baby i'm worth it (wolf)

les regards des autres sur ton corps, ça fait des années que tu t'y es habitué. puis faut l'dire, parfois y'a des gars un peu vieux ou pas très louches dans le club et c'est clairement pas pour eux que tu danses, mais de leurs œillades perverses, t'en as rien à foutre. tu préfères laisser ton regard accrocher celui d'mecs plus jeunes, de ton âge, dans les grandes lignes. (même si tu ne l'aimes pas vraiment, ton âge). comme le brun que t'as repéré y'a quelques minutes déjà, mêlé à la foule. toi, tu pars du principe que si y'a des mecs qui se retrouvent dans ce club, c'pas par hasard. et tant pis s'ils n'avaient pas envie d'en voir un autre se déshabiller un peu plus loin dans la salle. t'es là pour ça toi, eux, personne ne les a obligés à venir.

t'es charmeur, sans doute trop, mais t'aimes descendre de la petite scène, fendre la foule en continuant de te déhancher au rythme de la musique, laissant quelques mains innocentes glisser contre ton corps, même s'ils ont pas vraiment le droit, normalement, de toucher, les clients. t'en as rien à foutre toi, de ce petit business. t'aimes bien la gueule de ce gars, sa mâchoire marquée. tu t'prives pas pour laisser ton corps venir effleurer le sien, le laisser te retirer ta chemise, déjà ouverte sur ton torse finement musclé. ouai, t'aimes bien jouer au petit con provocateur. et sans doute que t'y joues encore un peu plus quand tu commences à l'chauffer un peu, ce mec, juste pour voir comment il peut être réactif. t'as clairement envie d'te le faire, même si c'est juste pour de la baise.

tu termines ton show sur scène, en boxer - comme toujours, bougeant lascivement. tu t'éloignes finalement, t'arrêtant à mi-chemin pour te débarrasser de ton boxer, bougeant encore un peu, restant bien entendu dos à la salle, avant de récupérer ton sous-vêtement et de te barrer vers ta petite loge. elle paye pas de mine, mais bon, y'a un petit canapé et ça t'suffit, dans l'absolu. un soupir t'échappe, tu te changes, optant pour un pantalon de jogging et un pull sans doute un peu trop large. tu enfonces ton bonnet sur ta tête. les gens sont idiots, la moitié ne te reconnaîtra pas une fois mêlé à la foule, trop occupée à mater le gars qui passera sans doute après toi. tu évites quelques groupes, te dirigeant vers le bar, esquissant un sourire en retrouvant le fameux brun. alors, ça t'as plu ? tu demandes avec un sourire sur le coin des lèvres. t'es trop sûr de toi, ça, c'est un fait.

Certains optent pour un bain chaud aux effluves romanesques pour quitter l’angoisse d’une journée de travail accomplie. Toi, tu cherches à changer d’air. Quitter la brûlure chimique de ton environnement pour humer l’acide de la sueur humaine. De la misère humaine. L’hallucination à la réalité d’une simple inhalation. C’était toujours la même histoire : lorsque les vieux étaient payés dans la journée, c’est sur une scène collante qu’ils lancent leur argent. Que ce soit un garçon, ou une demoiselle. Billets crasseux coincés entre la peau palpitante et le tissu qui risquait la chute à tout moment. Et ces jours-là, tu étais parmi le peu d’âme encore jeune à vouloir profiter silencieusement du spectacle. Le plus calé dans le noir possible.

Seul bémol, il y a ce rayon lumineux sanglant qui coule sur ton corps et bientôt, un regard pétillant vient croiser le tiens. S’en suit cette dance tentatrice. Parfum léger te percutant l’esprit. Introversion étouffante, fierté persistante. Tes doigts vibraient au contact du tissu et de cette chair vivante, ardente. Dans un automatisme que tu n’avais jamais vécu en public, ce corps divin extirpa l’animal en toi. Et c’est dans un râle creux qu’il t’est impossible de profiter davantage de cette présence. Mâchoire serrée dans le vide alors que tu le laisses se dérober de tes mains que tu combles de ton verre afin de le terminer d’un trait, jambes serrées. Une fois calmée, tu t’extirpas du faisceau lumineux pour rejoindre le comptoir.

C’est une cigarette qui rejoint tes lèvres pour calmer tes pulsations alors que tu optas pour un alcool ambré sur glace pour troquer le goût âcre qui t’étais resté dans le fond du palais. Les yeux clos, c’est ce parfum subtil qui revient à tes esprits avant même de percevoir les connotations agréables de sa voix. Tu plantas finalement un regard sombre dans le siens, le visage coulé dans la neutralité. Un nuage menu s’extirpa de tes narines alors que tes mots crus furent à peine mâchés avant de couler. « Ça plairait à n’importe quel mec qui n’a pas baisé depuis des lustres et qui jouirait surement de la cendre dans les prochains jours si ça ne se règle pas. » Ta langue claqua inconsciemment contre ton palais avant de loger la cigarette entre tes lèvres, l’âme encore un peu rafistolée par les évènements.

Sans même un son, usant uniquement d’un mouvement de tête, le barman glissa sur le comptoir le breuvage forcément habituel du danseur. Tu n’as pas tendance à les surnommer autrement. Toute autre connotation pouvant parfois être mal pris pour ceux qui ne prennent pas encore conscience de leur rôle. Tu laisses la cendre de nicotine chuter dans un plat de verre, gorge râclée. « Au moins, t’es moins enfoiré que c’que j’croyais. Tu reviens à la batte. » Ton regard était d’un sérieux presque déstabilisant, appuyé sur la surface poisseuse, dangereusement incliné vers l’inconnu. Tu jugeas un peu trop de haut l’habit qu’il arborait. Si facile se défaire. À jeter au sol. Tu tends les doigts pour attraper un pan de son haut. « Un corps divin dissimulé sous des guenilles. Pas trop mal comme approche. » Y’avait sûrement un truc qui clochait pour que tu parles autant. Peut-être l’image incrusté dans le fond de ta tête de son cul. Tu ne sais pas.

t'espères bien qu'il se soit pas barré entre temps, le brun. parce qu'il est quand même vachement mignon. et sexy. surtout sexy, en réalité. puis t'as un peu trop aimé comment ses doigts ont déjà pu glisser contre ton corps que pour ne pas vouloir le retrouver dans la salle bondée de monde. t'enfiles une tenue plus discrète, une avec laquelle on ne te reconnaîtra pas sans y faire trop attention. un soupir t'échappe, t'as même pas pensé à t'allumer une clope, t'es déjà en manque de ta douce amie nicotine. tant pis, tu peux bien t'en passer pour quelques heures, non ? sans doute pas.

tu reconnais rapidement sa silhouette, presque heureux de le distinguer dans la foule de ce soir. tu t'approches nonchalamment du bar, l'accostant sans passer par quatre chemins. tu esquisses un sourire quand son regard vient se planter dans le sien et tu viens poser ton cul sur un des tabourets du comptoir, grappillant quelques centimètres par la même occasion. ils ne font pas de mal. ça plairait à n’importe quel mec qui n’a pas baisé depuis des lustres et qui jouirait surement de la cendre dans les prochains jours si ça ne se règle pas. tu ne peux t'empêcher de laisser un rire t'échapper à ses mots, balançant tes pieds dans le vide, ton regard glissant un court instant sur la cigarette qui se glisse entre ses lèvres. t'es pas du genre à cacher tes intentions. c'est vrai que ça doit pas être agréable, la cendre. tu souffles finalement, haussant les épaules, esquissant un nouveau sourire.

tu tournes la tête vers le barman et le remercies rapidement en récupérant ta boisson, comme d'habitude. subtil mélange de whiksy et de coca. tu viens boire une gorgée dans ton verre, soupirant d'aise à la sensation de l'alcool brûlant ta gorge. au moins, t’es moins enfoiré que c’que j’croyais. tu reviens à la batte. tu te contentes d'un haussement d'épaules à ses mots, ton regard détaillant ses traits avec précisions. ouai, définitivement sexy. hé, j'aimerais pas qu'on m'laisse en chien, alors j'le fais pas avec les gens que j'ai quand même vachement envie d'ramener dans mon lit. tu lâches avec toute ta délicatesse. tu esquisses un sourire. même si techniquement, j'ai pas d'lit genre, sur place. mais un canapé, ça fait toujours l'affaire. tu ajoutes en revenant boire une gorgée dans ton verre, mine de rien, comme si tu veux de lui demander quel temps il fait dehors.

le regard du brun glisse contre ton corps. ouai, t'as pas trop fait d'effort pour tes fringues, ça change de ta tenue ajustée de tout à l'heure. pour ne pas dire moulante. même si elle cache pas grand chose quand tu la portes. t'aimes un peu trop quand il agrippe un pan du pull quatre fois trop large que tu portes. un corps divin dissimulé sous des guenilles. pas trop mal comme approche. tu te contentes de hausses les épaules. hé, les guenilles, je les ai payées trop cher pour ce que c'est. tu souffles simplement en te pinçant brièvement les lèvres. ça a l'avantage de s'enlever facilement, tu m'diras. puis l'bas, c'est l'genre de truc que j'peux porter sans boxer, sans que personne le sache. tu ajoutes plus bas, après t'être penché en direction de l'inconnu. tu viens subtiliser sa clope entre ses doigts pour tirer brièvement dessus, avant de la lui rendre. j'm'appelle loam, au fait. tu hausses les épaules. ça pourrait t'être utile de connaître son prénom. (pour pouvoir le gémir par la suite).

Ce qui venait progressivement jouer avec la sensibilité de tes nerfs, c’est l’inutilité. Ton impatience faisait grincer les dents, brûler les cellules souches, crisper le corps. Sous chaque mouvement de ses lèvres, chaque regard posé, gestes fluides. L’animal ne s’était pas calmé, pas officiellement. Définitivement, connaissant ouvertement la suite des évènements, ça t’emmerdait lentement. Et tu cherchais la moindre porte de sortie illuminée pour calmer tes ardeurs grandissantes. Sans même qu’il ne te touche de nouveau. La simple idée procurait des courts circuits dans ton crâne ramolli. Tu passes la paume de ta main moite sur ton visage, t’attardant plus particulièrement sur tes yeux. Une chose est certaine, ce bout d’homme minutieusement bâti allait aspirer ton énergie. Premièrement par sa répartie. Un canapé. Avoir la patience de le trainer dans un endroit plus calme ou te satisfaire d’une petite vite entre deux ressors usés. « Le sol ferait l’affaire. » râles-tu en descendant ta main vers tes lèvres pour y installer de nouveau le bâtonnet blanc.

Si t’avais réellement des émotions plus vives, moins drastiques dans le fond de ton cœur, t’aurais peut-être ris de lui. Après, tu ne sais pas vraiment son mode de vie. L’argent qu’il fait, comment il la dépense. T’as beau voir les billets volés et lui coller à la peau, avoir l’impression qu’il fait plus que toi. Mais dans le fond, ça doit être visiblement tout le contraire. Tu descends ta main vers le bas de ton corps pour glisser quelques doigts dans la poche de ton pantalon et y extirper ton porte-monnaie. Tu l’ouvres, en soutires quelques billets que tu poses sur le comptoir pour régler l’addition. Le fameux principe des pantalons sans boxer. Le denim, c’est possible, quoi que désagréable. Tu gardes en équilibre ta cigarette alors que tu parles les lèvres semi-pincées. « Avec le job que tu pratiques, ça m’étonne que tu te soucies vraiment de ça. » Tu apprécies la distance qui ne cessait de diminuer entre vous deux. Jusqu’à sentir tes propres battements de cœur sur le comptoir, avant de reprendre ton due, sans même avoir réagi visiblement au vol. Tu te délectes du goût une dernière fois avant de l’écraser et de souffler la fumée vers le haut. « Wolfgang ». Ton corps pivote pour te positionner dos au mur d’alcool enviable, un coude toujours en contact avec la surface lisse, verre vide repoussé.

Tu te penches, assez pour épier le moindre trait de regret dans son visage, creusé, bien loin. Puis tu approches tes lèvres de son oreille dissimulée sous l’épaisseur d’un bonnet. Ah ce bonnet. Tu le lui arracherais sur le champ si tu n’estimais pas qu’il tentait de se dissimuler dans la masse. Accessoire absurde. Habit absurde. « J’t’avertis, Wolf se gémit mieux. » Si le bas de ton visage se crispa en un faible sourire, ce fut dans une fraction de seconde et l’émotion déjà égaré dans la musique du présent danseur. Toi, complètement désintéressé. Tu quittes ton poste pour avancer un pas. Devancer les intentions et une fois derrière lui tu passes discrètement une main contre sa hanche, tes doigts se faufilant aisément contre son épiderme sous la bordure de son haut. « Alors, tu veux continuer à parler de la pluie et du beau temps ou tu t’bouges le cul ? » lui souffles-tu près de la nuque, inhalation futile de ce qui se dégageait de sa chevelure foncée.

ton regard ne quitte pas le visage de l'inconnu, le détaillant sous tout les anglais possibles, à chaque fois qu'il bouge un peu, que la lumière vient frapper sa mâchoire d'un angle différent. ça te fascines, ouai. puis y'a ses doigts qui viennent glisser contre son visage et tu te pinces les lèvres quelque longues secondes, retenant un soupir, presque las, presque impatient. tu récupères la boisson tendue par le barman. habituelle, presque ennuyeuse, quand tu trempes tes lèvres dans l'alcool, un soupir d'aise sur tes lippes. ça fait du bien quand même, de laisser le liquide ambré glissé entre tes lèvres. le sol ferait l'affaire. un rire t'échappe. il est encore plus direct que toi, le brun. ça te plaît, sans doute un peu trop d'ailleurs. tu te penches un peu en direction de l'inconnue, lui révélant sans complexe que t'es à poil sous ton jogging. tu trouves toujours ça amusant, de guetter les réactions sur les visages que tu connais à peine. mais il est pas très expressif, c'est pas drôle. mais il n'en reste pas moins sexy. c'est sans doute ça qui le rend sexy, d'ailleurs, cet air fermé, distant. tu te mords l'intérieur de la joue. t'as vraiment des goûts chelous, putain.

tu fronces un peu les sourcils quand il parle de tes fringues. c'est agréable à porter, toi, c'est tout ce qui t'importe, surtout après les show, ou t'as juste envie de pouvoir ressembler à rien de pas te prendre la tête à savoir si ton cul est bien moulé dans ton pantalon. (spoiler : il l'est toujours). pendant ce temps-là, mister brun sexy paye son addition, et tu l'observes en silence, quelques secondes. avec le job que tu pratiques, ça m'étonne que tu te soucies vraiment de ça. tu hausses vaguement les épaules. tu pourrais, vivre assez bien de ton job, c'est vrai. mais tu préfères enfouir chaque billet vert - aussi salement gagné soit-il - dans le bocal à économies, sur le bar de la cuisine qui part en mille morceaux. un soupir s'échappe de tes lèvres. et pourtant. tu te contentes de répondre en haussant les épaules. t'as pas envie d'te prendre la tête avec ça, pas envie de te prendre la tête avec ce mec. tu te penches un peu plus en avant, subtilisant sa cigarette entre ses doigts pour venir tirer une taffe bien méritée après ta soirée. tu recraches la fumée dans un soupir d'aise. elle t'avait manquée, ton amie nicotine. tu lui rends sa clope, termine par lui donner ton prénom. et obtenir le sien en échange. wolfgang. tu arques légèrement un sourcil, l'observant se tourner un peu. original. tu commentes avec un sourire sur le coin des lèvres.

le brun - wolfgang - se baisse sur toi, et tu relèves un peu la tête, esquissant un sourire, te fichant bien d'être plus petit. de toute manière, y'a pas grand monde dont t'es plus grand. tu restes pourtant assit, le cul confortablement posé sur le tabouret. j't'avertis, wolf se gémit mieux. tu peux apercevoir l'ébauche d'un sourire sur ses lèvres, et toi, ça te fait agrandir le tient, de sourire. tu ris un peu à ses mots, descendant du tabouret, pour pouvoir te rapprocher du brun. je n'en doute pas, wolf. tu siffles d'une voix volontairement plus rauque et lascive. wolf s'approche, ses doigts se faufilent sous ta peau, contre ta peau, et un petit bruit d'aise t'échappes à ce simple contact. alors, tu veux continuer à parler de la pluie et du beau temps ou tu t'bouges le cul ? tu esquisses un sourire, haussant les épaules, l'air de rien. tu veux que j'bouge mon cul ? tu demandes avec un rire. tu t'approches un peu plus du brun, te tournant pour bouger lascivement contre lui, au rythme de la musique toujours diffusée dans le club. ton cul vient à la rencontre de son bassin, tandis que tu ne te prives pas pour te frotter contre toi, quelques secondes seulement. tu tournes la tête, un sourire sur le coin des lèvres. tu fais quelques pas en avant. tu viens ? tu demandes, l'air de rien, ne te privant pas pour t'éloigner en direction de ta petite loge. qui paye pas de mine, mais qui sera grandement suffisante, ce soir encore.

T’avais bien l’impression que chaque mot grogné dans l’air lourd de supplice lascif pouvait être manipulé avec aise par le personnel de l’endroit. Habitués aux grincements des cœurs, aux désirs des sous-entendus. Surtout lorsque des parties du corps sont précisées dans un semblant d’innocence presque calculé. Tu ne savais l’émotion qui animait ton organe vital meurtri lorsque l’ondulation de son corps contre le tien achemina toute l’électricité de l’air dans tes veines. Une tentation sauvage accumulée sur la frustration âcre de votre dernier contact exclusif, moyennant quelques billets perdus. Les alertes étaient lancées et tout ton corps voulait se loger contre le sien depuis que ta peau avait retrouvée la sienne. Acceptant cette approche aguicheuse, tu souffles la pression de tes poumons contre son cou alors que ta main avide trouva son chemin sous l’élastique de son jogging.

Mais dans un temps éclair, c’est le froid qui vient ravager le dessus de tes doigts alors que le beau s’éclipse de toi pour s’éloigner, dans une invitation pure. Pure de sens et d’envie. Mais ces deux mots, cet ensemble de mots ravivait en toi des souvenirs trop doux pour la situation. Et tu dû respirer l’amertume de l’établissement pour que la pourriture et les hormones te frappent de plein fouet, retirant l’effet nostalgique de ton crâne, de ta vue. T’en as presque un vertige alors que tu analyses la salle afin de t’assurer que tous ces visages te sont inconnus. Tu savais qu’au moins un de tes frères calmait sa peine et ses ardeurs aussi dans ces lieux. À défaut de l’avoir brièvement aperçu au bar un bon soir. Tu rattrapes les pas du brun, avec calme, chaque pas pesé. Tu sais te contenir et te laisser aller au bon moment. Et ce que tu estimais comme un bon moment, alors que le son vibrait avec moins d’ampleur contre tes tympans et que les lieux devenaient moins encombrés, c’était tout près d’une porte fermée.

Tu le suivais, dans un silence presque accablant, conscient que les mots étaient futiles et inutiles dans une situation si précaires. Lorsque ses doigts rejoignirent la poignée, tu l’attrapas par les hanches pour sentir ses courbes longer ton bassin et ton visage s’amena vers son cou pour apposer tes lèvres dans le creux chaud de ses muscles. Ton souffle vaguant sur ce terrain inconnu. Sa chair victime d’une morsure délicate, délogée d’un baiser simple. Ce goût singulier qui alimentait la braise intérieure. Lorsque la température changea et que tu te rendis compte que la porte était ouverte, tu repoussas le corps de tes mains pour faire ta place dans les lieux, refermant par toi-même la porte derrière vos deux entités. Autant tu désirais garder tes yeux sur cette silhouette dissimulée sous d’épais morceaux de coton, autant tu portas un regard autour. « sympa la déco. » le truc inutile. Le truc faux. La phrase qui clash contre l’ambiance de braise. Un peu comme le fameux temps et mauvais temps. Ça comble un vide. Un vide qui devrait se combler sous des gestes, pas des mots futiles. Tu tends la main pour attraper le haut de son chandail que tu froisses pour l’attirer vers toi dans un « viens-là » très bas. Tu poses tes doigts contre le bas de sa mâchoire en approchant ton visage vers le sien. En effleurant ses lèvres. Laissant la tension faire le boulot. Avant de savourer ce contact délicat.

ton corps s'approche du sien, sans doute trop lascif quand tu laisses tes fesses rencontrer le haut de ses cuisses et son bassin sans subtilité. ondulation électrisante. t'aimes un peu trop ça d'ailleurs, te frotter contre les gens, en général. soupir d'aise au bord des lippes, tu fermes les paupières un court instant, juste le temps de sentir la main de wolf tenter de glisser à l'intérieur de ton pantalon. c'est tentant d'le laisser faire, te toucher pourquoi pas, là, dans cette salle noire de monde. mais c'est pas vraiment ce dont t'as envie, alors tu préfères encore te défaire de son emprise, aussi agréable semble-t-elle être. sourire au con des lèvres. aguicheur, provocateur. le mouvement de tes hanches trop prononcé. ça va s'retourner contre toi, un jour ou l'autre. tu te diriges dans ces couloirs que tu connais si bien. porte dérobée au fond de la salle, que tu pousses sans difficulté, t'éloignant de cette musique assourdissante. un soupir t'échappe. ça fait du bien quand ça s'arrête. (enfin, ça dépend quoi. avec qui.)

à chaque fois que t'y penses, la pauvre pièce qui te sert de loge, elle paye pas de mine. mais tu t'en branles. t'as quand même rapporté deux trois affaires, des fringues qui semblent toujours traîner dans cette armoire qui tombe en miette à chaque fois que tu te risques à l'ouvrir. tu viens plonger ta main dans ta poche, y trouvant la clé pour ouvrir la porte. t'es pas fou non plus, y'a tes clopes et ton téléphone dedans. tu fermes les yeux en sentant les doigts du brun venir glisser contre tes hanches, t'attirant légèrement en lui. et tu viens planter tes dents dans ta lèvre inférieure, laissant ta tête basculer un peu en arrière.

il t'arrache un frisson, ce con, quand son souffle vient frapper ta peau, ses lèvres suivant rapidement le même chemin, contre ton épiderme. tu laisses tes doigts glisser contre la poignet, l’enclenchant par la même occasion. soupir d'aise au bord des lèvres, morsure à même ta peau diaphane. un bruit d'approbation manque déjà de s'échapper de tes lèvres, parce que t'es putain de bruyant. tout le temps. pour tout et n'importe quoi. il termine par te pousser à l'intérieur, wolf. et tu manques de trébucher, un peu trop surprit par son geste sur l'instant. tes doigts glissent dans les cheveux qui tombent sur ton front, tes lèvres entrouvertes pour essayer de gérer ta respiration. (t'as attendu ça trop longtemps pour pas être hypersensible à son toucher.) la porte refermée derrière vous. enfin seuls.

sympa la déco. tu lèves les yeux au ciel, haussant les épaules et glissant tes bras contre ton torse. on s'en branle. tu souffles avec un sourire au coin des lèvres. après y'a toujours moyen d'se branler, aussi. que t'ajoutes, avec ton insolence légendaire. tu te pinces les lèvres, les doigts du brun se referment sur ton sweat, et tu ne résistes pas franchement avant de faire un pas en sa direction. viens-là. tu relèves la tête. ses doigts contre tes joues mal rasées et ton menton. (tu l'aimes bien cette barbe de quelques jours, ça te donne moins la tronche d'un gosse.) ses lèvres si proches des tiennes. t'es obligé de te redresser un peu. mais ça, t'as l'habitude. y'a pas beaucoup de mecs avec qui t'es pas forcé d'le faire. sans doute que t'aimes ça, te retrouver sous quelqu'un d'plus grand que toi. soupir au bord des lippes, tu termines par combler les millimètres manquant, glissant également tes doigts dans sa chevelure brune, ne te privant pas pour le décoiffer au passage. ton corps glisse contre le sien, lascif. et tes lèvres glissent contre sa mâchoire. t'es pas certain d'avoir déjà vu quelqu'un avec visage si marqué. un soupir glisse contre sa peau, et ta langue retrace le même chemin, ta seconde main en profitant pour tirer ses fringues, aller à la rencontre de sa peau.