois, il lui est arrivé d’aider à remettre en couleur, à réinventer un objet ou à donner son avis sur l’achat d’un meuble ou l’autre. Elle était petite quand elle décora sa chambre et Dieu qu’elle fut fière de la joie de sa mère plus que satisfaite du résultat. 4. Sara, elle ne boit pas pour le plaisir. On ne la trouve avec de l’alcool à la main que pour parader. Vin rouge ou champagne, elle le sirote et ne finit jamais son premier verre. Pourtant, le goût est plaisant, plus encore s’il y a des bulles. Malheureusement, cette crainte de perdre le contrôle d’elle-même, d’une situation et, pire, de sa vie l’angoisse au plus haut point. Trop souvent elle a contemplé, d’un œil effaré, des types ou des gamines, jusqu’alors respectables, se transformer en pitoyables épaves. Hors de question que ça lui arrive… faudrait-il qu’elle aime jusqu’à la souffrance pour déposer les armes et lâcher prise. 5. Petite – elle devait avoir cinq ans - elle a failli mourir noyée tandis qu’elle jouait au bord d’une piscine. Un homme l’a poussée par inadvertance. Elle ne savait pas nager. Son père, son héros l’a sauvée tandis qu’elle s’imaginait déjà morte. Depuis, elle n’a plus jamais remis les pieds dans l’eau chlorée d’une piscine. Au mieux, elle se baigne à la plage, si l’eau ne dépasse pas sa taille, mais ce n’est pas sa tasse de thé. Elle préfère s’essayer au beach-volley, lire un bouquin sur un transat et sous un parasol, se balader au bord de l’eau, mais s’éloigner du bord à plus d’un mètre ? Jamais sans une personne de confiance, et qu’importe son âge… 6. Dans son enfance, elle cultiva le rêve assumé de travailler avec son père ou avec sa mère. La psychologie ne lui plaisant pas vraiment, elle hésita entre la médecine ou le droit. Elle opta pour son dernier choix. Pourrait-elle être plus utile à son père qu’en étant capable de défendre ses intérêts ? Qu'en l'aidait à choisir ses placements ? Qu'en négociant avec lui ses sponsors ? Elle étudie fort pour atteindre cet objectif. 7. Elle s’est essayée à la danse classique et à l’athlétisme, mais ces sports n’éveillèrent en elle aucune passion. En revanche, elle se révéla dans la musique et le wing chun, art martial adapté à sa frêle silhouette et à sa nervosité. Ainsi, joue-t-elle du piano et du violoncelle. Récemment, elle s’est essayée à la guitare, pendant un blocus. Quant à la boxe chinoise, c’est son exutoire. Elle l’aide à canaliser son énergie. Elle la rassure au quotidien. 8. Elle est dotée d’une mémoire auditive hors-norme. Pour ses études, c’est un atout. Elle assimile près de 75% de la matière en participant au cours. Dans son quotidien, c’est une plaie pour elle et pour les autres. Elle n’oublie jamais ce qui l’a rendue particulièrement heureuse ou malheureuse. Elle compare d’ailleurs son cerveau à un placard aux mille tiroirs qu’elle ouvre au besoin pour ressortir les vieux dossiers. Elle les utilise alors à bon ou à mauvais escient, selon le cas, blessant, parfois, obtenant, toujours. 9. Elle ne porte pas de parfum. Juste de l’essence de patchouli. C'est fort, mais ça sent bon. Elle aime parce que c’est identitaire. Tout le monde sait qu’elle approche rien qu’en humant l’air. 10. Elle a fumé sa première cigarette à l’âge de 16 ans. Elle cherchait à impressionner un mec qui, en apparence, ne la regardait pas. Depuis, elle n’a jamais arrêté, mais n’en fait certainement pas l’étalage. Elle ignore comment ses parents réagiraient et s’il est bien quelque chose qui l’effraie, c’est de les décevoir. Pour demeurer leur plus belle réussite, pour que le regard qu’ils posent sur elle ne change jamais, elle ne peut se permettre d’être tout à fait honnête. Certes, elle ne cultive que peu de secrets, mais il en est, quelques-uns, en particulier lorsqu’ils concernent ses histoires d’amour souvent interdites. C’est inconscient évidemment. Elle n’est pas bien différente des autres filles de son âge. Elle rêve, elle aussi, d’une histoire d’amour sans complexité, d’un homme qui l’adorerait et qu’elle aimerait en retour. Sauf qu’elle s’embrigade systématiquement dans des relations aux lendemains incertains à cause de l’âge, du statut, du métier ou de la proximité avec son jaloux de père. Ce n’est pas vraiment sa faute. Elle en sait si peu sur l’amour… elle ne connaît que le modèle de Camilla et Saul : passionné jusqu’à la souffrance parfois, faits de cris, de larmes, d’éclats de rires et de tendresse, beaucoup de tendresse. Du moins, était-ce ce qu’elle s’était toujours imaginée jusqu’ici…11. Elle a hérité de l’indécision de sa mère. Alors, pour s’aider à trancher, elle fait des listes… .


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MessageSujet: Re: bambi eyes (sarainer)   bambi eyes (sarainer) EmptyJeu 21 Mar - 20:07

Je ne remarquai pas de suite l’air méprisant de la serveuse lorsque je m’installai à la table déjà occupée par Rainer. Rainer, mon faiseur de pluie. Je le rencontrai dans une de ces soirées qui commencent mal, qui ne s’achèvent pas mieux, mais qui déposent néanmoins dans notre vie, un écrin renfermant une surprise atypique. Atypique, c’était le mot qui le qualifiait sans doute le plus adéquatement. Je ne savais pas grand-chose du personnage, mais nul besoin d’être devin pour saisir, à l’aura qu’il dégage, qu’il n’est pas un jeune homme de bonne famille aux comptes bancaires bien remplis. Il n’est pas non plus le gars bien sous tout rapport qui se tient à carreau. Il a plutôt l’allure d’un véritable nid de problème avec sa gueule, certes parfaite, mais habillée d’un masque qui hurle : « je t’emmerde » sans qu’il n’en soit réellement conscient. Il a l’air insolent, Rainer. Il donne cette impression à quiconque refuse de gratter le vernis pour découvrir dans quel bois il est bâti. Sans doute était-ce la raison pour laquelle la serveuse s’en méfia, ce que je compris dès qu’elle me dévisagea, pour reporter ensuite son attention sur ma compagnie et mieux se concentrer, par la suite, sur mes yeux clairs. Moi, ce n’était pas exactement ce que je remarquai en lui. Je le trouvais beau et, surtout, animal. Il ne s’embarrassait pas de fierté déplacée. Au cours de cette bagarre qui attira mon attention sur lui, il distribuait les coups avec une rage de vivre mal contenue, à moins qu’il s’agisse de désespoir et de colère. Je n’en savais pas assez sur lui pour me décider. Une conversation autour d’une balade dans Londres en quête d’une pharmacie de garde – il nous fallait des pansements à tout prix – ce n’est pas suffisant pour percer les mystères d’un inconnu. Si c’était si facile, on s’ennuierait. J’étais curieuse cependant et je pris le temps, par envie et sous le charme, de m'inquiéter de ses nouvelles. De fil en aiguille, il fut question de discuter autour d’un thé ou d’un café. À présent que je retrouvais sa compagnie, je me rappelai ô combien il m’avait plu. A-t-on idée d’avoir de traits aussi parfaits ? Est-ce possible d’être si décalé ? « Qu’est-ce qu’elle a ? Tu la connais ? » m’enquis-je intriguée par le comportement étrange de la serveuse. Peut-être était-elle son ex ? Un coup d’un soir ? Dans mon monde – de moins en moins utopique, mais toujours idéaliste – sa dégaine n’avait rien à voir avec l’attitude de l’employée, d’autant que je le trouvais à mon goût, Rainer. Si j’étais tout à fait honnête, je confesserais que j’étais complètement sous le charme, assez que pour me fier à ma spontanéité. Dieu seul sait les bêtises qui pourrait sortir de ma bouche si je ne réfléchissais pas avant d’exprimer une idée. Ô, Sara, Sara, songeais-je, il serait temps de grandir tu ne crois pas ? Il est d’apprendre à t’aimer aussi…  et d'avoir peur, parfois.

La peur ! Ce sentiment, il ne m’agitait que si mes parents étaient concernés. Les décevoir me terrorisait. Le reste, j’avais toujours bien quelqu’un sur qui compter en cas de pépin, quelqu’un pour me secourir, me sortir la tête des emmerdes. Rendre cette chance à mon prochain, c’était devenu une seconde nature, une façon d’exprimer ma reconnaissance à ce Dieu présumé d’avoir été si bien née. « Ce qui aurait pu être étonnant, c’est que je sois restée avec toi ce soir-là. Mais, je l’ai fait. C’est normal que je prenne des nouvelles, maintenant. Et puis, malgré les circonstances, j’ai bien aimé passer du temps avec toi. » C’était si franc, finalement, que je rougis un peu avant de poursuivre. « J’avais aussi besoin de savoir comment tu allais. » Je déposai ma main ouverte sur la table, non pas pour qu’il la saisisse, mais pour qu’il me montre comment évoluer ses blessures. « Ne cache pas. Ce n’est pas grave. Ce n’est pas comme si j’avais jamais assisté à une bagarre avant ça. Allez, fais voir…» insistais-je en agitant les doigts. « Après, je commanderai, et je prendrais ce qui me fait plaisir, promis. » Je lui jetai un clin d’œil et, conquise par son sourire, je lui répondis par la pareille. Il avait les dents d’un blanc immaculé que la couleur de sa peau accentuait. Elle était belle, d’ailleurs, sa couleur. Elle respirait le soleil et je songeai qu’à côté de lui, je ressemblais à l’enfant de la lune. « Et, puis, tu vas m’expliquer ce que tu faisais à cette fête au départ. » Une organisée par des étudiants de l’université, les seules que je fréquentais depuis ma dernière mésaventure en rave-party. Ce fut une véritable catastrophe. « Je ne t’avais jamais vu sur le campus. Tu n’es pas inscrit à la fac, je présume. Tu y étais avec quelqu’un… ? » Une copine ? Un ami ? La première hypothèse m’intéressait davantage, mais quel genre de filles deviendrais-je si je posais la question ouvertement ? Une gourgandine ? Une fille légère ? Rien que d'y penser, je piquai un fard. J’étais tellement à des kilomètres de ce type de personnage. Néanmoins, je me déguiserais volontiers, sans coincer mon doigt dans l’engrenage, si tant est que ça soit nécessaire pour conserver ce soupçon d’intérêt dont il me gratifiait.






Dernière édition par Sara Ledger le Sam 23 Mar - 21:47, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: bambi eyes (sarainer)   bambi eyes (sarainer) EmptyVen 22 Mar - 8:13

non, il ne la connaissait pas. mais les gens étaient comme ça avec lui. ils regardaient le loup-garou en condamnant déjà la bête du clair de lune sans prêter attention au fait que même l’animal avait autrefois été humain. « non. j’sais pas qui c’est. mais elle a pas l’air de m’aimer beaucoup. j’dois avoir un de ces visages. » une vérité vague cachée dans un demi-sourire. c’est vrai qu’il avait une de ces gueules, rainer. de celles qu’on déteste d’un coup d’œil, l’élevage des rues encré dans les traits. y’avait de quoi vouloir le foutre à la porte. délit de faciès délibéré, mais comment ignorer le pansement sur le nez, la rage dans les yeux, la barbarie au bout des doigts? il n’était jugé que pour ce qu’il était dans le fond. et c’est parce qu’il en était conscient qu’il ne pouvait pas vraiment se plaindre. mais dans les prunelles de sara, il voyait son reflet sous d’autres couleurs. elle posait sur lui une impression nouvelle, sans aprioris, sans préjugés malveillants. dans son iris volaient des oiseaux blancs, tous de bons augures. elle était si belle quand elle n’avait pas peur des ténèbres qui s’ouvraient devant elle, pourtant près à l’engloutir si elle se laisser tenter à s’approcher. elle était vêtue de candeur, avouant sans lâcheté son appréciation de la nuit passée. le carmin a embrasé la porcelaine de ses joues, rainer s’est retrouvé pris dans l’écrin de son ardeur. elle brûlait d’une innocence qu’il n’avait nullement envie de fouler. sa simple présence à sa table faisait office d’affront à l’esthétique parfaite de sa poupée aux grands yeux. il ne devrait pas être ici. mais à chaque mot qui épousait ses pulpeuses délicates, il se retrouvait plus emmêlé encore dans le filet de son affection naissance pour cette charitable vénus. « t’es mignonne. » ça lui a échappé comme une observation. entre deux paroles de sara, entre deux battements de ces cils infinis, entre deux battements de son cœur à lui, il s’est laissé aller à faire tomber ses pensées directement de son cerveau à sa bouche. c’est vrai qu’elle était mignonne. jouvencelle vénusté et magnanime, par-dessus tout, il avait eu de la chance de tomber sur elle, il supposait. il ne pouvait pas vraiment en dire autant d’elle. ce qu’elle lui offrait, main tendue sur la table, il ne pouvait pas le lui rendre. ses doigts appelant au sien étaient un pont entre deux univers sur le point d’entrer en collision, ce n’était pas une bonne idée. mais des bonnes idées, il n’en avait jamais rainer. « moi aussi, j’ai bien aimé passé du temps avec toi. » vulnérabilité ou vœu de désastre, pouvait-il encore faire la différence? les circonstances de sa rencontre avec sara ne pouvaient qu’apporter de funestes présages. son pessimiste l’empêchait d’espérer mieux qu’un raz-de-marée catastrophique. il aimait bien trop ces yeux couverts d’étoiles pour qu’il lui soit réservés. « sans compter le sang qu’il y avait dans ma bouche, c’était une conclusion agréable à une terrible soirée. tu fais un bon analgésique. j’aime bien t’entendre parler. » une voix d’ange qui causait bien, comme les demoiselles bien élevées dans les films. elle savait plein de trucs sur plein de choses, riait d’un écho séraphin, sincère dans ses paroles jusqu’au creux de ses côtes. le rouge dominait son tableau le soir de leur rencontre, mais quand il la regardait, il n’avait plus mal. il n’avait que son entêtante odeur angeline comme une berceuse florale dans les naseaux. « tu devrais pas t’inquiéter pour moi. j’ai connu pire. » il lui a quand même montré la honte cicatrisée sur ses mains. ses phalanges s’écrasaient en mémoire sur des centaines de mâchoires. elles avaient connus plus de violence que de tendresse, ces mains. véritables fossoyeuses de voyous à toute heure. elles étaient rugueuses des combats passées, lassées du même rythme véhément contre les murs, contre les joues, contre les cailloux, contre tout, tout, tout. il n’y avait rien qui ne finissait pas roué de coups sous ces poings vengeurs, la force de vivre en principal carburant. paume contre revers, la peau de sara a effleuré celle de rainer dans un mystique champ d’attraction. la saveur douce d’un épiderme velouté complimentant la dureté du bitume, le temps a ralenti juste pour eux deux. rainer s’est senti gêné, pris sur le fait dans son crime d’attirance. il n’avait pas le droit. la gravité qui l’attirait à sara agissait contre son cas, force interdite entre bambi et son bourreau. elle s’inquiétait trop pour n’être qu’une inconnue ordinaire. les questions dévalaient de sa langue aux oreilles de rainer sans interruption. il trouvait son souci exquis, bien qu’inconvénient. la raison de sa présence à cette fête n’avait rien de légale. il y était pour distribuer ses tablettes d’extase prohibée, lui, le marchand des plaisirs illégaux. mais pour sa colombe qui ne pensait que du bien de lui, il n’avait que des mensonges à lui offrir. « non, je suis pas un étudiant. » ça, c’était la vérité ; tant qu’il pouvait encore la dire. le manque d’éducation était donc si évident sur ses traits. il ne trompait personne, pas même l’innocente, sur la bassesse de son instruction, encore coincée dans la cour des petits, la vingtaine entamée. « j’ai une amie qui étudie là-bas. elle avait besoin que je lui apporte quelque chose. » semi-vérité, artifice total. il n’était pas necessaire qu’elle en sache plus. il n’était que l’ami d’un ami sur un campus où il ne mettrait jamais les pieds pour de vrai. un intrus permanent, un être de passage dans sa vie. ce n’était pas grave de lui mentir, se rassurait rainer. elle ne restera pas. personne ne reste jamais. « et toi? j’imagine que tu ne passes pas tes soirées à chercher des gens à retaper? une fille bien comme toi doit certainement avoir une raison pour s’être retrouver à parcourir londres avec un type comme moi. » comme lui. peut-être pas explicite, mais au moins honnête sur la différence entre eux. comme elle et comme lui. deux entités séparés par une conjonction, sans rapport, existant dans deux plans différents de cette réalité et pourtant rapprochée par une quelconque action divine ou maligne. « je suis désolée d’avoir ruiner ta soirée, au fait. tu devais surement avoir mieux à faire que de jouer aux infirmières avec un type que tu connais pas. » un jour dangereux pour des yeux de bambi téméraire. là où divaguait les désirs du cœur, résidaient aussi quelques périlleuses épreuves.
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∴ OCCUPATION : Etudiante en droit.
∴ ABOUT YOU : 1.Sara ne connaît qu’une seule solution pour soigner une baisse de morale : le shopping. Lécher les vitrines de luxe, fouiller les étalages des friperies, essayer toutes les chaussures d’une boutique spécialisée… rien n’est assez bien ou trop beau tant qu’elle se remonte le moral. Le must, c’est de se prêter au jeu en compagnie de sa maman. Elle est entourée, Sara. Il gravite autour d’elle beaucoup de monde, d’amies également, mais la seule femme en qui elle a confiance, c’est Camilla. Elle n’a que très peu de secrets pour elle et, bien qu’elle soit majeure, elle n’hésite pas à se réfugier au creux de ses bras si elle en ressent le besoin. 2. Passionnée de mécanique, elle apprit en compagnie de son père alors qu’elle n’était qu’une enfant. C’était leur rituel, celui du dimanche. Sara avait décrété que cette journée leur était réservée et, Saul, il se plia aux exigences de sa princesse. Il lui apprit à changer un filtre à air, à reconnaître la moindre panne juste à l’oreille. Avec lui, elle révisa des moteurs et remplaça des embrayages défectueux. Arbres à cames, courroie d'administration et carburateur sont des mots loin d’être étrangers à son vocabulaire. Aujourd’hui, ni l’un ni l’autre n’ont forcément le temps de se réunir hebdomadairement, mais ils n’oublient pas qu’ils ont, ensemble, une vieille bécane et une vieille bagnole, à réparer, juste pour elle. 3. Parce que les chiens ne font pas les chats, si elle partage la passion des moteurs avec papa, elle s’est toujours beaucoup intéressée à la décoration. Dans son souvenir, elle s’asseyait auprès de sa maman et elles feuilletaient ensemble des magazines. Quelques fois, il lui est arrivé d’aider à remettre en couleur, à réinventer un objet ou à donner son avis sur l’achat d’un meuble ou l’autre. Elle était petite quand elle décora sa chambre et Dieu qu’elle fut fière de la joie de sa mère plus que satisfaite du résultat. 4. Sara, elle ne boit pas pour le plaisir. On ne la trouve avec de l’alcool à la main que pour parader. Vin rouge ou champagne, elle le sirote et ne finit jamais son premier verre. Pourtant, le goût est plaisant, plus encore s’il y a des bulles. Malheureusement, cette crainte de perdre le contrôle d’elle-même, d’une situation et, pire, de sa vie l’angoisse au plus haut point. Trop souvent elle a contemplé, d’un œil effaré, des types ou des gamines, jusqu’alors respectables, se transformer en pitoyables épaves. Hors de question que ça lui arrive… faudrait-il qu’elle aime jusqu’à la souffrance pour déposer les armes et lâcher prise. 5. Petite – elle devait avoir cinq ans - elle a failli mourir noyée tandis qu’elle jouait au bord d’une piscine. Un homme l’a poussée par inadvertance. Elle ne savait pas nager. Son père, son héros l’a sauvée tandis qu’elle s’imaginait déjà morte. Depuis, elle n’a plus jamais remis les pieds dans l’eau chlorée d’une piscine. Au mieux, elle se baigne à la plage, si l’eau ne dépasse pas sa taille, mais ce n’est pas sa tasse de thé. Elle préfère s’essayer au beach-volley, lire un bouquin sur un transat et sous un parasol, se balader au bord de l’eau, mais s’éloigner du bord à plus d’un mètre ? Jamais sans une personne de confiance, et qu’importe son âge… 6. Dans son enfance, elle cultiva le rêve assumé de travailler avec son père ou avec sa mère. La psychologie ne lui plaisant pas vraiment, elle hésita entre la médecine ou le droit. Elle opta pour son dernier choix. Pourrait-elle être plus utile à son père qu’en étant capable de défendre ses intérêts ? Qu'en l'aidait à choisir ses placements ? Qu'en négociant avec lui ses sponsors ? Elle étudie fort pour atteindre cet objectif. 7. Elle s’est essayée à la danse classique et à l’athlétisme, mais ces sports n’éveillèrent en elle aucune passion. En revanche, elle se révéla dans la musique et le wing chun, art martial adapté à sa frêle silhouette et à sa nervosité. Ainsi, joue-t-elle du piano et du violoncelle. Récemment, elle s’est essayée à la guitare, pendant un blocus. Quant à la boxe chinoise, c’est son exutoire. Elle l’aide à canaliser son énergie. Elle la rassure au quotidien. 8. Elle est dotée d’une mémoire auditive hors-norme. Pour ses études, c’est un atout. Elle assimile près de 75% de la matière en participant au cours. Dans son quotidien, c’est une plaie pour elle et pour les autres. Elle n’oublie jamais ce qui l’a rendue particulièrement heureuse ou malheureuse. Elle compare d’ailleurs son cerveau à un placard aux mille tiroirs qu’elle ouvre au besoin pour ressortir les vieux dossiers. Elle les utilise alors à bon ou à mauvais escient, selon le cas, blessant, parfois, obtenant, toujours. 9. Elle ne porte pas de parfum. Juste de l’essence de patchouli. C'est fort, mais ça sent bon. Elle aime parce que c’est identitaire. Tout le monde sait qu’elle approche rien qu’en humant l’air. 10. Elle a fumé sa première cigarette à l’âge de 16 ans. Elle cherchait à impressionner un mec qui, en apparence, ne la regardait pas. Depuis, elle n’a jamais arrêté, mais n’en fait certainement pas l’étalage. Elle ignore comment ses parents réagiraient et s’il est bien quelque chose qui l’effraie, c’est de les décevoir. Pour demeurer leur plus belle réussite, pour que le regard qu’ils posent sur elle ne change jamais, elle ne peut se permettre d’être tout à fait honnête. Certes, elle ne cultive que peu de secrets, mais il en est, quelques-uns, en particulier lorsqu’ils concernent ses histoires d’amour souvent interdites. C’est inconscient évidemment. Elle n’est pas bien différente des autres filles de son âge. Elle rêve, elle aussi, d’une histoire d’amour sans complexité, d’un homme qui l’adorerait et qu’elle aimerait en retour. Sauf qu’elle s’embrigade systématiquement dans des relations aux lendemains incertains à cause de l’âge, du statut, du métier ou de la proximité avec son jaloux de père. Ce n’est pas vraiment sa faute. Elle en sait si peu sur l’amour… elle ne connaît que le modèle de Camilla et Saul : passionné jusqu’à la souffrance parfois, faits de cris, de larmes, d’éclats de rires et de tendresse, beaucoup de tendresse. Du moins, était-ce ce qu’elle s’était toujours imaginée jusqu’ici…11. Elle a hérité de l’indécision de sa mère. Alors, pour s’aider à trancher, elle fait des listes… .


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MessageSujet: Re: bambi eyes (sarainer)   bambi eyes (sarainer) EmptySam 23 Mar - 22:45

Ainsi étions-nous dans ce genre de lieu, ceux où l’on vous jetterait à la porte parce que vous ne portez pas du Chanel ? Parce que votre visage témoigne d’un passé difficile ? Parce que vous n’avez pas la bonne couleur de peau ? Petite idiote. Je me renfrognai aussitôt. Mes yeux clairs noircissent de colère. J’avais envie de m’en aller, de lui proposer de dépenser notre argent ailleurs et de m’excuser également. Ce salon de thé m’avait été conseillé par une copine de fac. Elle ne tarissait pas d’éloges sur l’accueil et la qualité des produits. J’aurais mieux fait de me fier à mon instinct lorsque j’envisageai de fixer rendez-vous à Rainer dans un pub typiquement anglais où chacun vit sa vie sans se soucier de son voisin. « Oh… Je vois. » lançais-je sans cacher ma désapprobation. « C’n’est pas grave. On partira sans payer, ça lui fera les pieds à cette pétasse. » Mon père m’entendrait, il ne serait pas très fier. Sauf qu’il n’était pas là. Il n’y avait personne autour de moi si ce n’est mon acolyte et ses compliments présumés. Tu es mignonne, qu’il avait dit, naturellement, sans avoir l’air d’y toucher et j’aurais volontiers creusé un trou dans lequel me cacher le visage. J’étais rouge pivoine et mes remerciements n’étaient que balbutiement. « Pardon. Je sais plus parler. Je te disais : merci. » J’aurais pu réclamer qu’il lève le voile sur un doute – le pensait-il ? – mais je m’abstins. Ma crédulité m’arrangeait bien et, qu’importe que ma fierté me beugle à l’oreille de me méfier, de me ressaisir, d’avoir l’air d’une femme forte et non d’une fillette sensible, d’affirmer mon tempérament, tout de suite, et pas quand il sera trop tard. Je me moque bien qu’elle me rappelle que je n’étais pas prête à me lancer dans un jeu de séduction d’envergure, que je n’étais pas faite pour ça. Qu’à ce jour, ça ne m’avait rien valu de bon d’essayer, si ce n’est perdre des plumes. Je choisis pourtant de l’ignorer, celle qui m’oblige à raisonner comme une adulte. Par cette louange futile, mon faiseur de pluie venait d’entrebâiller les portes de mon cœur d’artichaut. Il m’en fallait peu, direz-vous, mais c’était une question d’instinct. Il me plaisait, j’avais l’impression que c’était réciproque, ça m’enchantait. Alors, quitte à me brûler les ailes cette fois, je choisis d’être là, de tenter ma chance dans cette aventure périlleuse et dangereuse. Pourquoi le fuir, Rainer. Ce n’était pas sa faute si mon cœur s’emballait légèrement quand je croisais son regard et que sa main se posait sur la mienne. Ce n’était pas son problème si c’était neuf, étonnant et effrayant. Il n’était pas responsable si j’étais grisée et si fêler sa carapace n’est plus une option, mais une nécessité. J’étais convaincue que, sous son armure, se cachait un cœur tendre qui n’aspire qu’à soulager sa colère. Il en souffrait, c’était palpable ; au contraire, il ne s’userait pas les poings en bagarre. Il n’avait pas besoin de l’avouer. Ses phalanges ne présentaient tous les stigmates. Mon pouce, hardi, glissa sur une cicatrice. Je levai un œil vers lui et je lui souris. « Pourtant, j’ai l’impression que tu dois être habitué à en avoir plein la bouche. Celle-là, tu me racontes ?» Ma phrase en suspens, je jouais les grands médecins. J’admirais mon travail et, si ses plaies ne s’infectaient pas, je songeai qu’il aurait peut-être mieux valu nous rendre à l’hôpital, ce que je soulignai. « Ton pouce est encore gonflé quand même. Il est peut-être cassé. Tu peux le bouger ? » m'enquis-je en faisant fi de son conseil. « Et, c’est normal que je m’inquiète. Je suis un peu comme ton aide-soignante… une qui parle beaucoup, mais si ça ne te dérange pas, je peux continuer à t’en raconter des tas des histoires. » Réelles, fictives, aucune importance. La condition, c’était qu’il assouvit ma curiosité presque malsaine à son égard.

J’avais envie de lui demander d’où lui venait sa hargne, les vieilles balafres de ses mains, l’intensité de ses yeux, la couleur métissée de sa peau son mépris pour lui-même. Une fille comme toi. Un gars comme moi. Ça en disait long sur son estime de lui et panser ses menottes ne m’intéressait déjà plus. C’était son cœur que je souhaitais réparer. « Ben, tu sais, les filles comme moi, elles sont pas bien différentes que les gars comme toi. Je sors, j’étudie, je vois mes copines, je cherche un truc que je n’arrive pas à trouver. Je fais un paquet d’erreurs, je regrette, mais je continue quand même à y aller. » Je ris aux éclats à l’évocation dissimulée à ma dernière relation amoureuse et platonique. Un homme marié qui me l’avait caché et qui s’enfuit à toutes jambes après ses révélations. « Et, pour t’avouer, ça m’arrangeait bien. Je m’ennuyais un peu. Mon amie est allée pour faire chier son mec. Elle m’a traîné avec elle parce qu’elle n’avait pas envie d’être seule. Il la rejoint. Et c’est moi qui me suis retrouvée toute seule. Ou presque. Il y avait bien un pote à nous, mais il ne peut pas s’empêcher de me draguer lourdement, mais il est tellement insipide et inodore. Il a toutes les caractéristiques de l’eau. » Je roulai des yeux avant de poursuivre. « Alors, tu vois, tu n’as pas à t’excuser. Tu avais besoin de quelqu’un, moi aussi. On s’est retrouvé. C’est le fruit du hasard. Et puis, toi, tu n’es pas vraiment ce qu’on pourrait appeler de l’eau…en fait, si je voulais être tout à fait honnête avec toi, je dirais même que tu m’intrigues Rainer. » Je brûlais de tout savoir à son propos.  Pour ce faire, il n’était pas question de me laisser intimider, de ne pas être moi, franche, débrouillarde, cavalière, audacieuse, battante. En quelques mots, la digne fille de son père. Une Ledger. « J’ai déjà vu des gens cogner sur d’autres pour des conneries. » Un verre brisé, un sourire à sa future conquête. « Mais, j’ai jamais vu quelqu’un qui faisait ça comme si sa vie en dépendait, comme si c'était une question d'honneur. Alors, je dois être complètement folle. Tu dois te dire que je le suis d’ailleurs. Et je t’en donne le droit. Mais, ouais, ça m’intrigue. » Maudite serveuse. Son arrivée inopinée ne respectait pas un bon timing et sa voix m’agaçait au plus haut point. «Vous avez déjà choisi ?» demanda-t-elle...

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Rainer Griffin

Rainer Griffin

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MessageSujet: Re: bambi eyes (sarainer)   bambi eyes (sarainer) EmptyMer 27 Mar - 23:37

fierce and feral, sara n’a pas approuvé. la rébellion dans son iris a donné au monde un éclat nouveau. rainer avait envie de lui dire que ça n’avait pas d’importance. il voulait lui crier que cette serveuse et tous les gens comme elle cessaient d’exister à la minute où son regard croisait le sien. quand les yeux de bambi se posaient sur lui, les lumières se tamisaient de l’horizon jusqu’à leurs environs proches, le ciel se couvrait de couleurs inconnues, les étoiles s’alignaient parfaitement. car elle avait le regard rempli d’une envie d’aventure et que de ses pensées, il ne s’exsudait que du bien. elle avait le halo magique, sara. elle avait le coup d’œil pour plaire. il aurait pu épouser son embarras sur le champ, charmé par son gazouillement confus à l’entente d’un compliment innocent. rainer s’est demandé quel âge elle pouvait avoir .combien de soleil avait pu illuminer son visage pour le rendre si brillant ? combien de marrées, combien de phases lunaires avaient-elle observé pour refléter dans le creux de ses lippes toute la poésie des océans ? ses balbutiements enfantins la rendait jeune à l’œil incompétent mais sa parole habile, sa connaissance de toutes choses intéressantes la dépourvoyaient d’une quelconque classification. l’imaginer pérenne satisfaisait bien l’invention de rainer. il la concevait sans mal durer pour toujours.
ça n’a duré qu’un instant.
curieuse, sara a fait glissé son doigt le plus hardi sur une des blessures de ces mains de combattant. il a tiqué. celle-là, tu me racontes? doucement, il s’est soustrait à la douceur du contact chaud de ses paumes, reprenant ses batteuses pour lui, loin des questions de sa candide. tout lui apparaissait soudain beaucoup plus réel. le salon de thé en technicolor ne battait plus au rythme de son palpitant affolé. de la cicatrice au yeux de sara puis aux stigmates à nouveau, rainer a souri sans joie, a libéré les papillons noirs. la vérité prisonnière derrière les barreaux de ses dents, il a levé les yeux et presque sans hésiter, il a menti. « oh ça? je suis tombé quand j’avais dix ans. » ça a fait un bruit de fêlure dans sa mémoire, le même son que font les fioles quand elle se brisent. c’était pas une blessure de maladresse, c’était le trophée de l’un des jeux préférés de papa : le lancer de bouteilles en verre. il s’en était pris plein de ces éclats transparents, rainer. les morceaux volaient dans la cuisine et laissaient sur les murs et sur la peau des sutures pour la postérité. elle avait mis son pouce en plein sur le passé, sara. elle l’avait pas fait exprès, mais comment lui expliquer qu’il avait grandi parmi les loups, un monstre à la tête de son foyer ? il préférait lui mentir, lui raconter le genre d’histoires qui font chier mais qui ont au moins le mérite de ne pas faire peur. il le faisait pour elle. pour qu’elle dorme bien la nuit. c’était une bonne façon de le rationaliser, au moins. « tout va bien, regarde. » sous ses yeux remplis de souci, il a agité tous ses doigts, de nouveau de son côté de la table, là où elle ne pourrait plus les toucher. la douleur dans son pouce s’est amplifié par un facteur cent, il n’en a rien montré. elle avait probablement raison. ses os décharnés criaient misère dans leur enveloppe de peau, mais rainer feignait l’aisance comme personne. il n’avait aucun doute quant au fait qu’elle lui conseillerait l’hôpital si elle réalisait l’ampleur de ses maux. et il aimait pas l’hosto, rainer. il se contentait très bien du sous-sol de son copain knox et de ses réparations de fond de ruelles. « ça me fait même pas mal, je t’assure. t’as pas à t’en faire. » mentir comme il avait l’habitude de le faire avec maman ; quand il rentrait dérouillé de sa ballade dans le parc et qu’il fallait la rassurer pour empêcher la pluie de tomber dans ses yeux. alors il racontait que les plaies guériraient toutes seules, prétendaient qu’y’avait aucune douleur. toujours tout faire pour maman, il était comme ça rainer. la langue si prompte à mentir, mais il jurerait qu’il avait que des bonnes raisons, que de toute façon, il n’avait pas le choix.

il a été attendrai par sa tentative de connexion, prétendant que les filles comme elle ne pouvaient pas être si différentes des gars comme lui. il en aurait presque ri, mais ça n’avait rien de drôle. au contraire, c’était sa tragédie la moins marrante : le clivage entre son univers de misère et le reste de cosmos. il n’aspirait qu’à la paix d’une existence sur un plan différent. pas forcément la vie de sara ou de ses pairs, mais juste le confort de dormir tranquille, sans craindre la botte dans les côtes, sans se soucier du repas du lendemain, sans galérer pour avoir le droit de vivre. les filles comme elle, les gars comme lui. si elle savait tout ce qu’elle ne savait pas, elle fuirait à coup sûr. il l’a regardé rire sans oser faire le moindre bruit, féru des notes qu’elle balançait dans la pièce et qui rebondissaient contre les murs. elle s’esclaffait de légèreté, mais si seulement elle voyait au-delà du regard. si elle pouvait sonder ce qu’il y avait d’enterrer sous sa peau, elle ne rirait plus jamais avec lui. et rainer, il aimait tellement la voir rire. « je t’intrigue ? » il s’est tu un moment, la détaillant d’un air amusé. pour elle, il devait sans doute être la nouvelle chose en vogue. la princesse attirée par le délinquant, parce que c’était nouveau, parce que c’était dangereux. c’est qu’il en avait connu des nanas comme ça, rainer. des filles à papa rebelles, prêtes à épouser le premier voyou mal aimable pour se revendiquer indépendante. toutefois, y’avait plus que ça à l’analyse de sara. elle était trop honnête pour autant de superficialité. mais s’il n’était une pas une novelty à ses yeux, était-elle juste inconsciente? toutes les gentilles filles abordaient une âme de vaurienne, c’était donc là qu’elle décidait d’exhiber la sienne. « j’pense que tu me surestimes. j’ai pas de motif aussi noble. j’aime pas me faire taper dessus alors j’ai rendu les coups. c’est tout. » idéaliser le criminel, c’était encore le meilleur moyen de tomber de très haut. rainer ne voulait pas qu’elle se fasse des idées quant à son sujet. il n’était pas un type bien, il ne méritait pas son attention et il avait beau l’apprécier, il se préparait déjà à la perdre.

vous avez déjà choisi ? dans un coin du paradis, un ange a rendu l’âme. c’était la voix de la serveuse qui déchirait tous les desseins. elle a regardé rainer avec une insistance qui l’a mis mal à l’aise. comme pour barrer le meurtre sur sa rétine, il a levé le menu devant son propre nez, réalisant soudain qu’il ne savait pas ce qui était écrit. les yeux plissés pour déchiffrer les lettres, il n’y comprenait qu’un charabia. knox lui avait appris l’alphabet, ambrose lui faisait découvrir les syllabes, mais c’était jamais assez. « y’a rien qui me tente. mais toi, prends ce que tu veux. » repli tactique pour s’éviter l’humiliation. il préférait un ventre vide à la révélation de son analphabétisme. de plus, bien trop pressé de faire bonne impression, il s’était proposé d’offrir, mais n’avait aucune idée des prix. payer pour sara seule semblait être la meilleure option. l’employée repartie, l’ambiance s’est rechargée de son électricité. rainer s’est agité sur sa chaise. « je t’aime bien, sara. » il l’a balancé de but en blanc, comme on réciterait un poème, sans briser le contact visuel. il n’avait jamais vraiment été timide. s’il ne parlait pas trop aux gens, c’était plutôt parce qu’il était indisposé à tout dévoiler. « et c’est parce que je t’aime bien que je vais être honnête avec toi : je suis pas une très bonne fréquentation. » la voix qui est réstée neutre, la vérité comme elle n’était jamais apparu depuis le début de cette conversation. pour une fois, il ne lui mentait pas ; il ne faisait pas de demi-authenticité, il ne cachait rien. c’était véridique, mieux valait rester loin de lui et c’est parce que sara lui plaisait tant qu’il la mettait en garde. « je suis synonyme de problèmes. je te dis ça parce que t’as l’air d’être une gentille fille. t’as l’air de te soucier des autres et je voudrais pas que tu t’en fasses pour moi. » son ton était doux comme s’il parlait à une enfant. il tenait à ce qu’elle comprenne que ce qui était en train de se passer au travers de cette table, ça ne pouvait que mal se terminer. ils ne devraient même pas exister dans la même ville, leurs étoiles ne s’accordaient en rien. plutôt que de se jeter amoureux dans une aventure perdue d’avance, il préférait la prévenir : si elle goutait ce qu’elle avait sous les yeux, elle finirait par le regretter. « je suis sûr que tes parents apprécieraient pas trop que tu traînes avec un mec qui se bat dans les soirées étudiantes. tu pourrais certainement faire mieux. » il lui a souri d’un air un peu triste, comme s’il attendait à un au revoir. les yeux de bambi en vis-à-vis, si l’heure était venue, il ne l’empêchait pas de déguerpir.
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