alone together. (kaz)

Sortie de lycée. Gamins qui fument comme des grands, qui font des blagues en dessous de la ceinture qu'Ophelia ne comprend pas toujours. Très rarement, en réalité. C'est limite si elle n'a pas abandonné, trop différente de ceux de son âge, qui jouent bien trop aux adultes. Elle, elle est trop sage. Trop délicate. Trop blanche pour ce monde-là. Et puis elle travaille, autant en classe qu'en dehors pour se faire un peu d'argent de poche. Ses parents ont beau la gâter, elle n'obtient pas tout en claquant des doigts pour autant. Ils ont toujours voulu qu'elle saisisse qu'elle finirait par devoir se débrouiller par elle-même. Pourtant, ils la brident comme une enfant sur certaines choses. Sur ses sorties, l'usage de son téléphone et plus particulièrement les réseaux sociaux auxquels elle n'a pas droit. Puis, son portable vibre dans la poche de son manteau de laine. Une maman un peu en panique qui a absolument besoin de faire garder sa fille jusque dans la soirée. Ophelia accepte tout de suite, toujours prête à rendre service à quelqu'un. Surtout quand la personne semble aussi désespérée. Rapidement, elle prend le chemin du collège, non loin de là, pour aller chercher la petite. Pas si petite que ça, mais quand même. Elle prend sa mission au sérieux. Suivant la description détaillée de sa mère, elle la trouve. Une vraie fille d'amour à première vue. Elle s'intéresse, la rouquine. Elle lui pose des questions sur ses cours, sur ses passions, pas trop timide quand les autres sont plus jeunes qu'elle. Elle la suit jusqu'à chez elle, et elles discutent tout le long du trajet. C'est agréable, léger. Elle aime bien faire ça, ne rechigne jamais quand on lui propose de garder des enfants. Parfois, elle garde ou promène des animaux aussi. En entrant dans l'appartement, quelque chose lui dit qu'ils sont nombreux à vivre ici, et pourtant ça n'a pas l'air si grand. Elle se rend bien compte, de la chance qu'elle a chez ses parents. Elle a tout ce qui lui faut. Toutes les deux se posent sur la table de salon, et Ophelia aide la collégienne à faire ses devoirs. Elles prennent leur temps, et, quand elles en ont fini, elle la laisse faire ce qu'elle veut tout en étant attentive à ce qu'elle n'ait besoin de rien. Elle travaille ses cours à son tour, toujours avec la même concentration, tellement qu'elle ne voit pas le temps passer jusqu'à temps que le soleil se couche. La seule chose qui la sort de ses pensées, c'est la porte de l'appartement qui s'ouvre. La mère peut-être ? Ou un membre de la fratrie ? Elle se lève alors, pas forcément à l'aise à l'idée que ce soit quelqu'un d'autre que la mère. Mais quand elle voit une des deux silhouettes, elle est plutôt soulagée. « Kaz ? Qu'est-ce que tu fais là ? » demande-t-elle sans trop comprendre. Ophelia n'a pas encore fait le lien, n'étant encore jamais venue ici, et encore moins avec Kaz. En général, c'est lui qui la raccompagne. « Bonjour. » ajoute-t-elle rapidement à l'attention de la jeune fille qui l'accompagne. Une amie ? Peut-être plus ? Elle se met à se poser mille questions qui ne devraient même pas lui traverser l'esprit.

sonnerie du bahut qui fait étirer les lèvres. kaz qui quitte le lycée trop tôt. dernière heure de cours séchée sans grande raison apparente. carcasse qui se hisse sur l'vieux bmx avant d'filer contre le vent. trottoirs qu'il monte en lâchant des bonds gigantesques. rues dans lesquelles il file à vive allure. bagnoles qu'il manque de se bouffer à chaque carrefour. bruits de klaxons et d'circulation dérangée qui fusent dans l'centre-ville; ça l'fait rire en plus le gamin. inconscient et insouciant des dangers qui s'promènent en ville. véritable petit con. ruelle peu éclairée qu'il gagne en une fraction de seconde. bmx qui laisse retomber à même le sol sans trop faire gaffe. kaz qui s'dirige vers une porte sur laquelle son poing s'abat. plusieurs fois. rapidement. y'a un bruit sourd qui s'y échappe quand il cogne dessus. putain barney ouvre la porte, arrête de faire l'con. qu'il gueule en plein milieu d'la ruelle. sans trop s'soucier des passants qui passent à proximité. téléphone portable qu'il sort d'la poche de sa veste pour y jeter un coup d’œil. faire gaffe à l'heure. et faire gaffe surtout au fait qu'le bahut ai pas appelé la maison. regard en biais pour vérifier qu'la matriarche king l'incendie pas par message. pour vérifier qu'il ai pas vingt-cinq appels manqués. y'a juste un message qui l'prévient qu'elle sera pas à la maison ce soir. qu'elle a fait venir une baby-sitter pour lola. champ libre total à la maison. pas d'règles ou d'interdits pour ce soir. fin rictus qui s'dessine sur son visage avant qu'il le range à nouveau. la porte s'ouvre dans un bruit sourd. qu'est-ce que tu veux king ? carcasse large qui glisse à peine hors du bâtiment. kaz qui fronce légèrement les sourcils pour pouvoir l’apercevoir. sac de cours qu'il amène devant lui avant d'faire un pas en direction d'la porte. il m'faut du matos. j'ai d'quoi rentrer quelques billets facilement c'soir. les regards en disent long. sourires qui laissent apparaître les dents des deux guignoles. y'a plus d'autres mots dans leur conversation. juste un énorme sachet plastique qui sort d'la porte et qui s'glisse dans le sac de cours du gosse. gosse qui tarde pas à reprendre son bmx et à s'barrer en direction de la maison. deuxième gamine king qu'il récupère dans l'centre ville pour éviter d'la faire marcher. nuit qui commence à tomber sur la ville alors qu'les gosses arrivent à bon port. porte de l'appartement qui s'ouvre dans un bruit sourd. aucune discrétion ces gosses. y'a un silence de plomb dans la baraque. un silence de mort. pas affolant quand on sait qu'la mère king est pas dans les pattes. veste et sac de cours qu'il quitte dans l'entrée. voix féminine qui le tire de ses occupations et qui lui fait relever la tête. poupée rousse qui se dessine sous ses yeux. ophélia. léger sourire qui illumine son visage presque immédiatement. bien qu'une forte dose d'incompréhension l'pique directement. sourcil qu'il arque légèrement suite à la question de la rousse. j'crois que... c'est plutôt à moi de te demander ce que tu fais chez moi ? léger rire qui s'échappe des lèvres du gamin presque inconsciemment. et puis il capte que ce soir, il l'a plus ou moins laissée en plan. qu'il l'a pas raccompagnée comme c'était habituellement. il l'a pas prévenue, non plus. coup de coude qu'il balance à sa sœur dans l'entrée pour qu'elle déguerpisse aussi tôt. j'crois que t'as des devoirs à faire alors bouge dans ta chambre. regard noir qu'elle lui lance alors qu'il lui répond d'un simple sourire. véritable enfoiré qui ferait tout pour être en paix. ses yeux s'posent à nouveau sur ophélia alors qu'il s'avance vers le salon. c'est toi qui est chargée d'garder lola ?. question qu'il pose en pivotant vers elle légèrement. parce que si elle était venue pour garder lola, sa tâche principale allait vite être détournée. ou au moins, il essaierait.

Gamine presque trop pure pour être entourée de lycéens qui se prennent pour des grands, Ophelia a toujours été un peu à part. Tellement protégée qu'elle n'a jamais vraiment été comme les autres. Elle voit rarement le mal quelque part, fait attention tout en étant en permanence une proie, pour tous ceux qui pourraient vouloir tâcher son innocence. Ils sont sûrement nombreux, les vautours. Comme souvent, elle ne les voit pas, s'attire probablement des problèmes plus gros qu'elle, bien contre sa volonté. La rousse, elle a le sourire aux lèvres en compagnie de la collégienne. Une môme tout ce qui y a de plus adorable. À croire que, comme Ophelia, elle n'appartient pas à cette génération. Génération faites de désillusions et de vices de grands. Elles discutent de tout et rien, des cours. Baby-sitter, ce n'est qu'un petit job pour avoir un peu plus d'argent de poche, mais elle le prend très au sérieux. Si les parents des enfants qu'elle garde lui font confiance, elle compte bien leur prouver qu'ils ont raison de l'avoir fait. En attendant que la mère de la collégienne rentre, elle la laisse faire ce qu'elle veut, pour travailler ses cours. Il n'y a pas un jour où elle n'ouvre pas au moins un cahier. Appliquée, tenant à rester une bonne élève même si le lycée, c'est parfois plus difficile qu'avant. Elle s'attendait à ce que quelqu'un entre dans l'appartement, à un moment donné, mais de là à voir Kaz, elle n'aurait pas cru. Sur l'instant, elle ne comprend pas pourquoi il est là, ne pense même pas qu'elle peut se trouver chez lui depuis quelques heures. La réponse du garçon la fait sourire, rire un peu, bien que gênée. Comme si elle s'était immiscée dans son intimité malgré elle. Comme si ça pouvait aussi lui poser problème, à lui. Mais non, il n'a pas l'air de mal le prendre. « Oh je savais pas du tout... » répond-elle doucement, la maladresse perceptible dans sa voix fluette. En même temps, elle aurait sûrement accepté la mission en sachant que cela pouvait rendre service à sa famille. Pendant quelques secondes, il s'adresse à la fille à ses côtés. Grand-frère presque trop autoritaire. Elle le découvre sous un nouveau jour. Elle se dit qu'il veille sur ses sœurs, que c'est normal. Elle aurait bien aimé qu'on prenne soin d'elle, sans la pression des parents. Avoir un aîné, que ce soit un frère ou une sœur, ça lui aurait plu. Kaz reporte son attention sur elle. Ça lui fait du bien, même si ce n'est pas grand chose. « Oui, c'est ta mère qui m'a appelée je crois. » répond-elle. À moins qu'il n'ait une sœur aînée. Elle ne sait pas grand chose de sa famille. Ce qui est certain, c'est qu'il a au moins deux sœurs. Une part d'elle l'envie un peu, pour cette solitude qu'il ne doit pas connaître. « Ça s'est bien passé, elle est très sympa ta sœur. » lui dit-elle avec bienveillance. Il faut dire qu'il est difficile de se mettre Ophelia à dos... Il faut vraiment en faire beaucoup pour qu'elle éprouve de la rancune envers quelqu'un. « Je ne t'ai pas vu à la sortie. » ajoute-t-elle, sans forcément le lui reprocher. Elle sait qu'elle ne peut pas s'imposer et le suivre partout. Elle n'ose pas, elle qui a plus tendance à rester en retrait. Il n'a pas de compte à lui rendre, même si c'est vrai qu'elle aime bien sa compagnie. Elle s'habitue à ce qu'il la raccompagne chez elle, à ce qu'il prenne la place voisine dans le bus. Y en a sûrement beaucoup qui pensent tout bas, qu'ils ne peuvent pas être amis tellement ils sont différents. Elle, elle y croit. Aveuglément. Éblouie par des sentiments qui la dépassent. « D'ailleurs... Tu penses que tu peux m'aider sur les probabilités ? Je suis un peu perdue. » Elle n'aime pas bien ça, les maths, mais elle travaille. Elle fait attention à ses notes dans toutes les matières. Elle n'abandonne pas, quand elle ne comprend pas.

de sales affaires. de sales affaires. il en a plein les mains le gosse. et depuis gamin. il est trop vite parti en vrille. on s'est toujours demandé pourquoi. on a trop rapidement soupçonné un manque d'éducation. soupçonné le fait qu'on lui imposait pas de règles. que c'était le roi. qu'il pouvait faire absolument ce qu'il voulait. quand il voulait. où il voulait. mais c'était pas l'cas. et ça l'est toujours pas. la mère king elle a toujours imposé ses règles. ses interdits. elle a toujours su sermonner l'gosse quand il fallait. la voix tranchante et les mots durs. elle a essayé. elle a essayé d'le garder sur le droit chemin. d'faire en sorte qu'il coule pas. qu'il noie pas son avenir sous un amas de connerie. mais kaz, il en a fait qu'à sa tête. toujours. et ça continuera comme ça. toujours. l'alcool auquel il a goûté bien trop tôt. les premières cigarettes qu'il fumait sur les bancs du collège. celles qui lui ont fait recracher ses poumons. la drogue dans laquelle il trouve un réconfort depuis le lycée. les deals et les vols qu'il multiplie comme si c'était qu'un jeu. un putain de jeu duquel il serait le seul maître. tout ça à cause de l'absence constante d'amour paternel. d'un énorme trou dans l'cœur qui flingue l'âme et tout ce qui va avec. mais il en a pas parlé. il en parle pas. à personne. même pas à sa mère. il bouffe sa rancœur et sa haine à la petite cuillère. mieux vaut se taire qu'envenimer les choses. y'a un truc qui tourne pas rond de toute façon. il serait pas parti juste comme ça, papa. y'a bien un truc. et c'truc là, kaz il a toujours cru que c'était lui. gamin bon à rien. destiné à faire d'la merde. il l'a compris. quand papa a claqué la porte, qu'il reviendrait pas. jamais. et maman a eu la même rancœur. nom de jeune fille qu'elle a redonné aux gosses pour les préserver du connard qui avait piétiné son cœur. et sa fierté. surtout sa fierté. belle ironie. king. gamin roi d'un château de carte qui s'envole en un coup de vent. souverain d'un empire basé sur des conneries et des mensonges. que d'belles illusions qui ont bercé sa jeunesse. putain il leur casserait la gueule aux enfants de riches qui manquent de rien. mais au lieu de ça il se contente de leur vendre un peu d'ses foutaises. des rêves éphémères qui retournent le cerveau. un peu d'poussière d'étoile qui fait rire à gorge déployée pour aucune raison apparente. c'est sa vengeance. à lui, contre le monde entier. quelques billets glissés facilement dans sa poche en échange de gamins qui finissent complètement secoués. et il comptait recommencer ce soir. pactole qu'il récupère soigneusement à la sortie du lycée avant de rentrer à l'appart. comme si rien n'était jamais arrivé. jeu et manipulation qu'il maîtrise à merveille. pourtant, maman le flinguerait si elle savait. mais ce soir, maman elle est pas là. autre voix féminine qui l'accueille dans l'entrée. poupée rousse qui illumine sa journée de merde. qui lui arrache un sourire pas contrôlé. maladresse qui prend possession du gamin intérieurement. y'a pas d'mal, t'inquiètes pas. bienvenue dans l'antre misérable des king. ironie qui se discerne facilement dans ses mots. faut dire que c'est pas le grand luxe à la maison. l'appartement est clairement trop petit pour accueillir six gamins. pour y laisser pourrir six gosses clairement bons à rien. sa petite sœur qu'il envoie rapidement dans sa chambre par un simple coup de coude. un brin autoritaire sur le moment, kaz. surtout un peu con. mais il laisserait pas ses sœurs flinguer leur avenir comme il le fait si bien. pas elles. il laisserait sa vie pour qu'elles aient un avenir meilleur. pour repeindre les façades éclatées de leur patronyme. leur donner d'meilleures couleurs. attention qu'il reporte rapidement sur la rousse. c'est sûr que c'est pas mon père qui t'aurais appelé. mâchoire qui se serre légèrement. mots qui sortent trop vite de sa bouche. regrets qui prennent place dans l'fond de ses pupilles. rage et rancoeur au niveau des tripes. mais il prend sur lui. encore et encore. ouais ça va, elle a toujours été calme lola. et elle a pas de mal à parler à de nouvelles personnes. qu'il lance avec un léger sourire. faut dire que lola, ça a toujours été la gamine exemplaire. elle est toujours plus ou moins sortie du lot. c'est la p'tite dernière, le bébé. et tout le monde a toujours cherché à ce qu'elle bénéficie du meilleur. on s'donne corps et âmes à sa réussite. parce qu'elle le mérite. parce qu'on sait qu'elle est pas comme les premiers merdeux de la fratrie. pas comme kaz, en tout cas. et ça l'ferait chier de constater qu'elle tourne aussi mal que lui. de toute façon on lui laisserait même pas l'opportunité, à la gamine. j'avais plus de batterie sur mon portable, j'ai pas pu te prévenir. mais j'avais quelques trucs à récupérer pour ma mère à la sortie donc j'ai du sécher la dernière heure. mensonge sur mensonge. main qu'il passe maladroitement à l'arrière de sa tête pour se gratter la nuque. regard en biais qu'il pose sur ophélia un moment. il cherche à se justifier juste pour pas qu'elle lui en veuille. faut dire que d'habitude, il la raccompagnait après les cours. qu'il se glissait toujours à ses côtés pour qu'elle arrive chez elle dans les meilleures conditions. même si kaz, c'était franchement pas la meilleure des compagnies. et encore moins l'genre de gars avec qui elle est censée traîner. ils sont différents à l'extrême. et les autres au lycée l'ont bien remarqué. ils hésitent pas non plus à leur dire. qu'y'a rien de possible entre les deux. ni de l'amitié ni quoique ce soit d'autre. léger rire qui s'échappe de ses lippes suite à la question de la rousse. j'crois franchement que tu t'adresses à une vraie quille en maths. si toi-même t'es perdue, j'pense pas pouvoir t'aider... il se laisse rapidement tomber sur une chaise dans la salle à manger. glisse une main sur les cours de la rousse pour y jeter un coup d’œil. et presque automatiquement l'gamin, il a mal au crâne. parce qu'il capte rien. parce que c'est pas son truc. du tout. et les maths flingueraient clairement ses plans pour la soirée. regard qu'il pose à nouveau sur la poupée rousse. t'es mignonne mais tu veux vraiment pas qu'on fasse autre chose ? le regard interrogateur qui en dit long. parce que clairement, c'est pas dans ses intentions de rester enfermé ici. pas ce soir.

Petit à petit, Kaz s'était fait une place dans la routine d'Ophelia. Dans sa nouvelle vie. Nouvelle vie de désespoir, au départ... Mais, elle a au moins un allié. Lui. Il est là, il est présent autant que possible même s'il ne le désirait sûrement pas au départ. Il ne le montre pas, pourtant. Y a bien quelques filles qu'elle apprécie, au lycée, sans qu'elles ne soient devenues de grandes amies. Parce que tout le monde se connaît déjà, qu'Ophelia n'a sûrement pas sa place ici. Sa place, elle était à Dublin. Elle l'a toujours été... Elle y avait ses repères, toute sa vie. Adaptation difficile. Un petit bout de son cœur resté là-bas. Chez Kaz. Elle a du mal à s'en remettre, à réaliser qu'elle est entrée chez lui sans le savoir. Lui, par contre, il connaît très bien le chemin pour aller chez elle. Il pourrait sûrement s'y rendre les yeux fermés d'ailleurs. D'un coup, l'air de la rouquine est un peu gêné. Elle ne veut pas qu'il s'imagine qu'elle s'est incrustée chez lui, ou qu'elle savait pertinemment qu'elle mettait les pieds chez les King. Comme tout ce qu'elle fait, c'était en toute innocence. Il la rassure, et pourtant, elle perçoit comme un sentiment de honte, chez lui. Un peu comme s'il n'aurait jamais osé l'amener ici. « Votre chez vous n'est pas misérable. » Parce qu'Ophelia, elle ne juge jamais ceux qui ont moins qu'elle. Elle ne l'a entendue qu'une fois au téléphone, mais elle l'imagine, la mère de famille qui se démène pour prendre soin de ses enfants au mieux. Elle sait qu'elle a de la chance d'avoir ses deux parents, qui l'aiment et ont toujours fait en sorte qu'elle ait tout ce dont elle pouvait avoir besoin. Il reprend, Kaz, disant que son père ne l'aurait sûrement pas appelée. Amertume aux lèvres. « Il travaille beaucoup ? » demande-t-elle. Naïve. Trop naïve. Elle imagine mal qu'un père puisse laisser ses enfants, sa femme. Parce qu'elle, elle a ce père qui les a traînées – avec sa mère – en Angleterre. Et puis, elle lui parle de Lola. Petite collégienne adorable. Maintenant petite sœur de Kaz aux yeux d'Ophelia. Comme si elle gagnait en importance, encore plus. Kaz décrit sa sœur comme une gamine calme, et sociable. Un peu comme la rouquine, en vérité. Parfois même, elle était trop effacée pour les autres. Trop réservée. Le théâtre lui a permis de s'ouvrir davantage aux autres, avec un peu moins de timidité. Pourtant, ce trait de caractère reste présent, bien qu'un peu moins prononcé qu'auparavant. « Au moins je ne lui ai pas fait peur. », dit-elle pour essayer de détendre un peu l'atmosphère. Elle ne veut pas gêner Kaz, Ophelia. Pas lui faire de peine avec des propos maladroits. Maladroite dans ses gestes comme dans ses mots parfois. Elle n'est pourtant jamais dotée d'un fond méchant. Elle ne lui reproche d'ailleurs pas de ne pas l'avoir raccompagnée jusque chez elle. C'est une remarque comme une de celles sur la pluie et le beau temps. Alors, il lui explique qu'il n'avait plus de batterie sur son portable et qu'il avait des choses à faire. Elle comprend que tout ne tourne pas autour d'elle, quand bien même elle chérit les moments en compagnie de Kaz. « C'est pas grave. C'est gentil d'aider ta mère en tout cas. » Tout le monde le dépeint comme le mauvais garçon, comme celui à qui elle ne doit pas s'assembler, même amicalement parlant. Elle, elle pense qu'il est meilleur qu'il n'y paraît. Il l'aide. Pourquoi il ferait ça s'il ne voulait pas ? Ça n'aurait pas de sens. Alors elle ne cherche pas plus loin. Puis, elle lui pose une question, à savoir s'il pourrait l'aider à réviser ses probabilités. Autrement, elle ne réussira sûrement pas cet exercice. Ça compte pour elle, même si elle n'aime pas particulièrement les maths. Apparemment, il ne peut pas l'aider, sûrement pas plus doué dans cette matière. Elle grimace, un peu soucieuse. Il y jette un rapide œil, et lui propose dans la foulée qu'ils fassent autre chose. Elle n'aime pas quand son travail n'est pas terminé. Elle a pris l'habitude de toujours finir ce qu'elle commence. « Eh bien ce serait mieux que je finisse mon exercice... Mais au pire je le ferai une fois à la maison. » souffle-t-elle. Avec un peu de chance, son père pourra l'aider. Il est plutôt bon en sciences. Plus que sa mère et elle, ça c'est certain. Elle jette un œil à son agenda, pour regarder ce qui lui reste à faire. Beaucoup trop de choses encore. « Sinon j'ai du français à apprendre et aussi un chapitre d'histoire. » dit-elle en lisant la page d'après-demain, parce qu'elle est organisée comme fille, toujours. C'est des matières qu'elle aime davantage, heureusement. Les langues vivantes, les autres cultures. Et l'histoire qui se répète parfois, malheureusement. Mais les leçons qu'on en tire, les progrès à certains égards. Ça la passionne, tout ça. Elle rêverait de jouer un personnage d'une autre époque. Peut-être pour le spectacle du club de théâtre de fin d'année. Elle ose espérer que dans sa vie, elle jouera plein de rôles différents. Du plus fantasque au plus tourmenté. Du plus enfantin au plus âgé. Y a une idée qui lui vient. Une de ses addictions, sûrement. C'est presque attendrissant, comme lubie. Au moins, elle ne fume pas, ne boit pas. Elle, elle joue. Elle aime beaucoup faire ça, pendant des heures. Les jeux de rôle surtout, et les courses de voiture aussi. Mario Kart, indémodable. Le jeu pendant lequel on veut sûrement crever les yeux de ses adversaires afin qu'ils se prennent les moindres obstacles. « À moins que t'aies des jeux vidéo... » dit-elle doucement, presque comme si elle n'avait pas le droit de jouer. Elle lui sourit, un peu. Innocence qui transpire entre ses lèvres. Regard de la même trempe, dans celui de Kaz, plus sombre que le sien. Irrémédiablement attirée par les ténèbres de son âme.

kaz et ophelia, ça aurait pu fonctionner dans aucun cas. ça devrait même pas marcher à l'heure actuelle. ni amicalement ni sous n'importe quelle autre forme relationnelle. même dans une autre dimension ça aurait pas marché. ils sont bien trop différents les gosses. elle a tout pour elle et il est pourri jusqu'à la moelle. la belle rencontre le clochard. faut dire que c'est pas le genre de nana qu'il aborde, kaz. pas le genre de fille auxquelles il s'intéresse en général. sur qui il pose le regard en temps normal. et pour ophelia ça doit probablement être la même chose. kaz ça doit pas être son style de pote. l'genre de garçon qu'elle fréquente. qu'elle présente fièrement à ses parents. c'est pas le genre d'amitié où on en tire quelque chose de bon à première vue. pas le genre d'amitié qui est capable de naître, tout simplement. mais il a suffit d'une punition de trop pour qu'leur chemin s'rejoignent. d'une énième connerie pour que l'gosse soit condamné à être son tuteur cette année. magnifique petite rose qui commençait à fleurir dans les couloirs du lycée grâce à lui. à peu près. parce qu'dans le fond il lui avait pas été d'une grande aide. il s'était contenté d'faire bonne impression. de sympathiser. d'lui montrer les quelques secrets que l'bahut cache. d'lui expliquer le système administratif. la répartition des salles de classe par domaine d'études. un paquet d'info qu'lui-même avait pas saisit quand il avait mis les pieds ici. et puis ça a pris une autre tournure. foutu paris qu'on lui a lancé pour déconner. coucher avec la p'tite nouvelle. il avait aucune attache pour la poupée à c'moment là. il a accepté sans trop réfléchir. avec l'but bien précis en tête de la foutre dans son lit, la rousse. comme de nombreuses autres avant elle. nombreuses dont il a oublié le prénom et certainement le visage. alors il s'est rapproché d'elle. a commencé à s'intéresser. à elle. à sa vie d'avant. à ses parents. ses passions. et l'reste. il a commencé à passer du temps avec elle. à la raccompagner chez elle. chemin qu'il connait presque trop bien et qu'il pourrait retracer facilement depuis le lycée. depuis chez lui. l'avantage de connaître hill head comme le fond d'sa poche. mais jamais il aurait pensé franchir la porte de l'appartement des king pour tomber nez-à-nez avec la gamine. légère impression de honte qui fait rougir les pommettes. qu'on dissimule aussitôt sous des mots rassurants. c'pas le grand luxe à la maison. ça s'éloigne peut-être un peu trop du palace des gallagher. pas misérable mais ça s'en rapproche. crois-moi, c'est compliqué de faire tenir six gamins dans un endroit aussi petit. t'en deviendrais claustrophobe au bout de deux jours. qu'il lâche en haussant les épaules. c'est clair que l'confort chez les king, c'est en option. c'pas toujours un plaisir de quitter le bordel du bahut pour s'enfermer ici. parce que à la maison, c'est jamais calme. ça crie, ça court. ça fuse de tous les côtés. alors on rentre toujours à la maison en traînant les pieds. en tirant la gueule. maman qui a du mal à gérer tout les gosses en même temps après une journée de boulot. maman qui peine à joindre les deux bouts. qui sait pas comment être présente pour les gosses tout en gérant sa vie professionnelle du mieux qu'elle peut. mais elle essaie. et parce qu'elle essaie, on peut pas la blâmer. on cessera jamais d'l'admirer. sujet qui pique le cœur quand on parle de papa. ça lui fait tirer la grimace à kaz. goût amer sur le bout de la langue. ouais. il bosse probablement beaucoup là où il est. j'sais pas en fait. ça doit faire plus de dix ans qu'il a plus remis les pieds ici. j'pourrais pas même pas t'dire son prénom. mâchoire qui se serre. pas la peine de laisser paraître que ça fait mal. alors kaz il prend sur lui. comme d'habitude quand on aborde l'sujet fatal. ça pique. ça pique là où il a laissé un vide le père de kaz. manque complet d'affection paternelle. ça lui fout la haine de voir des gamins profiter d'leurs pères. il aurait aimé, lui aussi. pouvoir faire du baseball avec son père. l'aider à réparer l'robinet. échanger quelques fous rires avec lui. mais il a jamais rien eu d'tout ça. il s'rappelle même pas de la gueule de son père. il sait juste qu'il vit loin. de l'autre côté du pays. qu'il a les poches pleines et probablement d'autres gosses sous l'coude pour le satisfaire. léger sourire qui étire ses lèvres quand on parle de lola. avec des dents en moins, moins de cheveux et un œil de verre elle aurait pu avoir peur qu'il balance en toute ironie. faut dire que ça aurait été incompréhensible qu'lola puisse avoir peur d'ophelia. parce qu'ophelia c'est un rayon d'soleil. une poupée fragile qu'on prend soin d'pas casser. du genre de celles qu'on laisse en vitrine pour éviter d'les abîmer. il l'a bien compris, kaz. et c'pour ça qu'il l'apprécie, la gosse. argh, bah tu sais, c'est la moindre des choses. j'lui dois bien ça. parce que kaz donnerait tout pour la mère king tout comme elle elle a toujours tout donné pour ses mioches. véritable louve qui veille sur la meute pour qu'elle fonctionne d'la meilleure des façons. pour qu'les petits manquent de rien. même si c'est pas du luxe. juste un peu de valeurs et d'amour à revendre. ils sont pas méchants, les gosses. kaz, il est pas méchant dans l'fond. même s'il en à l'air. même si on l'confond parfois avec l'grand méchant loup au bahut. parce que c'est pas une tête. parce qu'il est un peu con et pas assez investi. coup d’œil rapide qu'il jette au cours de maths de la rousse. incompréhension qui gagne le fond de la pupille. il prendrait ses jambes à son cou s'il pouvait, kaz. euh.. t'as essayé d'regarder sur internet au pire des cas ? véritable clé. sa clé. qu'il utilise de trop nombreuses fois pour bâcler ses devoirs de maths. d'habitude les solutions sont mises en ligne alors l'gosse, forcément qu'il en profite. à recopier bêtement sans vraiment chercher à comprendre. j'comprendrais jamais comment tu fais pour être investie comme ça dans les cours. c'est tellement chiant pourtant. qu'il balance en plantant son regard dans celui de la gamine. il sait que c'est une gosse brillante. qu'elle a déjà plein d'portes ouvertes devant elle. gamine aux grandes ambitions et à l'avenir déjà bien tracé. ça paraît insolite aux yeux d'kaz. parce que lui, lui il est destiné à rien faire de bon. il le sait. tout le monde le sait. c'serait être aveugle que de n'pas savoir le constater. jamais il s'est intéressé aux cours. à son contenu. ni en sciences, ni en français. encore moins en langue ou en maths. et pourtant il est pas bête. c'pas un idiot contrairement à ce qu'on dit. il sait juste pas utiliser son cerveau d'façon bénéfique. et c'est con. vraiment con. parce qu'il préfère vivre trop vite. à sortir tous les soirs. à boire. à fumer. à coucher. que d'foutaises. regard qui s'illumine quand la gosse pose les yeux sur lui. j'serais un homme mort sans jeux-vidéos.. y'a une console dans le salon, si ça te tente... qu'il répond avec un fin sourire sur le coin des lèvres. comme si finalement la soirée s'annonçait pas aussi pourrie que c'qu'il pensait.

On leur dit beaucoup trop souvent, qu'ils n'ont rien en commun. Qu'ils ne peuvent même pas être amis. Sauf que Kaz, c'est son meilleur repère, ici. Celui qui semble au moins tenir un peu à elle. Elle, elle le voit sûrement meilleur qu'il n'est, juste parce qu'il l'a prise sous son aile quand d'autres l'ont laissée se débrouiller toute seule. Certes, on lui a un peu forcé la main, pour qu'il explique le fonctionnement du lycée à la petite nouvelle... Mais elle a l'impression qu'il le fait sans rechigner, et qu'ils s'entendent bien. Elle laisse les autres parler, n'y accorde que peu d'importance. Ophelia n'est pas comme ça, pas du genre à juger parce qu'ils sont différents. Certes, elle vit dans une grande maison qu'elle ne partage qu'avec ses parents, tandis que lui vit avec sa mère et cinq frères et sœurs, mais ce n'est pas pour autant qu'elle les voit comme des misérables. Par contre, elle culpabilise presque de savoir que des gamins qui ont à peu près son âge, vivent presque les uns sur les autres. « Ça doit être difficile parfois, de ne pas avoir ton espace. » dit-elle, alors consciente de la chance qu'elle a. Elle sait qu'à leur âge, c'est nécessaire de pouvoir s'isoler, vaquer à ses occupations sans toujours avoir quelqu'un dans les pattes. Elle, même si elle n'aurait pas l'insolence de le dire à ses parents, elle se sent trop souvent étouffée, quand ils veulent la protéger de tout comme ils l'ont toujours fait. Comme si elle n'était encore qu'une écolière, et pas une jeune femme aux portes de la majorité. Il mentionne son père, et elle, naïve comme elle est, elle ne saisit pas qu'il ne fait plus partie du tableau familial. Parce qu'elle a toujours eu un bon modèle de famille. Des parents équilibrés, et présents. Kaz, il lâche la bombe à sa manière, disant alors qu'il n'a pas vu son père depuis plus de dix ans. Elle, elle passe son temps à blâmer le sien, quand d'autres sont privés du leur, sûrement bien malgré eux. « Oh je suis désolée Kaz... Je voulais pas te blesser, je savais pas... » murmure-t-elle, plus que gênée. Oh elle pourrait probablement creuser sa tombe et ne plus en sortir tellement elle a honte. Ça lui fait de la peine, c'est sûr. Elle rougit tellement, que la couleur de ses joues doit être semblable à celle de ses cheveux. Heureusement, il n'a pas l'air de trop lui en vouloir. Parce qu'elle ne pouvait pas savoir, Ophelia. Elle, elle a partagé plein de moments avec son père. De son premier match de football gaélique, à l'apprentissage du vélo. Quand bien même elle lui en veut pour avoir été muté en Angleterre, elle n'imagine pas ce que serait sa vie sans lui. Et puis, ils parlent un peu de la sœur de Kaz. De la petite Lola. Gosse adorable, sociable, élève appliquée. Y a tout de suite eu une bonne entente entre les deux filles, sûrement parce qu'elles se ressemblent. « Heureusement, je suis encore un peu loin de ça. » commente-t-elle avec un sourire taquin. Elle n'a jamais eu un physique ingrat, la rouquine, à croire que même les hormones en ébullition du fait de l'adolescence, ne l'ont pas enlaidie. Elle touche du bois en tout cas. Ophelia, elle a sûrement aussi cette naïveté qui fait qu'elle n'imagine pas que Kaz puisse être en train de lui mentir, à ce moment précis. Elle a tendance à voir le bon en chacun, et souvent, cela finit par lui retomber dessus. « Oui sûrement. Je ne l'ai pas vue mais rien qu'au téléphone, elle avait l'air super. » Elle imagine que sa mère doit aussi jouer le rôle de son père à la fois, en plus de faire en sorte que ses enfants ne manquent de rien. Alors, si elle peut l'aider rien qu'en gardant la petite Lola, elle le fait, avec plaisir. Elle aimerait même leur rendre d'autres services, histoire de faciliter la vie de la mère de Kaz. Penchée sur ses cours, elle demande quand même au jeune homme s'il peut l'aider en maths. Elle aurait dû se douter qu'il ne le pouvait pas. Il lui suggère de regarder sur Internet, et elle hausse les épaules, « Non non, toujours pas. Je préfère les livres, je dois être vieux jeu. » Pour ça en tout cas, elle préfère apprendre dans les livres. Sinon, elle a la même addiction aux écrans que tous les jeunes de son âge. Elle énumère ce qui lui reste à faire, heureusement, dans des matières qu'elle préfère largement aux maths, et lui dit qu'il ne la comprend pas. Qu'il ne voit pas pourquoi elle s'investit autant dans les cours. « Ce n'est pas si chiant. Enfin, ça dépend des matières. Tu n'en aimes vraiment aucune ? » demande-t-elle. Y a bien quelque chose qui doit lui plaire un peu plus, mais c'est vrai que s'il ne séchait pas, il pourrait s'investir davantage. C'est bizarre, mais elle a peur pour lui parfois. peur que ça le desserve et que tout le monde le voit comme quelqu'un de stupide et de mauvais. Elle, elle sait qu'il n'est rien de tout ça. Elle a foi en lui, aveuglément. L'air de rien, elle demande s'il a des jeux vidéo. Péchés mignons de la rouquine. Il lui propose alors, disant qu'il y a une console dans le salon. Le sourire d'Ophelia s'élargit. Elle n'a pas joué depuis quelques jours, bien trop à fond dans ses devoirs. « Bien sûr que ça me tente. Qu'est-ce que t'as comme jeux ? » demande-t-elle en rangeant rapidement ses affaires. Elle ne va pas les laisser étalées sur la table quand même, elle ne va pas prendre ses aises à ce point-là. « Fais gaffe, je suis plutôt forte. Sans vouloir me vanter. » lance-t-elle avec un air de défi. Est-ce qu'il la laisserait gagner, juste parce qu'elle est une fille ? Ce n'est sûrement pas son genre ça. Elle le suit jusqu'au salon. En vérité, elle peut jouer à n'importe quoi, même si elle aime particulièrement les courses de voitures. « Enfin t'es sûr que Lola ne va pas avoir besoin de moi ? » l'interroge-t-elle quand même. Au pire, elle n'est pas bien loin. Ce n'est pas comme si elle comptait quitter l'appartement avant que la matriarche ne soit de retour. D'ailleurs, elle aimerait bien la rencontrer, intriguée par cette femme qui se démène pour ses enfants.