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 sur le mur tu me plaques, là où le dos d'autres filles a laissé d'autres marques.

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Lara Ovcanič

Lara Ovcanič

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MessageSujet: sur le mur tu me plaques, là où le dos d'autres filles a laissé d'autres marques.   sur le mur tu me plaques, là où le dos d'autres filles a laissé d'autres marques. EmptyLun 11 Mar - 0:21

Les billes, noir de dilatation, persécutent la ligne de la jupe. Parce qu'elle tressaille sur le tabouret, l'ourlet grignote les cuisses. La peau se découvre. Depuis cinq bonnes minutes, Lara ne l'écoute plus. Elle n'est pas à ce que cette fille raconte. Elle est à ce qu'elles pourraient se faire. Depuis les genoux qui se frottent l'un l'autre, la serbe rattrape son regard et hoche le crâne. Alors elle promène une cigarette entre ses lèvres et relance d'un : ah oui ? ah bon ? c'est intéressant, ne t'arrête surtout pas de parler. Elle se fiche des mots qui sortent de cette jolie bouche. Elle aime son rire, en revanche. Il est doux, spontané, et doucement innocent. Il vous laisse de l'espace pour exister, pour supporter de ne pas comprendre la plaisanterie – ou de n'en avoir rien à foutre. Un rictus se découpe sur le visage de Lara, qui avale une gorgée d'alcool local pour faire accélérer le temps. « J'aimerais que tu me raccompagnes, lui glisse l'apprivoisée dans le creux de l'oreille. » Comme s'il avait été question d'autre chose... Lara ne pense à rien d'autre ; une mire bien dégagée sur la poitrine de sa conquête. Ça lui force le sourire et elle sait, comme il faut, y ajouter des éclats de complicité quand les iris se croisent et que l'autre se redresse. « Je vais aux toilettes. » Elle veut dire que, d'abord, elle s'éclipse mais que, surtout, elle va revenir, il faut l'attendre. Une lueur fugitive semble soupçonner Lara de pouvoir fuir et l'abandonner à son feu. Elle s'imagine que la serbe lui fait une faveur en se gardant les fesses assises jusqu'à son retour. Tant mieux, ronronne celle-ci. Ce que l'ingénue s'imagine lui devoir, elle lui fera les moyens de vider sa dette.

La jupe lissée disparaît par la porte du fond. Lara s'en est déjà détournée, frappant le filtre de sa cigarette contre le bois du bar. « Elle est pas mal. » La barmaid penche la bouteille, et le liquide brun, sombre, remplit le verre. « Elle fera l’affaire. » Avec le ton de la riposte, Ovcanič tripote la chevalière à son pouce. Elle ne pense à rien, que son ventre qui s'excite de la soirée comme un enfant d'un nouveau jouet. Le cul du verre claque contre le bois. L'alcool investit les fonds.

« On y va ? » La jupe exquise et sa propriétaire sont revenues des toilettes. Elle penche vers Lara, un souffle mal-contenu que la courbe de ses seins dissimule brillamment aux yeux de sa spectatrice. Malgré leur connivence manifeste, les deux femmes n'exagèrent jamais. Ni baiser. Ni étreinte. Ce n'est qu'à l'envie qui submerge qu'elles font glisser les billets sur le bois et qu'elles s'attrapent par la paume. La conquise glousse en déplissant sa jupe, trottinant dans les pas de Lara. Il émane d'elle – d'elles – une chaleur suffisante.

Elles rient, parce qu'elles sont doucement ivres. En dehors du sexe, et de ce qui le précède, Lara ne rit pas beaucoup. A présent, les effluves la submergent. L'alcool, d'accord. Mais cette bouche, qu'elle embrasse, ces fesses, qu'elle attrape, sa poitrine qu'elle écrase de la sienne quand elles échouent sur la portière d'une voiture garée là. Si l'éclairage urbain crevait vraiment la nuit, on verrait ces silhouettes qui se chahutent et on viendrait les bousculer avec un fond de méchanceté. Mais, là, dans l'obscurité d'un parking, dans les éclats de bruit qui survivent à la porte du bar ; dans l'agitation des moteurs qui grondent, d'un cabot qui hurle et l'intérêt parfaitement égoïste qu'on porte à soi avant de s'intéresser aux autres ; alors que l'une des deux a les cheveux si courts et les manières si rudes que ça pourrait bien être un type ; qui y fait attention ? Lara elle-même ne fait pas attention. Elle manque le trottoir, et éclate de rire. Elle s'y assoit, rien qu'une minute, elle dit. Le temps d'une cigarette. Et elles s'embrassent.

Au bout d’un moment, deux pointes de chaussures se plantent à la limite de sa vision et du bitume. Lara dresse le regard et si, d'abord, son instinct veut grincer des dents et tenter de se composer un air vaguement affable – des fois que la donzelle serait stupide, terriblement navrante aux jeux de l'amour, mais ravissante –, elle renonce rapidement. Lâchant sa clope dans le caniveau sous ses cuisses, elle balance : « On se connait ? » Après les mots maladroits, les syllabes absurdes – un ramassis de conneries en tout et pour tout, elles se dévisagent avec un voile d'incrédulité. Les pupilles de Lara sont rétractées, et elles disent l'effort qu'elles doivent faire pour traverser le corps de part en part et en deviner la substance. Plusieurs secondes sont faites de cette froide inspection. Puis : « Fais pas cette tête, Wargrave... Je déconne. » Pas trace d'amusement sur son visage. Sur celui de l’anglaise non plus. « Qu'est-ce que tu fais là ? » Tout ce temps, sa jolie cavalière n'interjette pas un mot, comme si déjà elle comprenait que le hasard des nuits ivrognes est un connard.
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Will Wargrave

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MessageSujet: Re: sur le mur tu me plaques, là où le dos d'autres filles a laissé d'autres marques.   sur le mur tu me plaques, là où le dos d'autres filles a laissé d'autres marques. EmptyLun 11 Mar - 0:59

Du haut de ses talons et de ses vêtements hors de prix, Will est à peine surprise de trouver Lara sur le parking du bar. Hill Head, ses sept milles habitants et ses trois pauvres bars. Il n'y a que moyen de se croiser.

« Qu'est-ce que je fais, d'après toi ? » La tournure de phrase voudrait que ça soit ironique, mais Will ne cède même pas un centimètre de son visage ou de sa voix au sarcasme. « Je viens serrer une fille belle et pas trop conne. » Un sourire forcé grimpe aux lèvres et se fane aussitôt, comme pour mettre en exergue le parallèle de leurs situations. Lara doit savoir que c'est faux quand, vingt secondes plus tard, un des potes de Will l'interpelle de loin pour lui dire de magner. Will n'aime pas tellement sortir. Surtout depuis qu'elle est douloureusement sobre. Du reste, serrer une fille reste une option tout à fait envisageable, et même chaudement considérée, maintenant qu'elle a croisé Lara avec cette potiche pendue à sa bouche. « Sur ce. » Elle croise les bras et contourne le duo pour rentrer dans le bar.

J'arrive. Elle efface les huit caractères qui flottent sur l'écran lumineux de son portable avant d'avoir pu les envoyer, et renverse le moniteur contre la table. Dans la salle, elle s'installe et ne déloge plus de sa place assise. Elle se contentera même d'un pauvre verre d'eau pétillante pour satisfaire sa soirée. Sa mémoire dégueule encore d'images racoleuses, et le trop plein déborde négligemment sur son calme habituel. Elle rumine. Ça se voit, ça se sent jusqu'à l'autre bout de la ville. Elle ne supporte plus. Ou de moins en moins. Mais en même temps... En même temps Lara reste Lara. Alors, par désespoir de cause, Will se contente de mimer les déboires pour se faire aller mieux. Rien qu'un peu. Rien qu'une seconde. Même si ce doit être une illusion.

Un sourire à peine concerné plus tard, et la voila à tripoter la première venue dans les toilettes du bar. Ça n'a pas à être beau, ou à être attentionné, ça n'a même pas à la satisfaire. Will se bornera à passer le temps. Fait-elle parfois autre chose avec ces filles, de toute façon ?

Elle manquera de l'appeler Lara. Plusieurs fois.
C'est persistant. L'image de la serbe lui colle aux neurones. Sa voix. Sa désinvolture. Ses cuisses. Ses yeux. Sa bouche. Ça la bousille. Mais ça va, elle se figure. Ça va encore.

[01:36] J'arrive. Sur les coups des deux heures du matin, Will finit par rallier l'immeuble de Lara. Elle ne sait pas trop ce qu'elle espère. Sûrement qu'en ce moment même l'autre pouffiasse est entre ses cuisses. Et puis quoi ? Et puis ça lui fait mal, voila quoi. Tant pis. Ça passera. Comme toutes les fois avant celle-ci.
Will se laisse glisser contre le mur qui jouxte la porte. Elle pourrait rentrer, elle a la clé. Mais une sorte d'arrangement tacite (avec elle-même plus qu'avec Lara, vraiment) la contraint à envoyer un message d'abord. [02:09] Je suis dehors. J'ai envie de toi. Elle se contenterait aussi de dormir. Et d'une bonne douche. Parce qu'elle pue le mauvais sexe, mal terminé et mal commencé. Will est assez pitoyable, finalement. Lara la rend pitoyable. Et l'alcool ne peut même pas lui servir d'excuse : elle n'a pas un seul milligramme dans le sang. Quand sa patience termine de s'effriter, et qu'elle juge avoir assez attendu (l'affaire d'une dizaine de minutes, pour que Lara ait le temps de se rendre décente (et derrière décente il y a clairement très peu d'exigences)), Will se redresse et rentre dans l'appartement.
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Lara Ovcanič

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MessageSujet: Re: sur le mur tu me plaques, là où le dos d'autres filles a laissé d'autres marques.   sur le mur tu me plaques, là où le dos d'autres filles a laissé d'autres marques. EmptyLun 11 Mar - 11:23

Passablement amusée par la suffisance froissée de Will, Lara lui décoche un rictus moqueur par-dessus le poing qui s’appuie sur un genou et retient son menton. Une frêle portion d'elle-même s'offusque intérieurement qu'elle lise trop facilement ses plus nocturnes motivations ; mais quoi de plus évident ? Cette gêne est balayée, écartée pour un temps. Elle a plutôt le regard caressant, des talons à la bouche, de la bouche aux talons. Le sourire prend de l'ampleur. Une cruauté ordinaire force Lara à mirer la jeune femme sans l'interrompre, la commenter ou la chasser. Si elle rétorque, elles vont se disputer. Ici et maintenant serait un bien mauvais calcul, alors que la soirée s'annonce fort agréable – agréablement moite. « Bonne soirée, Will, dit-elle doucement en la regardant s’éloigner. »

Dans l'obscurité traînante de la chambre, les écrans de veille crachent une lumière dégueulasse sur elles. On ne dort, entre ces murs, que d'un demi sommeil, une sieste d'alerte où le moindre bruit, inhabituel, ou la moindre lumière, insolite, trouble la sérénité et l'équilibre que les choses ont avec l'occupante. Un fil tendu dans son esprit vautré sur une cuisse de Morphée, Lara sent qu'un pas brise le seuil et court sur son domaine. Le fil se rompt. « Tu sens la pétasse, articulent les lèvres à voix basse. » Les paupières, closes sur des billes fatiguées d'une journée fatigante, ne se lèvent pas pour découvrir l'image qui va avec l'odeur. Ça lui prend déjà tout le nez, un parfum doucement irritant. Ce n'est pas Will. Le tableau se complète de lui-même (une vision précise de l’anglaise, de son souvenir fabuleux et déshabillé) et le timbre, caractéristique, ne laisse aucun doute. Mais ce n'est pas vraiment Will. Des pixels imaginaires s'agitent pour former le dessin des corps. Elle n'était pas seule. Ça dessine un petit rictus au coin de la bouche de Lara. Presque rien. Une petite insulte qu'elle goûtera pour elle-même. Puis il y a aussi – surtout, putain, ça empeste – le tabac, l'alcool, les êtres dont les effluves se pressent et se mélangent. De la sueur. « T'as l'air d'une pétasse, elle commente après une poignée de secondes. » Le regard plissé, la serbe recule sur le matelas et roule sur le flanc.

« Il est quelle heure ? » Elle râle, un peu, obsédée par un quota de sommeil qu'elle n'atteint jamais, et elle demande en même temps qu'elle bascule le bras vers le téléphone abandonné sur la moquette. Ses doigts se promènent parmi les déchets et les clopes – les cendres s'effritent sous l'index et le pouce. « Putain, deux heures, les chiffres en cristaux lui pénètrent douloureusement la rétine. Tu déconnes... » Une petite migraine lui taraude le sommet du nez. A la façon dont la douleur se répand dans les yeux, elle se diagnostique déjà un besoin dramatique de repos ophtalmique. « Je pouvais pas te manquer demain, vers 19h... ? » Lâché négligemment, le portable heurte lourdement le sol. Du reste, Lara n’est pas dupe et sait le méfait de Will. Ce n'est pas elle qui le dit, c'est l'odeur que l’anglaise porte sur elle. Elle a recommencé son jeu ridicule, et la voilà. C'est désespérant de contempler que les évènements se répètent. Comme une routine. Will sait combien Lara aime ça... Surtout, elle sait l'accueil chaleureux qu'elle ne va pas recevoir. Alors peut-être qu'elle s'est faite jeter, et qu'elle rapplique pour se consoler. Ou peut-être qu'elle a réussi, et qu'elle s'en veut. Pour ce que ça change. Lara enfouit la tête sous le drap, en quête d'une totale obscurité. Elle examine rapidement ses options. Soixante-dix-sept d'entre elles mènent à une engueulade. Notamment celle où elle l'envoie se doucher, se débarrasser de cette odeur infecte de traînée bon marché... « Donne-moi une clope, elle dit pour éviter de choisir. » La serbe se débarrasse des couvertures en se ramassant dans une position assise et pulse au doigt l'interrupteur à bas du lit.


Dernière édition par Lara Ovcanič le Mar 12 Mar - 13:37, édité 1 fois
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Will Wargrave

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MessageSujet: Re: sur le mur tu me plaques, là où le dos d'autres filles a laissé d'autres marques.   sur le mur tu me plaques, là où le dos d'autres filles a laissé d'autres marques. EmptyMar 12 Mar - 1:20

« Bienvenue au club. » Des gens qui le pensent. Un soupir agacé accompagne la pensée, pas tant à cause de la réaction que de sa propre bêtise. C'est le propre de Will : elle se sent sale, ou finit par regretter sans qu'on lui en fasse la remarque. D'ailleurs, à ce titre, elle préférerait qu'on ne la lui fasse pas. Car malgré tout, ça la froisse un peu. Rien qu'un peu, , dans l'égo et non dans le cœur.
Tout du long des jérémiades, Will prend ses aises, enlève ses talons et commence à faire bouillir de l'eau. Elle ne décroche pas un seul mot pour sa défense, et pas une invective pour leur soirée de tromperies mutuelles. La chanson est toujours la même, et la réplique quasi-audible dans le mutisme. Du reste, elle aimerait se poser avec un thé et profiter du pittoresque de l'appartement de Lara en silence ou en jouissances. « Tu as des jambes et des doigts, non ? Utilise-les. Répond-t-elle à l'ordre aboyé. » Elle ne s'offusque pas (plus) tellement de la façon dont on lui parle, mais elle en attend au moins autant à l'inverse. Elle remplit une tasse d'eau bouillante, et sort un sachet de thé de la boîte qu'elle a elle-même offerte à Lara (plus pour son usage que pour celui de la serbe). « Je vais me doucher. » Et elle va se doucher. Au bruit significatif, on devine que le verrou est enclenché. La purge sera solitaire.

Presque vingt minutes s'écoulent. Au sortir de la salle de bain, elle est négligemment enroulée dans une serviette et part avant tout récupérer sa tasse de thé tiède. Ceci fait, elle pose ses fesses contre un bout de meuble et observe Lara. « Ça va ? Pas trop pétasse pour toi ? » Ce n'est ni ironique, ni concerné. L'humour est même réel (quoique mauvais, pour tout œil extérieur). Il s'étire plusieurs secondes durant lesquelles une forme de confort réussit presque à embaumer la pièce.

Et puis, on se rappelle fatidiquement du début de soirée. De sa tournure. Des relents de dégoût la prennent à la gorge. D'abord à la réminiscence de Lara avec cette autre fille, ensuite à celle des toilettes. « Elle est déjà partie ? » Sa voix dissimule mal l'animosité qui embrase les mots. Ceci dit, elle ne blâme jamais directement ou uniquement les conquêtes de Lara. A vrai dire, elle ne les insulte même jamais, ou beaucoup moins que Lara elle-même. « J'aimerais bien que... » Tu arrêtes de te faire la moitié de Hill Head qui a des seins. Tu réagisses comme ça. Qu'on avance. Dans leur vie, dans leur relation. Les réponses sont multiples. Mais les mots ne sortent pas. Après cette soirée, elle ne se sent pas en mesure de faire des demandes. Comme tous les soirs et tous les jours. A chaque fois, la voila avec une nouvelle excuse à se raconter. Parce que c'est plus accommodant comme ça, plus facile, et que surtout, elle craint la mauvaise réaction de Lara. Elle termine le fond de son thé d'une traite et dépose la tasse sur le bureau. « Rien. Allons dormir. » Et elle rejoint la serbe dans les draps. Il est déjà près de trois heures, et la fatigue l'empêche de penser proprement. Et là, inconsciemment, dans un recoin de l'esprit, elle se souffle : une autre excuse de tes escuses, Wilhelmina.
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Lara Ovcanič

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MessageSujet: Re: sur le mur tu me plaques, là où le dos d'autres filles a laissé d'autres marques.   sur le mur tu me plaques, là où le dos d'autres filles a laissé d'autres marques. EmptyMar 12 Mar - 17:27

« T’es vraiment une connasse quand tu t’y mets… »

À contrecœur, Lara agite malaisément ses jambes et glisse au bord du lit. Si l’on excepte que le compliment pourrait maintes fois lui être retourné, il est deux heures le matin, elle n’a rien demandé et Will s’est introduite dans son appartement en se passant de son autorisation. Avoir le sésame de l’endroit n’est pas une invitation permanente et, de toute évidence, les circonstances nocturnes jouaient contre leurs retrouvailles. Alors, quoi ? qu’est-ce qu’elle fout là ? qu’est-ce qu’elle veut ? Quatre phalanges dans un paquet de clopes écrasé, c’est triste (triste au sens d'affligeant, de pitoyable, de déplorable... il y a des centaines de mots pour décrire précisément le pathos obscène de l’instant) de constater que Will ne lutte même pas. Lara s'est déjà jurée plusieurs fois de lui faire payer les secondes qui s'écoulent avec la lenteur d'un millénaire. C'est ce qu'elle évite méthodiquement : de devoir ramasser les gens, leur tenir les cheveux pendant qu'ils gerbent, leur prendre la main en susurrant que ça ira mieux. Bordel, non, ça n'ira pas mieux. « Je suis pas un putain de B&B, n’essaie-t-elle pas vraiment de rattraper l’anglaise qui s’esquive vers la salle de bain. »

Être réveillée au beau milieu de la nuit… pour ça. Maintenant, c’est sûr : elle ne va pas se rendormir. Sa cigarette coincée entre les lèvres, Lara attrape son ordinateur et le hisse sur ses genoux. Machinalement, elle scrute ses notifications. Rien ne l’intéresse. Elle ne lit qu’à moitié. Ses pupilles reviennent par intervalles à la porte close. L’idée fait son chemin, verrou ou pas. À force de maintenir la silhouette fictive sous le feu de son impossible imagination, la serbe s’éclaircit. Elle s’amuse. Elle se rappelle qu’elle a eu envie de Will ; qu’elle l’a vue nue ; sous tellement d’angles ; pendant tellement d’heures. Malgré la légèreté qui lui étreint désormais les tempes, elle ne dit rien au retour de Will, reprend sagement ses songes et fume sa troisième clope, parce qu'elle sait ce qu'elle va prendre dans la gueule. Ce sera peut-être murmuré. Chouiné. Ou gueulé. Pourtant, l’anglaise va déverser le fond de sa pensée et, tant que ça ne sera pas fait, tant qu'elle pourra contenir ce qui lui mange le-dedans, il règnera cette ambiance tiède entre elles. Avec la vague conscience que ça doit ressembler à ça, un couple, c'est aussi rituel que de retrouver son père ivre, le soir après le travail, ou le trajet qui va au boulot, ou l'heure de la météo. C'est triste à mourir mais, quoi qu'on fasse, ça se produit. Inlassablement. La serbe est devenue experte à ce jeu. Parfois, elle fait exprès de perdre. Souvent – comme ce soir, elle va bien faire. Peut-être. En fait, elle n'a pas encore décidé.

« Ça va ? Pas trop pétasse pour toi ?
- On n’est pas encore sur de la princesse, mais c’est mieux. »

L’odeur du gel douche bas de gamme répandu dans la chambre rassure le mépris de Lara. En soi, elle se moque du parfum des filles qui accroche la peau de l’anglaise et la réciproque gagnerait à s’affirmer. On ne fait même pas semblant de dessiner une réponse ; oui, elle est déjà partie ; on avait fini avant d’arriver chez moi ; on n’a même pas baisé. La jalousie fatigue Lara – quoi que parfois l'excite, alors elle se contente de déshabiller Will des yeux. C'est d'une facilité peu commune. Tout est préférable aux prédictions qui succèdent à ce j’aimerais bien que... Il faut reconnaître que Lara ne s’intéresse guère à ce que Will aimerait. Pour quoi faire ? Ce serait source d’emmerdes et de contraintes, ou de déceptions, encore. « T’as pas assez de chambres dans ton château que tu viennes dormir ici ? » Malgré le tranchant, le timbre s’est adouci. C’est qu’en ce qui la concerne elle aimerait bien comprendre.
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MessageSujet: Re: sur le mur tu me plaques, là où le dos d'autres filles a laissé d'autres marques.   sur le mur tu me plaques, là où le dos d'autres filles a laissé d'autres marques. EmptyMer 13 Mar - 17:37

« Elles sont déjà toutes occupées par mes maîtresses, j'en ai peur. Affirme-t-elle pour éviter la question. » Will sait que ce n'est pas la réponse qu'on attend, ou le degré de sérieux qu'on espère, mais c'est plus facile comme ça. Pour tout le monde. Car Lara refuse d'entendre les trois mots, ou seulement que sa compagnie durable pourrait lui plaire, et que Will déteste être éconduite, même n'est-ce qu'ignorée dans ses sentiments. Le regard, d'abord posé sur le plafond, bifurque vers la serbe. Un soupir lui écharpe la gorge. « J'avais envie de te voir, c'est tout. De passer du temps avec toi. Même si c'est juste dormir. » Il y a toujours cette forme de nécessité de contact, qui naît de la culpabilité engendrée par ses coucheries. Elle se sent coupable, assurément. Pas de manière distincte et claire, mais là, quelque part, dans le flou et dans le non-dit. Lara le voit sans doute mieux qu'elle. Du reste, Will est une grande fille et ne demande pas à être rassurée ou pardonnée. Il n'y a guère qu'elle qui le puisse véritablement (se rassurer ou se pardonner). « Et puis, j'aime le pittoresque de ton appartement. Sauf les draps. Les draps grattent. Finit-elle sur une note d'humour. » Un éclat de rire secoue les lèvres, plus pour se moquer de sa petite personne que de l'appartement en question. Car elle sait que ses standards sont ridiculement absurdes, et qu'à côtoyer le monde des mortels, elle y gagne en humanité crasse. Elle aime bien. Elle s'y ferait. Quoi qu'elle tient quand même à sa coquette et très modeste maison de campagne. Le bas du panier, c'est rigolo un temps. Un peu comme quand on part en safari.

Will se réveille aux alentours de six heures du matin, quand son téléphone sonne dans sa veste jetée sur une chaise. Elle est tentée de laisser le répondeur faire son travail (et c'est d'ailleurs ce qu'elle fait), mais le portable se remet à claironner trente secondes plus tard. Elle s'extirpe des draps et de la chaleur des bras en titubant. La voix méchamment rouillée par le demi-sommeil, elle se contente de lâcher un 'quoi ?' d'une politesse et d'une amabilité rares. « Dites-lui de retourner d'où il vient. ... Bah répétez-lui. ... Hein ? Quoi ? Non, surtout pas. ... Je suis occupée, là. ... Oui. ... Oui, je te dis que oui. ... C'est ça, à tout à l'heure. » Elle raccroche aussitôt et jette son téléphone sur le bureau.

Comme Lara ne peut décemment plus être entrain de dormir, le corps pivote vers elle. « Un chouette déjeuner de famille en perspective. Yay. » Ses lèvres se pincent et ses sourcils remontent une fois rapide. Encore son père qui veut jouer à la vie parfaite, et afficher au monde (à ceux que ça intéressent) comme elle se remet bien de sa cure. Comme ils sont unis, tous les trois, malgré les obstacles. Et par trois, on compte évidemment son charmant fiancé, le pauvre Kenneth, qui a dû tellement, terriblement souffrir, et endurer la vue de sa camée de bien-aimée. C'est d'ailleurs lui que son père a envoyé en reconnaissance à la maison, ce matin. « Bref. Rit-elle jaune. Pas que ça te concerne. » Et c'est, pour Will, moins un reproche qu'un regret.
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MessageSujet: Re: sur le mur tu me plaques, là où le dos d'autres filles a laissé d'autres marques.   sur le mur tu me plaques, là où le dos d'autres filles a laissé d'autres marques. EmptyMer 13 Mar - 18:43

Lara se souvient vaguement s’être endormie sur un narquois qu’est-ce que tu veux, le personnel de maison, c’est plus ce que c’était... Puis elle a dû se rendre à la fatigue qui taraudait méchamment, car rien ne lui revient que d’essayer de peloter Will sous la couette et l’agitation soudaine de celle-ci. À vrai dire, il n’a eu l’air de se passer qu’une poignée de secondes entre ces deux moments, alors Lara patine dans un demi sommeil sorti de l’Enfer. À la lisière du rêve, son imagination est piquée de sonneries stridentes, de syllabes erratiques. Le timbre eraillé de l’anglaise se détache nettement de l’ensemble, jusqu’au réveil, plein, maussade et entier. « Est-ce que c’est ma putain de punition divine ? » Creusant avec le bout de son nez dans l’oreiller, elle fait référence au supplice d’être brutalement tirée toutes les quatre heures de son sommeil par nulle autre que Wilhelmina ‘Shut-the-fuck-up’ Wargrave. Heureusement, elle y fait référence en serbe. « À qui tu causes… quelle heure il est… qu’est-ce tu fous… » Les interrogations se succèdent sans qu’aucun ordre logique ne se dessine. Roulant sur un matelas qu’elle trouve tantôt trop dur tantôt trop mou, Lara ne se discerne aucune priorité. Elle est fatiguée mais vaincue par la voix de Will, qui gagne en hauteur de fréquence et lui abrutit les tympans. Lorsqu’on – avec cette espèce de désillusion puérile des gamines friquées de ce monde – daigne finalement éclaircir le brouillard dans son crâne, elle a pu mettre la pogne sur un briquet et la moitié d’une cigarette tiède de la veille. « Qui convoque des déjeuners à… » Comme la serbe entamait de se plaindre, elle se souvient : « Quelle heure il est ? » Cette chose amusante ne l’obsède jamais autant qu’en compagnie (en la compagnie de n’importe qui pourvu que ce soit humain). « Je sais pas de quoi tu te plains, finit-elle par reprendre en se répondant à elle-même de son téléphone sauté dans sa paume. Maks et Isak, ils auraient débarqué avec même pas la courtoisie d’un coup de téléphone préliminaire. Et on aurait bouffé de la brioche achetée la veille, grand max. »

La flamme caresse le tabac froid. L’odeur est âcre, un peu comme les arômes qui traînent le matin dans l’appartement. Bizarrement, l’humeur serbe est tout en contraste. Bien sûr, elle entend le regret mais il faudrait tous les cargos du monde, chargés des meilleurs alcools et des plus jolies femmes de la planète, pour la convaincre de se montrer à un véritable déjeuner de famille. Elle n’est même pas sûre d’à quoi ça ressemble, sinon que le tableau ne siérait pas à sa face. « T’as raison, elle achève une bouffée en balançant le mégot dans une petite boîte métallique sur la table de chevet, ça m’regarde pas. Et toi non plus, si t’as pas envie. » Le timbre vire dangereusement caressant lorsque Lara s’approche du bord du lit. Tendues vers Will, ses phalanges frôlent une fesse, puis le bassin, puis le ventre. « Reste baiser avec moi. J’te ferai un petit-déj à base de chips et de café soluble… Un vrai cocktail de prolo. » Inévitablement, elle finit par sortir du lit et combler la distance ridicule qui le sépare de son bureau. Les hanches de l’anglaise tombent naturellement dans le creux des mains serbes et la bouche s’amuse des lèvres, à moins d’un souffle de les ravir. « Tu pourras retourner jouer les hétéros tout de suite après, c’est promis, elle murmure avec cet équilibre constant entre l’amusement le plus franc et le dédain profond. »
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Will Wargrave

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MessageSujet: Re: sur le mur tu me plaques, là où le dos d'autres filles a laissé d'autres marques.   sur le mur tu me plaques, là où le dos d'autres filles a laissé d'autres marques. EmptyMer 13 Mar - 22:43

« Au moins, il y a quelque chose de vrai, là-dedans. »

Elle n'irait pas jusqu'à dire qu'elle envie Lara, quand même pas, mais les relations familiales de Will ont toujours eu quelque chose de forcé, car le père se soucie plus de ce qu'on pourrait penser de sa fille que de sa fille elle-même, comme la fille préfère opiner sur ce qui est mieux pour son père au lieu de simplement lui demander. En résulte que Will n'a jamais envie. Jamais. Elle n'a jamais envie de rien qui ait attrait à sa famille, à son père, ou à son fiancé. Elle n'en parle pas beaucoup. Juste pour se plaindre. Et le plus souvent avec ses squatteurs plutôt qu'avec Lara. Questions de perspectives et de temps compté. Elle n'a pas envie, mais elle le doit. Parce qu'elle est Wilhelmina Wargrave, l'héritière de Lawrence Wargrave, son père et seul homme de sa vie. Elle pourrait presque arrondir la vérité à seule personne de sa vie, tant ils n'ont longtemps vécu que l'un pour l'autre. Mais maintenant... Maintenant, son existence lui paraît tellement vaine et futile en dehors de Hill Head que sa patience joue de plus en plus les princesses capricieuses.

Le sentiment est au moins exacerbé au quintuple lorsque les phalanges courent sa peau nue. Un sourire en coin (quoique tendre) fleurit au visage. « Le café, c'est dégueulasse. Et c'est mauvais pour la santé. » Comme dirait tout bobo hipster pseudo écologique. « Mais puisque tu insistes tant. » Ses mains cerclent la nuque, tandis que son sourire meurt contre les lèvres. « Je veux bien rester. Les chips auront été un argument déterminant. Se donne-t-elle un air dramatique. » Et elle l'embrasse, pas plus choquée, insultée, blessée ou outrée qu'on compare sa vie à une mise en scène, à un vulgaire jeu. A une vaste blague. Il n'y a pas de quoi, puisque c'est la triste vérité. Elle s'y est cruellement habituée. C'est spécialement vrai quand Lara lui parle de la sorte (avec les mains et les frictions) : ça lui fait en partie oublier ses problèmes ou, à minima, les lui fait relativiser.

A dresser un rapide compte, il lui faudra une petite heure pour se rendre présentable, et une autre pour briefer ses colocataires. Son père arrive à onze heure et demie, et son fiancé est déjà sur place. Il est six heures. Ce qui leur laisse en tout et pour tout deux heures, si on enlève également les temps de trajets.

« Si tu me rends en retard, je te jure que tu viendras t'expliquer devant mon père. Achève-t-elle entre deux baisers. » Elle repousse Lara dans le lit et grimpe à cheval sur les cuisses. Sa bouche dégringole de la tempe à la jugulaire, puis part à la naissance des seins. Les corps s'abîment, les mains saisissent les poignets, et les souffles se mélangent. Surtout, le cœur pulse des reins à la tête, à jouer quelque chose comme j'ai envie de toi, quelque chose comme je t'aime.
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Lara Ovcanič

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MessageSujet: Re: sur le mur tu me plaques, là où le dos d'autres filles a laissé d'autres marques.   sur le mur tu me plaques, là où le dos d'autres filles a laissé d'autres marques. EmptyMer 13 Mar - 23:57

Les corps s’altèrent. Les lèvres s’esquintent. Leur baiser affole les myocardes et, bien que la serbe perçoive les calculs mentaux qui remuent la caboche de Will, elle sent – elle sait – qu’aucune considération pragmatique ne va longtemps survivre. Ses doigts s’affairent déjà à piller le temps, suivant qu’ils glissent des cheveux vers la nuque, qu’ils renforcent l’étau des bassins, qu’ils musardent entre les seins, sur les côtes, sur les fesses… Une fois qu’elles sont renversées, allongées, c’est encore pire : le gouffre temporel s’accentue. Ce moment a ses propres lois. « Tu vas être en retard, prévient Lara avec un rictus mauvais dans la lippe. » On croirait entendre une promesse. Il y a un peu de bravade là-dedans, aussi. Elle suppose simplement qu’entre toutes les qualités qui lui manquent, le sexe est un domaine où elle ne manque ni d’adresse ni de générosité.


« Va t’faire foutre ! » Elles ont oublié que c’est fait. Littéralement. Gouffre temporel oblige, les deux femmes sont à cent lieues des sensations qui les précipitaient l’une contre l’autre. « Tu vas dégager de chez moi, elle décrète, soudain. Et tu vas laisser la clé. » La démarche du prédateur qui ne répond plus de stratégie mais seulement de son instinct, Lara fend la pièce. Ça lui demande trois enjambées et elle ramasse toutes les conneries que Will s'est sentie obliger d'étaler sur sa moquette comme on dégueule ses sentiments. Elle les balance en direction de la porte – et tant pis si ça lui frôle la tronche. Les doigts embarrassés par son empressement, son puissant désir d'en finir comme de la tâche la plus ingrate qu'on puisse confier à un être humain libre, elle fouille le fond du sac. Les clés sont là. Quelque part. Et ça l'agace profondément, cette coquetterie totalement conne qui commande aux nanas – à certaines nanas – d'entasser toute une vie dans un endroit si exigu. Et merde, tant pis pour la clé. L’Ovcanič n'abandonne pas réellement l'idée de soulager Will de ce laisser-passer mais, sur l'instant, il lui faut alléger la douleur de ses nerfs, que la fatigue précipite en un flot continu d'une exaspération concentrée. Alors, les poings serrés, elle attrape l'insane catin vautrée sur son lit et elle la tire des draps qui ne la veulent pas. « Je suis pas ton putain d’alibi, Wargrave. Alors dégage. » Elle est soulevée si facilement, l’anglaise. Ça ne pèse presque rien, finalement, un anglais. Son poids en méthamphétamines, peut-être, et en stéréotypes. C'est ce qui rend cette femelle d'habitude si appétissante totalement négligeable, mouvante. Elle n'est que chiffons et papiers entre les mains qui la tourmentent, la pressent et la repoussent. Lara, qui se commande difficilement, renonce à lui coller son poing dans la figure. Ça, ce serait mal. Ce serait pire. Ce serait aligner sa conduite sur celle de Will. Et, pour l'instant, elle aime à croire qu'elle est au-dessus de ça et que, malgré cette rage absurde qui naît en elle comme une nature, elle peut régler le problème sans user de destruction massive. C'est une belle connerie, de vouloir se donner bonne conscience. « Dégage ! Je supporte pas d'te voir comme ça. Dégage de chez moi. » Et d'être l'escorte de sa propre consigne, Lara ramasse l'amante sur son sol et la traîne jusqu'à la porte. C'est un vrai chemin de croix d'ouvrir ce pan de bois ridicule... « Fais mieux, elle dit quand elle se débarrasse de la carcasse de Will comme d'un sac poubelle sur le bord du trottoir. » De l'étroite entrée, elle ramasse une poignée de monnaie qu'elle éparpille. « Rentre chez toi, pauvre conne. »
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Will Wargrave

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MessageSujet: Re: sur le mur tu me plaques, là où le dos d'autres filles a laissé d'autres marques.   sur le mur tu me plaques, là où le dos d'autres filles a laissé d'autres marques. EmptyVen 15 Mar - 2:48

C'est parti d'une broutille. Elle ne se souvient même pas de quelle broutille, tant c'était insignifiant à ses yeux. Mais c'était une broutille. Alors pourquoi ? Pourquoi ça siffle autant dans l'arrière du crâne ? Les cris ne sont plus qu'un amas de sons graves et dissonants, comme si, d'avoir trop subi la dispute, Will s'en faisait le film à rebours. Pourquoi ? Pourquoi c'est aussi difficile, tout le temps ? Pourquoi ça part aussi loin, maintenant ? Et puis, ça lui éclate à la tronche. Dégage. Ça fait mal, même. Mentalement et physiquement. L'air débraillée et la chemise reboutonnée de moitié, elle tire dans le sens contraire. Non. Ça ne peut pas finir comme ça. Non. Non ! NON ! « Non ! Mais lâche-moi ! Lara... Lara ? » Elle panique. Et rage. Et panique. Et rage. Et pleure des larmes qui ne coulent pas encore tout à fait. Malgré les doigts qui essayent de glisser sous l'étau, la poigne est d'acier. Will tombe, trébuche dans une tentative futile de dégagement. Mais Lara est plus forte qu'elle, et plus en colère, aussi. « Lara ? S'teuplaît. On peut en discuter. Je... Je voulais pas, ok ? Ecoute-moi. Je vais me rattraper... Je- - Fais mieux, rentre chez toi, pauvre conne. » On ne lui donne pas d'autres opportunités que déjà, la porte se referme sur son nez.

Will reste statique pendant deux bonnes minutes, à la fois choquée et abasourdie. Réveillée de sa transe par le passage d'un voisin, elle finit par rassembler ses esprits. Elle vient de se faire jeter dehors. Elle. Wilhelmina Wargrave. Là, sur le palier, son premier réflexe est d'aller pour son téléphone. Or, ses phalanges tombent plus volontiers et plus fortuitement sur la clé de l'appartement. Si elle n'a pas l'audace de rentrer à nouveau (ce serait du pur suicide), elle concède à la morale qu'elle ferait mieux de les jeter dans la boîte aux lettres. Ce n'est pourtant pas du tout ce qu'elle fait quand son poing vient quasiment s'éclater contre le bois. Le garde-fou de sa colère semble commencer à s'effriter. « Lara ? Ouvre ! » La voix gratte quelques décibels, et peu importe si elle doit taper un scandale devant le bâtiment entier. « Ouvre putain ! Crie-t-elle plus fort. Tu crois que c'est facile ? Ok ! Ok, j'ai dérapé. Je suis désolée, merde ! Désolée d'être aussi conne ! Désolée de penser que ma vie serait plus cool si j'étais juste... Conforme. » Elle soupire péniblement. Conforme, ici, voudrait signifier diplômée, talentueuse et hétéro. Surtout hétéro, car dans leur monde, il est aisé de se passer deux deux premiers avec de l'argent, et de la gueule (deux choses qu'elle a). Sont-ils des monstres pour autant ? Non. Non, elle n'irait pas jusque là, ni ne le pense outre mesure. « Désolée de penser que ma vie serait moins éprouvante si je suçais ! Désolée de préférer la facilité ! Je suis une putain d'abrutie doublée d'une saloperie de lâche ! Tu veux savoir ? Ma vie aurait été plus simple avec n'importe quel mec, c'est clair. Mais ma vie aurait aussi été plus simple avec n'importe quelle autre meuf que toi ! » Cette dernière partie était peut-être de trop. Les nerfs et la fatigue combinés ne supportent pas le rejet et la pression. « Tu t'rends même pas compte à quel point ça crève, de te courir après ! Ou alors tu t'en fiches. Et c'est ça, le pire. Je crois que tu t'en fiches. De toi, de moi. De nous. De tout ça. Et c'est ok. Tu m'as rien promis, après tout. Rien du tout. Mais quand même. Ça fait mal, bordel. Tu veux pas de moi ? Tu veux plus de moi ? Très bien... Je... » Non. Elle ne s'en sent pas la force. Son cœur grossit à l'intérieur de la cage thoracique, et compresse ses poumons à l'en asphyxier.

Peut-être que c'est pour le mieux.
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Lara Ovcanič

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MessageSujet: Re: sur le mur tu me plaques, là où le dos d'autres filles a laissé d'autres marques.   sur le mur tu me plaques, là où le dos d'autres filles a laissé d'autres marques. EmptyVen 15 Mar - 3:40

Dès le battant retourné à son cadre, Lara guette les signes d’un début d’accalmie. Les omoplates contre le mélaminé de sa porte ridiculement mince, elle entend jusqu’au déferlement de colère qui jaillit en torrent de son crâne et se jette dans sa poitrine. Elle aurait vraiment, vraiment, pu la frapper au visage, et ça sans grand compromis avec sa conscience ou bien ses principes. Peut-être a-t-elle lu l’incompréhension dans les deux pupilles fixes et choquées de Will. Ou la peur. Peut-être qu’elle tient malgré tout à cette fille. Peut-être qu’elle s’en fiche, et qu’on ne mérite même pas qu’elle questionne son comportement. C’est pour cette résolution que le cœur de Lara s’emballe sur un rythme plus lent. Son dos s’écarte de la paroi. Du bout des yeux, elle cherche machinalement une cigarette – ou mieux, de la weed – parmi le débarras de son appartement. Le soutien-gorge de sa dulcinée est là où l’anglaise l’a abandonné la veille. On grince, côté dentition serbe. C’est joli, c’est délicat et très chic. Ça n’a donc rien à faire là. L’ennui, c’est que Lara se refuse à rouvrir afin de s’en débarrasser. Ça vaut à peine l’effort de le balancer aux ordures et, comme si Will avait pu sentir le sort misérable que l’on fait à ses effets, l’imprudente se met à gueuler. Ce quartier est pourri. Les cloisons sont fines. L’isolation, un mot étranger. On pourrait entendre le sur-voisin baiser par-dessus le voisin qui pisse. Alors Lara ne se fait aucune illusion sur le déballage en règle que Will fait de leurs affaires. Et c’est précisément le sujet quand on y pense… Pour Will, tout cela n’a aucune conséquence. Ce ne sont que des mots et elle sera rentrée dans son pavillon protégé avant l’heure du déjeuner, et longtemps avant celle de la nuit. La serbe vit là tous les jours. Elle affronte les regards, les silences et les mots. Les gestes, parfois, aussi. Au cas où quelqu’un l’ignorerait encore, la locataire du 76C est une putain de gouine.

Lorsque Lara comprend qu’on ne lui foutra pas la paix, elle ramasse suffisamment de vêtements presque-propres pour se vêtir. Tant pis, elle ira faire ce boulot déconnant, et à l’heure dite en plus. Ressasser la médiocrité de son travail l’aide à se distraire des assauts gueulards de l’autre côté de cette porte en papier mâché. Wilhelmina Wargrave est une enfant gâtée. Personne n’a pensé à lui dire que sa vie était déjà pour le moins conforme… personne à part Lara, des centaines de fois, en langues anglaise et serbe, poliment et moins poliment. L’entendre geindre, c’est presque du combustible pour la haine.

Elle n’a pourtant pas tort sur toute la ligne. Plus qu’un homme, une autre femme lui faciliterait l’existence. Lara n’a jamais prétendu être facile à vivre, pas plus qu’elle n’a vraiment encouragé leur relation. Les choses se sont précipitées ainsi, sans ordre ni logique, sans calcul ni esprit. C’est la faute au désir, à la complicité, à l’habitude et à l’intimité… C’est comme ça, et leurs disputes sont mêmement inévitables.

« Tu, quoi ? » La serrure claque au moment de cracher Lara sur le paillasson. Une besace est jetée sur son épaule et ses clefs tombent dans la poche de son blouson. « Tu vas me quitter ? On n’est pas ensemble. Tu vas continuer d’hurler ? T’as déjà réveillé tout le quartier, de toute façon… » Son regard d’assassin ne s’arrête pas vraiment à la trombine. Quelque chose menace trop méchamment de céder, et Lara suppose que ce sera la chaleur tendue dans ses poings. « T’es pas contente ? elle balance en dépassant Will d’un léger coup d’épaule. Tu m’as bien niqué et t’as le droit de retourner jouer les hétéros. Dis pas que j’tiens pas mes putain de promesse, joli-cœur. »
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MessageSujet: Re: sur le mur tu me plaques, là où le dos d'autres filles a laissé d'autres marques.   sur le mur tu me plaques, là où le dos d'autres filles a laissé d'autres marques. EmptySam 16 Mar - 21:58

Will pensait ne pas pouvoir se sentir pire qu'en dégueulant toutes ces vérités dans le vide. Or l'apparition de la serbe et ses mots poignards démultiplient le ressentiment. D'instinct, elle baisse les yeux. D'accord. Puisqu'il faut que ça se passe de la sorte... « N'oublie pas tes clés ! Crache-t-elle avec venin et sarcasme. » L'objet est balancé dans le dos sans plus de cérémonie. Et puis, elle continue sur la route opposée, pour rejoindre la sortie de secours. Will renifle, se gratte nerveusement le poignet ; on dirait qu'elle va fondre en larmes d'un instant à l'autre.

Elle ne remarque que la troisième porte du couloir est ouverte que lorsqu'elle passe devant ce type mal léché qui, les bras croisés, la dévisage sans retenue. Ancienne effrontée et reine-enfant, la jeune femme lui renvoie, par pur réflexe, une œillade mauvaise pour se raviser dans la seconde : elle n'est pas sur son territoire, se rappelle-t-elle. C'est la seconde de trop. Le prétexte que semblait attendre l'autre pour lui rentrer dedans. « Pourquoi tu m'regardes comme ça ? T'as un problème ? - Pardon ? C'est toi qui nous regardait comme un vieux pervers frustré. Parce que tu nous regardais, non ? Evidemment que tu nous regardais. Alors quoi ? C'est ça, ton truc ? Le voyeurisme ? C'est bon ? T'as pris ton pied ? T'as la trique, maintenant ? » Un petit sourire mesquin encoche ses lèvres. La colère et la déception lui font visiblement faire et dire n'importe quoi, car de toute évidence, elle n'aurait jamais osé lever la voix dans d'autres circonstances. Quand Will constate la colère monter aux joues du gars, une sorte de satisfaction morbide lui agrippe le visage et, devant le silence, elle se contente de reprendre sa route. « C'est bien ce- que je pensais, que de la gueule. Souffle-t-elle pour elle-même avant d'être interrompue. » Une main rugueuse la retient par le bras. Super. C'est le moment où, dans les films, on se fait casser la gueule, c'est ça ? Putain.
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