staying power (wesley)

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Tu remarques déjà le changement dans le grand open space au poste, le matin en arrivant. Les bureaux ont été mis de manière à ce que les nouveaux binômes puissent travailler ensemble en toute tranquillité. Tu réalises que c'est pour bientôt, demain en réalité. Tu n'as pas vu les jours passer depuis l'annonce du chef et tu as déjà envie de râler alors que la journée commence tout juste. Tu n'as pas envie de faire face à la réalité, pas maintenant, pas ce matin, tu as passé une nuit pourrie. Tu t'arranges donc pour passer ta journée sur le terrain, à boucler les dossiers en cours majoritairement des histoires de cambriolage. Tu ne sautais pas de joie à l'idée de travailler avec Wesley, mais tu voulais au moins présenter des dossiers plus ou au moins avancés, histoire de montrer que tu es quand même un flic sérieux. Mais interroger des retraités n'est pas la chose la plus enthousiasmante que tu ais pu faire depuis que tu es flic mais ça fait partie du job. Au cours de la journée, tu reçois l'appel du chef qui t'annonce que tu dois rester au poste jusqu'à tard dans la nuit, tu étais de permanence. Curieusement, tu prends la nouvelle comme elle vient, de toute façon tu dors très peu en ce moment, alors que tu passes la nuit au poste ou à te tourner dans ton lit, le choix est vite fait. Et puis souvent, il n'y a aucun appel, tu pourras avancer la paperasse et finir de taper tes rapports. Tu finis par rentrer au poste à 20 heures passés, croisant tes derniers collègues qui rentraient chez eux. Tu aimais l'ambiance du poste à cette heure. Pas un bruit à part le ronronnement de certains ordinateurs restés allumés, la bonbonne d'eau dans le distributeur et la cafetière qui te garantissait une réserve raisonnable pour la nuit.

Tu parviens à terminer d'installer tes affaires à ton bureau après tout ce chambardement. Une pile de dossiers tient en équilibre, tu ne sais pas comment, sur le bord de ton bureau, ton objectif de la soirée et d'une partie de la nuit. Tu aurais pu être chez toi mais personne ne t'y attend. Tu penses rapidement à tes filles qui sont chez leur mère et que tu ne verras pas avant une semaine maintenant. Tu soupires avant d'écarter ces pensées de ton esprit, tu n'avais aucune envie de ruminer ce soir, tu avais du boulot. Tu lances un peu de musique sur ton téléphone, pas trop fort, juste assez pour avoir une petite ambiance sonore. Tu regardes l'heure réalisant par la même occasion que tu n'avais pas mangé. Tu te promets d'avancer un peu avant d'aller chercher quelque chose à grignoter en bas de la rue, un peu plus tard. Tu ouvres alors le premier dossier afin d'en commencer ta lecture, histoire de te replonger dans cette affaire, les pieds posés sur le bureau. Une soirée comme une autre en somme.

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L'esprit de contradiction, ça vous dit quelque chose ? Un trait de caractère que semblait développe (ou en tout cas manifester plus ostensiblement) Wesley à présent car en toute logique, vu la tension qui régnait habituellement entre eux, il aurait du choisir n'importe qui d'autre plutôt que Charlie. Mais c'était mal connaître notre cher spécimen que de penser d'une, qu'il avait une telle logique en premier lieu, et deuxièmement, qu'il ne pouvait nier l'attirance qu'il avait envers son collègue. Il ne saurait même pas dire avec précision ce qui créait entre eux cette tension, il ne s'expliquait même pas encore, des années après, le fait qu'ils en soient venus aux mains quand ils se sont croisés pour la première fois. C'est peut-être précisément pour cette raison qu'il voulait tenter l'expérience, parfaitement conscient cependant que ça pouvait potentiellement se finir sur une nouvelle bagarre entre eux. Pas que ça lui fasse peur, en général il est le premier à aimer mettre sur la tronche à quelqu'un quand il le faut mais il préférerait utiliser ses mains d'une autre manière, si on est honnêtes (et ne jouez pas les prudes, vous avez très bien compris de quoi je parle ici). Mais bon, pour l'instant, rien d'officialiser donc il continuait à passer sa journée comme il le faisait d'habitude, en faisant une patrouille, histoire de surveiller certains coins et d'occuper son temps, aller prendre quelques cafés dans les environs pour éviter de se bousiller les intestins avec le jus de chaussettes habituellement servi au poste et bien entendu, remplir la paperasse. De loin la partie que tout flic digne de ce nom rechigne à faire mais qui est pourtant une part vitale du job. La sienne est le plus souvent faite de façon expéditive, c'est pas un poète ce cher Wes, pas quand il s'agit de rédiger un rapport en tout cas. Pas de palabres, pas de figures de style, il met l'essentiel, les faits et basta. Il est flic après tout, pas romancier. Puis si personne en plus haut lieu n'est venu se plaindre de sa plume, pourquoi devrait-il faire plus d'efforts ? Bref, il était content de pouvoir rentrer après sa journée mais alors qu'il est quasi à sa voiture, il entend deux collègues qui quittaient le bâtiment juste derrière lui dire que Brock se retrouve de permanence. Et aussitôt un léger sourire se fend sur son visage. L'occasion est trop belle pour qu'il la laisse passer.

Il monte donc au volant de sa caisse et démarre, prenant la direction d'un des petit restaurant à proximité et qui servait une nourriture décente (des années de service actif vous font perdre peu à peu vos standards de ce côté là, croyez-en son expérience). Un autre petit détour pour prendre deux grands cafés bien chaud et le voilà de retour au poste. Apporter une offrande en signe de bonne foi, c'était un beau geste, pas vrai ? Bon, peut-être bien que ça cachait autre chose pour Wes mais ça il n'allait certainement pas le laisser paraître pour le moment. Il cherchait à lui montrer qu'il pouvait, dans ses rares moments, ne pas être un crétin fini, pas la peine de lui faire comprendre qu'il était une sorte de sujet d'études pour le moment. Ainsi, pointant son nez à nouveau dans les locaux du poste, notre cher flic déposa sa livraison spéciale ainsi que son petit derrière sur le bureau où se trouvait Charlie, arborant un sourire bienveillant. « Double café bien noir pour que tu aies un minimum de vrai caféine dans ton système et burritos avec extra frites pour pas que tu nous crèves d’inanition. Cadeau d'la maison. » annonça-t-il tout en retirant sa veste pour aller la mettre sur le dossier d'une chaise un peu plus loin, faisant glisser celle-ci vers le bureau ensuite. « Tu m'excuseras mais j'ai pas pensé à prendre les chandelles. » ponctua-t-il alors, son sourire légèrement moqueur fixé sur ses lèvres.

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Tu distingues un mouvement dans la pièce mais tu es bien trop absorbé par tes notes pour réagir tout de suite. "Double café bien noir pour que tu aies un minimum de vrai caféine dans ton système et burritos avec extra frites pour pas que tu nous crèves d’inanition. Cadeau d'la maison." Ton cerveau se met en état d'alerte rouge dès que tu entends cette voix familière. Attention connerie imminente. Mais ton ventre, lui, crie toute son admiration pour Wesley et il se manifeste même par un petit grognement (si tu le pouvais tu le fusillerais du regard mais c'est encore impossible d’interagir avec une partie de son corps, et c'était bien dommage dans certains cas) qui ne te rend pas vraiment service sur le moment. Tu n'avais pas besoin de lui pour te nourrir après tout mais tu te contentes de le fixer quelques secondes, interloqué. "Euh... merci ?" Oui bon d'accord tu ne t'attends pas à un ce geste de sa part d'où cette hésitation quant à le remercier. Il voulait quoi, enterrer la hache de guerre ? Ce n'était pas forcément une guerre ouverte entre vous pour être honnête, vous avez juste démarré du mauvais pied il y a quelques années. Vous aviez réussi à travailler quelques fois ensemble et les choses s'étaient plutôt bien passées mais cette tension était toujours bien présente entre vous. Elle était palpable, tu la sentais en ce moment même. Tu ne saurais même pas définir ce que c'est mais lorsque tu aperçois Wes, en général, des sentiments contradictoires t'envahissent. Ton cerveau te somme de l'ignorer mais en ce qui concerne ton corps c'était tout autre chose. Même ce dernier semble hésiter puisque l'envie de l'assommer était aussi forte que celle de le renverser sur ton bureau avant de l'embrasser. C'était vraiment une mauvaise idée de penser à ce genre de choses alors qu'il venait de s'asseoir sur le-dit bureau. A croire qu'il lisait dans ton esprit, et ça, ce serait vraiment la pire chose qui soit.

Tu le suis des yeux, tu le vois retirer sa veste -là aussi, était-il obligé ?- et rapprocher une chaise. Donc il comptait te tenir compagnie, encore une fois, tu n'étais pas attendu à cela de lui. Autant t'y habituer, tu étais officiellement son partenaire dans quelques heures. Tu appréhendais les premiers jours à ses côtés. Est-ce vous alliez tomber d'accord sur les directives à prendre lors de vos enquêtes ? C'est cela que tu craignais car tu étais plus têtu qu'une mule et tu ne lâchais jamais le morceau et le peu de fois où tu as pu bosser avec lui, tu as pu remarquer qu'il était un peu dans le même genre. C'était quitte ou double, soit vous allez vous compléter, soit c'était du suicide. Mais vous n'y étiez pas encore. "Tu m'excuseras mais j'ai pas pensé à prendre les chandelles." Tu fais de ton mieux pour ne pas avaler ton café de travers. Tu lui lances un regard, haussant un sourcil. Il était donc joueur ce soir, intéressant. Bizarrement, tu avais aussi envie de jouer. Tu prends alors un air faussement contrit, une main sur le coeur. "Oh Wes, j'en attendais tellement plus de toi, je suis tellement déçu... notre première soirée !" Tu ricanes légèrement avant de lorgner sur les frites qui te faisaient de l'oeil depuis l'instant où il les avait déposées sur ton bureau et ton ventre criait famine, autant accepter ce cadeau, certes intriguant mais bienvenu. Tu enlèves finalement les pieds de ton bureau et te rapproches un peu, histoire de ne pas en mettre partout. Tu dévores quelques frites et tu ne peux pas t'empêcher de grogner de plaisir. Oui bon la bouffe avait toujours cet effet sur toi, tu n'y pouvais rien, c'était humain après tout. "Donc si je récapitule, au lieu de rentrer chez toi, tu es parti me chercher à manger ? Tu sais que je t'épouserai pour moins que ça ?" Le pouvoir de la nourriture, ça vous faisait dire des conneries parfois. "Ou alors tu en profites pour m'empoisonner ? Enfin c'est ce que j'aurai fais moi..." Avec un petit clin d'oeil en prime. Tu lui envoies des signaux contradictoires, tu en es parfaitement conscient mais tu sais même pas ce que tu veux toi, au moins ça te laisse le temps de réfléchir.