( intrigue une ), scène huit

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- scène huit -

acteurs : @loam filipps, @lip saint-clair, @kat calhoun & @kendra thornton
lieu : solent road, le one stop stores.
thème audio : only piano, loneliness.

fidèle au poste, kendra termine son service. elle est à la caisse, elle distribue des sourires, leur offre ses dents bien lisses. dans la petite pièce, y'a aussi loam, lip et kat, réunis par hasard au détour d'un manquement dans leurs placards. la tempête a commencer, assez pour qu'aucune sortie ne soit pressée. un bruit sourd et les lumières qui cèdent à l'obscurité, c'est le court circuit assuré. et ces foutues portes électriques qui, sans alimentation, restent bloquées. dans un réflexe désespéré, kendra appuie sur l’interrupteur, pensant ramener un brin de lueur. et c'est l'explosion, pas de flamme mais la projection du béton. loam est au sol, inconscient et le rouge qui coule sur sa tempe tandis que kat voit son bras pénétré par un morceau de métal acéré. dans les murs tout autour, ça grésille, ça fait un bruit sourd. la menace des flammes pas encore écartée. il va falloir vous sauver, peut-être par la fenêtre et avec les blessés, le temps vous est compté.

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INTRIGUE - supermarket

ft. @loam filipps, @lip saint-clair, @kendra thornton

J’ai passé une nuit des plus agaçantes. Entre les cris provenant des voisins et les problèmes liés à la connexion wi-fi, rien n’allait. Mais j’m’en moquais. J’me disais qu’ça irait sûrement mieux l’lendemain. J’m’attendais certainement pas à ce que j’sois bloquée dans un endroit. Dans c’supermarché que j’apprécie vu l’nombre d’promotions qu’il y a régulièrement là-bas. Puis faut l’avouer, il est l’un des mieux positionnés à Head Hill. J’avais pour objectif d’acheter d’quoi m’nourrir durant les nombreux films et séries qu’j’visionnerai si personne n’acceptait d’m’accompagner dans la soirée.

Mais alors que j’me situais dans l’supermarché depuis une bonne quinzaine d’minutes, faisant l’tour petit à petit dans chaque rayon, prenant l’temps d’observer l’ensemble des aliments proposés ; il y a eu ce premier souci. Des bruits, des sons qui semblaient provenir de tout ce qui se relie à l’électricité de l’enseigne. Sur l’coup, j’me disais qu’ça devait être un simple déréglage, qu’ça serait rapidement réglé. Pour finalement, en fonction de la réaction de l’une des caissières toujours souriante et rayonnante, comprendre que rien de tout ça n’était normal, encore moins habituel.

Vu l’caractère que j’ai, je n’ai pas voulu m’inquiéter de ce qui pourrait bien s’produire ensuite. Jusqu’à ce qu’j’ai remarqué cette jeune femme se lever de sa chaise, quitter la caisse et ne pas être remplacée. Effectivement, on était peu à être encore présents au One Stop Stores. Et heureusement.

Heureusement dans la mesure où tout s’est mis à mal tourner d’un coup. Presque un drame. Pas mieux que ce qui sortirait tout droit de l’imagination d’quelqu’un passionné par le malheur frappant autrui dans les films ou livres. À peine je clignais des yeux, à peine j’entendais une personne intriguée à propos de ce qui s’apprêtait que j’me sentais projetée au sol, ne pouvant pas réagir. Voilà que j’me vois obligée d’rester durant quelques secondes dans une position ne me plaisant pas, celle du « je ne peux rien faire de plus même si l’envie me guette. », un morceau de métal s’étant faufilé à minima dans ma peau au niveau d’mon bras droit.

nightgaunt

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t'as envie d'le tuer, tes frangins qui se sont ligués pour t'envoyer à la supérette, tout ça parce qu'il manque des conneries à bouffer devant la télévision. tu fronces un peu les sourcils, déambules dans les allées, sans arriver à te décider. parce qu'il y en a un qui veut des chips, l'autre des bonbons, la troisième qui veut autre chose, et au final y'a que quelques pièces dans ta poche, pas grand chose pour satisfaire tout le monde. et ça soûle, c'est la merde, t'as envie d'rentrer et de leur dire d'aller se faire foutre.
tu glisses tes doigts dans tes cheveux, les éloignes un peu de ton crâne. tu bossais pas ce soir, t'avais la flemme de bouger de la maison, alors tu t'es contenté d'un jogging trop large, mais putain de confortable. t'as toujours la flemme de t'habiller bien en dehors de tes spectacles. soupir au bord des lippes, tu secoues la tête de gauche à droite, soupirant un peu.

tu t'es enfin décidé, sans doute trop lentement. tu t'approches, non loin d'la casse, de la jolie fille qui y bosse (même si t'es pas franchement intéressé par les nanas). sourire au bord des lippes, un peu trop forcé, en réalité.
tu paniques pas spécialement, mais les plombs sautent, le noir prend place et ça t'permet d'oublier le fait que tu viens d'voir lip, plus loin, dans les allées. t'avais pas fait gaffe, et t'as pas envie d'perdre un peu trop la tête comme l'autre fois. tu fronces les sourcils, jolie caissière qui se dirige vers l’interrupteur. mais ce n'est pas la lumière escomptée qui jaillit.

explosif, le béton qui vole, le trou noir, douleur dans la tempe.
tu sais pas, tu sais plus
ou est-ce que tu te trouves ?
quoi, qu'est-ce qu'il vient de se passer ?

tu fermes les yeux,
le trou noir.
(pour le moment.)

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@loam filipps @kat calhoun @kendra thornton

sortie nocturne. pas de bar, pas d’alcool, pas de potes. juste la solitude et le supermarché ce soir. programme cinq étoiles pour le saint-clair. l’essentiel à acheter pour ne pas mourir de faim. des courses rapides. tu ne veux pas t’éterniser. ils n’annoncent pas une nuit très calme. tu t’attardes pas vraiment. tu vois du coin de l’oeil le gamin que t’as frappé il y a quelques semaines au club de strip. tu tournes le dos. pas le temps d’élever la voix et de relancer un scandale. achète ta pizza et ta bière, lip et casse toi. t’as plus beaucoup de temps avant que ça se lève. t’es en pleine indécision entre une trois fromages et une reine quand le courant pète. tu souffles, agacé. la soirée s’annonçait déjà mal. elle commence juste plus tôt. tu veux payer et te barrer. mais tu parles trop vite. avant même de comprendre ce qu’il se passe, explosion. projection du béton. les boites de conserves projetées au sol. cris au loin. silence. tu te retrouves au sol. premier réflexe, vérifier que t’as rien. pas de sang, pas de coupures. t’es entier. alleluia. juste beaucoup de poussière sur ton polo ralph lauren. rien de grave. tu te relèves. t’analyses rapidement autour de toi. tes yeux qui se posent sur lui. forcément. il est au sol. sans bouger. il semble pas se relever. drama queen. tu t’avances vers lui. la tempe ensanglantée. respiration présente. les yeux fermés. « putain. réveille toi connard. » que tu lâches sans trop savoir quoi faire. les premiers secours c’est pas vraiment ce qu’on t’apprend dans ton monde. alors tu poses ta main sur son épaule et le secoue. violemment. parce-que t’arrives pas à être normal face à lui. même quand il est incapable d’ouvrir sa grande gueule. puis tu tournes la tête. tu recherches les autres. vous étiez pas que deux avant l’explosion. il y en avait d’autres. « quelqu’un est conscient ? ou je suis le seul con à l’être… » que tu cries dans l’espoir d’avoir une réponse. si la fin du monde repose sur tes épaules, c’est l’apocalypse assurée.

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INTRIGUE - supermarket

ft. @loam filipps, @lip saint-clair, @"kendra thornton"

Sérieusement, c’pas le moment. Genre vraiment pas. S’il y avait bien quelque chose qui pouvait m’agacer, c’le fait d’être dans d’beaux draps. À la fois mise de côté et entourée d’un tas d’personnes dont certains n’réagissant même plus. J’ai l’impression d’être l’une des rares à être encore éveillée. L’impression d’être l’une des rares à n’être uniquement blessée qu’au bras et non à un endroit plus sensible que ça. J’sais bien que le fait d’avoir un bout d’métal planté dans l’bras c’pas d’tout repos.

J’sais bien qu’c’pas quelque chose à caser comme peu dangereux. J’encoure un risque, mine de rien. Imagine que c’bout ait été touché par plusieurs personnes, c’est-à-dire, des malades également. Il y a de fortes possibilités qu’j’me choppe une maladie. Putain. Sérieusement, y a qu’à moi qu’ça pouvait arriver c’genre d’conneries. V’là l’début du drama. V’là le début du merdier total dans lequel on est tous ancré, désormais. J’suis ni indemne ni gravement atteinte mais alors si j’tente d’me relever soudainement, j’crois que ça va créer en moi un p’tit problème. T’sais c’genre d’soucis où, d’un coup, tu sais pas ce qui s’produit dans ton corps. C’t’instant où tu t’sens juste chuter et qu’t’es incapable d’savoir pour quelle raison. Ouais. Voilà pourquoi j’bouge pas pour autant.

Par contre quand j’bouge la tête et qu’j’remarque qu’un gars proche de moi est totalement au sol tel un foutu cadavre, j’réfléchis. J’songe à comment on va bien pouvoir s’sortir d’tout ça. Putain. Et si on était nombreux à être dans cette situation ? Et s’il y avait des gosses parmi nous ? Fais chier. Genre, vraiment. « putain. réveille toi connard. » j’le remarque ce gars qui s’est rapproché d’celui que j’ai vu en premier. Il a pas l’air d’savoir comment s’comporter pour quelqu’un qui n’a rien eu. Putain. Si on est tous dans ce cas, on est pas sortis. Vraiment pas. J’attends qu’il stoppe de se préoccuper de l’inconscient, du moins, celui qui a l’air de l’être avant d’me concentrer réellement sur lui. Il n’a pas l’air de m’avoir vu. Du coup, dès que j’l’entends demander si quelqu’un d’autre est conscient, j’esquisse un léger sourire. Et j’sors un « Moi, à part un bout bloqué dans c’putain d’bras, j’vais bien ! » espérant qu’il puisse m’entendre et ne m’ignore pas non plus.

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