what's up. (bernie)

Fin de son cours de français, Ophelia était naturellement allée poser des questions de grammaire à son professeur. Parce qu'elle n'a jamais été de ces élèves qui se ruent en dehors de la salle de classe, tenant trop à réussir pour vouloir gagner quelques minutes sur le prochain bus. Elle prend son temps, et quand elle sort de la pièce, elle ne croise plus aucun lycéen. Ils sont certainement tous partis en pause, Kaz compris sûrement. Elle sait qu'elle le retrouvera au prochain cours, et comme souvent, ils s’assiéront côte à côte. Elle aime sa compagnie la rouquine, quand bien même les langues se délient sur le passage. La racaille, la bourge. C'est souvent ce qu'on dit d'eux, l'air narquois en prime, un peu comme si d'un coup ils n'avaient plus de prénom et étaient simplement définis par leurs classes sociales. Elle n'aime pas vraiment ça, et elle n'hésite pas à clamer qu'ils peuvent être amis malgré leurs différences. Elle se fiche de l'avis des autres, sur ce point. Kaz est bien le seul à l'aider autant, à ne jamais la mettre de côté. Elle en a besoin, la gamine, de cette attention-là, de ne plus se sentir seule. Y a toujours cette étiquette de petite nouvelle qui lui colle à la peau, son accent qui n'arrange rien, qui laisse toujours entendre qu'elle n'est pas d'ici. Elle voit Bernie, au loin, parfois transparent aux yeux des autres lycéens. Mais Ophelia, elle l'aime bien, elle a presque l'impression qu'ils sont amis aussi. De là, elle n'est pas sûre qu'il aille bien. Il semble grommeler dans son coin. Peut-être est-il simplement de mauvaise humeur ? Elle ne connaît pas vraiment ça, elle, trop positive contrairement à d'autres. Elle s'approche de lui, parce qu'elle ne passe jamais tout près sans au moins le saluer. Là, elle a un peu de temps devant elle, la jeune fille. Elle arrête sa course à sa hauteur, tandis qu'il semble s'acharner sur un des murs, produits de nettoyage en main. « Bonjour Bernie. » lui dit-elle avec son beau sourire, espérant lui mettre un peu de baume au cœur de par sa présence. Elle, en tout cas, elle aime bien la sienne. Lui aussi, il est un peu différent, mais ce n'est pas ce qui effraie la rousse. Tant pis si on trouve encore le moyen de médire sur elle. « Tu vas bien ? Tu as besoin d'aide ? » propose-t-elle gentiment.

@bernie trevino